Piratage : pour une riposte graduée boomerang ?

Les législateurs français, comme ceux d’autres pays occidentaux, tentent, sous la douce pression des grandes firmes détentrices de copyrights, d’imposer le principe de la riposte graduée : au bout de trois atteintes aux ayants-droits, on coupe le net à l’usager.
Et si on rétablissait l’équilibre en fixant qu’après trois accusations non fondées, c’est aux grosses firmes chasseuses d’usagers qu’on coupe du net ?
C’est l’idée plutôt originale que lance l’un des rédacteurs phares de Boing Boing dans le Guardian du jour.

I think we should permanently cut off the internet access of any company that sends out three erroneous copyright notices. Three strikes and you’re out, mate.

Même pas cap.

Que faire contre l'usurpation d'identité numérique ?

L’OCDE organise actuellement une conférence à Séoul sur le délicat problème des usurpations numériques (notamment). Cette question importante est remise à l’agenda des gouvernements du fait de l’ampleur qu’elle est en train de prendre : 32 milliards d’euros de cout pour les États-Unis pour 2007, plus de 2 milliards pour le Royaume-Uni… Des chiffres qui donnent le tournis.
Je me suis intéressé à ce sujet en 2005, notamment en rédigeant une proposition de loi pour le sénateur dont je suis l’assistant. Mon idée était de proposer une réponse simple, applicable à toutes les situations, et sans danger pour les libertés individuelles (malheureusement ce projet ne sera jamais mis à l’ordre du jour…).
Deux grandes réponses peuvent être apportées :
– La première : le contrôle a priori de nos identités de façon à les protéger, avec l’idée que plus il y aura de dispositifs pour nous identifier, moins il y a de chance qu’on nous usurpe. Ça semble être le bon sens, mais il y a un risque évident pour nos libertés. La biométrie, la vidéosurveillance peuvent très vite nous faire tomber dans une société ultra sécurisée et liberticide.
– La seconde réponse : le contrôle a postériori. On fixe un principe de droit : l’usurpation de l’identité numérique sera punie par x temps de prison (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui), et on laisse à chacun la possibilité de respecter ou non le droit commun (c’est ça la démocratie).
Vous aurez compris où je me situe. Je vous invite à lire ce billet rédigé en 2006 et qui résume bien mes arguments.
La balle est dans le camp du législateur et surtout du gouvernement qui tient l’ordre du jour.

L'après Irlande : et si on arrêtait les referendums ?

Les nonistes semblent porter haut et fort les bienfaits du referendum. Surtout après la catharsis du non irlandais.
Dans cette joie (que je leur souhaite longue et porteuse de plan B), ils semblent oublier l’importance aujourd’hui plus qu’hier, de la démocratie représentative (celle qui fait que ce sont les parlementaires qui votent, par exemple un traité). La France est (en gros) une démocratie représentative, avec deux grosses exceptions : le président qui est élu au suffrage universel (j’ai toujours été contre préférant qu’il soit élu par le parlement) et les referendums (dont la nature m’a toujours inquiété, soit que la question soit mal posée, soit qu’on réponde à côté).
Dans ces deux cas, lorsqu’on demande l’avis du peuple, eh bien on tombe dans les travers de la démocratie d’opinion. Celle-là même qui nous ferait reprendre la peine de mort après chaque viol de mineur. La démocratie représentative, elle, tend à casser le diktat de l’événement médiatique, avec son lot de confusions, de pulsions irrationnelles, de simplifications, d’amalgames et impose justement aux injonctions populaires, un temps de réflexion essentiel. Voter à chaud, c’est toujours mauvais pour la démocratie.

Se plier à l’opinion du peuple, ce n’est pas une garantie, c’est un risque. Le jeu de la représentation est un processus démocratique, ne l’oublions pas. Les parlementaires ont un rôle important à jouer surtout aujourd’hui alors que la pression médiatique est à son comble et que la démocratie d’opinion règne en maître.

Et si on arrêtait tout simplement les referendums ?
[d’ailleurs si on faisait un referendum sur ce billet, le non l’emporterait, alors, bon, moyen les referendums] 😉

L'armée US interfère dans le scrutin irlandais ?

L’Irlande est sur le point de se prononcer via référendum sur le traité dit de Lisbonne. En jeu : l’avenir de nos institutions européennes. Et encore une fronde noniste, hétéroclite et de courte vue, avec cette fois-ci une ramification des plus inattendues : L’Irish Times vient de révéler qu’un institut irlandais du nom de Libertas qui fait un lobbying agressif contre le traité – pour le non donc – aurait des accointances avec l’armée américaine… cinq des sept membres fondateurs de Libertas seraient employés par une compagnie liée … à l’armée américaine. Connaissant la réserve naturelle des conservateurs américains pour la construction européenne – en gros, moins il y en a, mieux c’est – on s’interroge sur le rôle et l’influence exacte de cet organisme à la veille d’un scrutin majeur pour l’Union.

Notre grand noniste national, Jean-Luc Mélenchon, rare homme politique français à souhaiter un « non » irlandais, va se retrouver – que je trouve ça savoureux! – au côté des néocons militaires américains. huhuhu

Je croise les doigts pour le « oui ». Come on Irish people, don’t be stupid like us, vote YES !

Kémi Séba : la terrible vérité

Moi qui croyais connaitre le guru de la Tribu Ka. Themagazine.fr (Ahmed Meguini) frappe encore très fort avec cette enquête approfondie en deux parties. Des révélations incroyables, des documents inédits, un montage efficace : voici les ingrédients de cette nouvelle et saisissante terrible vérité. Opus 1 : Qui est Kémi Séba.