Jeux virtuels et politique : un champ en friche

Vous connaissez peut-être le collectif d’artistes italiens Molleindustria. Ça fait un moment qu’ils tournent dans la blogosphère. J’y suis revenu par hasard et me suis dit que ça méritait un petit coup de projecteur. L’objectif du collectif : se réapproprier les jeux videos en ligne pour passer un message de sensibilisation politique.
Ça donne des choses particulièrement incorrectes et savoureuses. Je pense à Faith Fighter (combattants de la foi version street fighters), Operation:Pedopriest (sachez préserver vos prêtres pédophiles des scandales médiatiques). J’ai apprécié pour ma part le Queer Power qui vous transporte dans des abimes de perplexité sexuelle (une bonne façon de briser quelques clichés). Et enfin TuboFlex qui vous offre la possibilité de gouter aux plaisirs de la flexibilité (sans la sécurité) dans votre travail.
Une bonne façon de conscientiser les foules comme dirait l’autre et surtout un espace de réflexion que je trouve passionnant.

Si je peux saluer la performance ludo-politique de Molleindustria, je suis en revanche plutôt inquiet de l’expression « politique  » dans d’autres espaces virtuels ludiques. On avait déjà eu droit à des dérives frontistes dans Second Life, mais les choses deviennent plus gênantes lorsqu’un jeu qui s’adresse aux jeunes, voire au très jeunes, World of Warcraft (de Blizzard) pour ne pas le nommer, laisse ses membres promouvoir des discours de haine. J’avais remarqué le phénomène l’an dernier. L’un de mes lecteurs belges vient de me rapporter d’autres cas, nombreux et affligeants, toujours dans WoW, où des jeunes s’amusent à nommer leurs avatars : zyklon, himmler, polpot etc.

Que fait Blizzard, l’éditeur du jeu ? On attend. 

Les gosses face aux mondes virtuels, c’était aussi le sujet du dernier podcast de Digital Planet sur la BBC [eng].

Debray-Julliard, regards croisés sur le net

L’institut PMF organisait ce 29 mai à la Sorbonne, une table ronde sur la démocratie d’opinion avec Régis Debray et Jacques Julliard. J’en ai extrait pour vous quelques passages qui touchent à l’Internet.

Dans cette séquence, Julliard avance que notre pratique démocratique est modifiée en profondeur par les nouveaux moyens qu’a l’opinion de s’exprimer, notamment à travers les blogs. (env. 1mn)

Extrait 1

Debray évoque ici un changement de « mediasphère » qui pourrait être fatale à la république ou à la démocratie. Le net relèguerait les journalistes ou les « directeurs de l’opinion » au second plan. (env. 3mn)

Extrait 2

Enfin un passage où Julliard considère que la blogosphère n’est pas l’ère des foules mais celle des publics. (env. 2mn)

Extrait 3

Pour écouter toute la conférence sur la démocratie d’opinion (presque 2h), c’est ici.

NB : Le Monde de samedi devrait reprendre une partie de l’intervention.

Note de service geek : Si vous accédez à egoblog via un iphone ou un ipod touch, voilà à quoi ça ressemblera.

Question pour un champion créationniste

Sachant que l’inceste est un tabou religieux fondamental, comment qualifier la sexualité des premiers enfants d’Adam et Eve ?
Le site listserve présente six cas de relations incestueuses cités dans la Bible. Notamment celui de Cain, fils d’Adam et Eve, ou d’Abraham.
Les créationnistes, comme beaucoup d’intégristes religieux, considèrent qu’il faut lire la Bible littéralement, que ce qui y est écrit, est une vérité objective, historique, à prendre au pied de la lettre. Or, pour que nous soyons tous réellement les descendants d’Adam et Eve, il a bien fallu que leurs enfants se reproduisent, entre eux, afin de peupler la terre.
Promouvoir une lecture intégriste et littérale de la Bible, c’est donc promouvoir un Dieu qui a imposé, de fait, l’inceste à ses premières créatures – ce que je trouve particulièrement croustillant pour des individus qui se prétendent le plus souvent champions de la morale ou de la pureté sexuelle.

En attendant, je vous laisse admirer les splendeurs du musée de la Création au Kentucky. 400 000e visiteurs au compteur et gratuit pour les enfants de moins de 5 ans.

Sarkozy au Guilvinec : la terrible vérité

Enfin du vrai travail d’investigation ! Pas du conspirationnisme à deux balles, dont on trouve d’ailleurs un excellent top 10 ici. Mais du gros, du lourd.

Via The Magazine

MAJ : un slogan un seul, reopenguilvinec.info.

Lindbergh, Carrel et la quête de la vie éternelle

Le célèbre aviateur américain Charles Lindbergh n’avait pas que traversé l’Atlantique en 1927, mais s’était aussi embarqué dans une aventure folle : la quête de l’immortalité. Pour cela, il s’était associé avec un médecin-chercheur français, Alexis Carrel. Lindbergh pensait pouvoir allier son savoir technique avec celui du dr Carrel afin de créer des machines permettant de faire vivre les organes du corps indéfiniment. Source.
Sauf que cette recherche ne devait bénéficier qu’à une caste limitée ne comprenant pas « les faibles, les malades, ou les fous ». Un déclinaison nazifiante du mythe de la race pure, dont Alexis Carrel fut un grand adepte (au fait, c’est quand qu’on enlève toutes les plaques qui portent sont nom ?) :

Prix Nobel de médecine en 1912, le chirurgien et physiologiste Alexis Carrel a été le principal relai idéologique des thèses éliminationnistes de l’hygiénisme allemand et de l’eugénisme stérilisateur américain. Dans son ouvrage publié en 1935, L’homme cet inconnu, il prône une idée qui fera date : l’extermination “au moyen de gaz appropriéâ€? de certaines catégories de délinquants et de malades mentaux – doctrine qu’Adolf Hitler appliquera à la lettre dans son sinistre programme “T4. Si l’on ajoute à cela qu’il fut un ardent partisan du régime de Vichy et que l’extrême droite, Le Pen en tête, a reconnu en lui le “père spirituel et le fondateur de l’écologieâ€?… Source

Cette quête ésoterico-mystique de la vie éternelle, me rappelle un peu Indiana Jones dans ses précédentes éditions (pas la dernière assez naze, où les nazis sont remplacés par les soviets). On se souvient peut-être que Himmler avait créé un Bureau occulte nazi dont Spielberg s’inspirera.