L'après Irlande : et si on arrêtait les referendums ?

Les nonistes semblent porter haut et fort les bienfaits du referendum. Surtout après la catharsis du non irlandais.
Dans cette joie (que je leur souhaite longue et porteuse de plan B), ils semblent oublier l’importance aujourd’hui plus qu’hier, de la démocratie représentative (celle qui fait que ce sont les parlementaires qui votent, par exemple un traité). La France est (en gros) une démocratie représentative, avec deux grosses exceptions : le président qui est élu au suffrage universel (j’ai toujours été contre préférant qu’il soit élu par le parlement) et les referendums (dont la nature m’a toujours inquiété, soit que la question soit mal posée, soit qu’on réponde à côté).
Dans ces deux cas, lorsqu’on demande l’avis du peuple, eh bien on tombe dans les travers de la démocratie d’opinion. Celle-là même qui nous ferait reprendre la peine de mort après chaque viol de mineur. La démocratie représentative, elle, tend à casser le diktat de l’événement médiatique, avec son lot de confusions, de pulsions irrationnelles, de simplifications, d’amalgames et impose justement aux injonctions populaires, un temps de réflexion essentiel. Voter à chaud, c’est toujours mauvais pour la démocratie.

Se plier à l’opinion du peuple, ce n’est pas une garantie, c’est un risque. Le jeu de la représentation est un processus démocratique, ne l’oublions pas. Les parlementaires ont un rôle important à jouer surtout aujourd’hui alors que la pression médiatique est à son comble et que la démocratie d’opinion règne en maître.

Et si on arrêtait tout simplement les referendums ?
[d’ailleurs si on faisait un referendum sur ce billet, le non l’emporterait, alors, bon, moyen les referendums] 😉

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