Piratage : pour une riposte graduée boomerang ?

Les législateurs français, comme ceux d’autres pays occidentaux, tentent, sous la douce pression des grandes firmes détentrices de copyrights, d’imposer le principe de la riposte graduée : au bout de trois atteintes aux ayants-droits, on coupe le net à l’usager.
Et si on rétablissait l’équilibre en fixant qu’après trois accusations non fondées, c’est aux grosses firmes chasseuses d’usagers qu’on coupe du net ?
C’est l’idée plutôt originale que lance l’un des rédacteurs phares de Boing Boing dans le Guardian du jour.

I think we should permanently cut off the internet access of any company that sends out three erroneous copyright notices. Three strikes and you’re out, mate.

Même pas cap.

Blogtrotters 7e édition sur l'après Katrina

Blogtrotters : l'apres Katrina

Ça y est, si tout se passe bien, je pars jeudi 19 juin avec Alban en Louisiane pour la 7e édition de blogtrotters. Notre thématique : La Nouvelle-Orléans, trois ans après l’ouragan Katrina.
Pendant une semaine, nous allons ouvrir une parenthèse multimédia en émettant par tous les moyens possibles (live via téléphone portable, webcam, video différée, sms twitté, photostream) autour du sujet qui nous intéresse. Ça reste encore très expérimental. C’est d’ailleurs l’un des intérêts de nos aventures digitales. Et bien sûr comme à chaque fois, l’interaction avec ceux qui nous suivent. Je peux d’ores et déjà remercier ceux qui nous ont donnés des contacts sur place et suggérés des lieux à visiter.
Notre édition dure une semaine (du 19 au 26 juin 2008), n’hésitez pas à jeter un coup d’oeil et laisser un petit coucou.
En bonus (si ça marche aux USA), le box multimedia qui permettra de nous suivre en video-live via notre tél :

Si je peux que je continuerai à alimenter egoblog. Sinon je reviens très vite. 🙂

Que faire contre l'usurpation d'identité numérique ?

L’OCDE organise actuellement une conférence à Séoul sur le délicat problème des usurpations numériques (notamment). Cette question importante est remise à l’agenda des gouvernements du fait de l’ampleur qu’elle est en train de prendre : 32 milliards d’euros de cout pour les États-Unis pour 2007, plus de 2 milliards pour le Royaume-Uni… Des chiffres qui donnent le tournis.
Je me suis intéressé à ce sujet en 2005, notamment en rédigeant une proposition de loi pour le sénateur dont je suis l’assistant. Mon idée était de proposer une réponse simple, applicable à toutes les situations, et sans danger pour les libertés individuelles (malheureusement ce projet ne sera jamais mis à l’ordre du jour…).
Deux grandes réponses peuvent être apportées :
– La première : le contrôle a priori de nos identités de façon à les protéger, avec l’idée que plus il y aura de dispositifs pour nous identifier, moins il y a de chance qu’on nous usurpe. Ça semble être le bon sens, mais il y a un risque évident pour nos libertés. La biométrie, la vidéosurveillance peuvent très vite nous faire tomber dans une société ultra sécurisée et liberticide.
– La seconde réponse : le contrôle a postériori. On fixe un principe de droit : l’usurpation de l’identité numérique sera punie par x temps de prison (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui), et on laisse à chacun la possibilité de respecter ou non le droit commun (c’est ça la démocratie).
Vous aurez compris où je me situe. Je vous invite à lire ce billet rédigé en 2006 et qui résume bien mes arguments.
La balle est dans le camp du législateur et surtout du gouvernement qui tient l’ordre du jour.

Quid des nouvelles productions audiovisuelles en ligne ?

J’étais ce matin dans l’émission « Place de la Toile » sur France-Cu, animé par Thomas Baumgartner, sur les nouvelles productions culturelles en ligne. L’occasion pour moi de revenir sur le projet que j’avais lancé avec Alban en 2006 : blogtrotters.fr
Je mets un extrait de mon intervention ci-dessous, mais vous invite à écouter toute l’émission. Vous y entendrez Arnaud Chiaramonti qui dirige Believe Digital, découvreur de la touchante Soko et Guillaume Blanchot qui explique la position du CNC face à ces nouvelles créations digitales.
Sonore


Jeux virtuels et politique : un champ en friche

Vous connaissez peut-être le collectif d’artistes italiens Molleindustria. Ça fait un moment qu’ils tournent dans la blogosphère. J’y suis revenu par hasard et me suis dit que ça méritait un petit coup de projecteur. L’objectif du collectif : se réapproprier les jeux videos en ligne pour passer un message de sensibilisation politique.
Ça donne des choses particulièrement incorrectes et savoureuses. Je pense à Faith Fighter (combattants de la foi version street fighters), Operation:Pedopriest (sachez préserver vos prêtres pédophiles des scandales médiatiques). J’ai apprécié pour ma part le Queer Power qui vous transporte dans des abimes de perplexité sexuelle (une bonne façon de briser quelques clichés). Et enfin TuboFlex qui vous offre la possibilité de gouter aux plaisirs de la flexibilité (sans la sécurité) dans votre travail.
Une bonne façon de conscientiser les foules comme dirait l’autre et surtout un espace de réflexion que je trouve passionnant.

Si je peux saluer la performance ludo-politique de Molleindustria, je suis en revanche plutôt inquiet de l’expression « politique  » dans d’autres espaces virtuels ludiques. On avait déjà eu droit à des dérives frontistes dans Second Life, mais les choses deviennent plus gênantes lorsqu’un jeu qui s’adresse aux jeunes, voire au très jeunes, World of Warcraft (de Blizzard) pour ne pas le nommer, laisse ses membres promouvoir des discours de haine. J’avais remarqué le phénomène l’an dernier. L’un de mes lecteurs belges vient de me rapporter d’autres cas, nombreux et affligeants, toujours dans WoW, où des jeunes s’amusent à nommer leurs avatars : zyklon, himmler, polpot etc.

Que fait Blizzard, l’éditeur du jeu ? On attend. 

Les gosses face aux mondes virtuels, c’était aussi le sujet du dernier podcast de Digital Planet sur la BBC [eng].