Le culte du dragon rouge ?

« Après le « nazisme » et le « communisme, l’idéologie matérialiste est le nouveau dragon rouge qui nous dit qu’il est absurde de penser à Dieu et d’observer ses commandements, décrits comme dépassés ». Dixit Benoit XVI lors de sa célébration de la messe.

Je trouve choquant et scandaleux qu’il puisse comparer aujourd’hui les matérialistes à des nazis ou à des stals. Qu’il critique, condamne le matérialisme, pourquoi pas. Mais comment peut-il avancer en 2007 que des personnes comme moi qui ne croient pas en dieu, seraient les nouveaux criminels contre l’humanité ou génocidaires contemporains ? Franchement, Benoit XVI devrait sortir plus souvent de sa bulle papale et regarder de plus près le monde dans lequel il vit.

Ce genre d’amalgame est dangereux, stupide et contre-productif. Continuer la lecture de Le culte du dragon rouge ?

Ghosts in the Net ?

JM Emy 2004Tout anthropologue qui se respecte vous le dira : une civilisation se révèle à travers ses rites mortuaires. La façon dont nous avons de gérer nos morts marque, sans doute possible, les traits particuliers de nos sociétés humaines.
Il faut toujours garder un oeil sur ces phénomènes, voir où ils s’expriment, sous quelle forme. Le moindre frémissement de leur part et c’est toute la civilisation qui change.
Une chose est certaine aujourd’hui : les rites mortuaires commencent à s’exprimer sur le net. Et pour marginaux qu’ils soient (pour le moment), ces phénomènes sont à prendre au sérieux.

  • Ma première expérience mortuaire sur le net.

Cela fait plusieurs années maintenant que je joue (irrégulièrement) à World of Warcraft (WOW), un monde immersif et permanent dans lequel chaque joueur possède son avatar (j’ai le mien, nommé tristanzoner). Des liens virtuels peuvent s’y tisser entre les individus pour parfois devenir des amitiés ou plus, si affinité. 😉
En mars 2005, j’ai appris que s’y tenaient des « commémorations mortuaires » en l’honneur d’une jeune joueuse chinoise décédée quelques jours auparavant. J’avoue avoir été bluffé par ce qui m’apparaissait être une sorte de funérailles virtuelles… C’était en tout cas, le signe flagrant que le net était en train de modifier nos pratiques mortuaires. Et ça, c’est pas rien.

  • Des cimetières 2.0 ?

Et puis il y a cette expérience dérangeante : celle d’un blog qui récence tous les utilisateurs de MySpace.com… récemment décédés. Passé le malaise de lire une liste nécrologique de jeunes à peine majeurs, le site se révèle être un véritable mémorial dont la nature, il faut bien l’avouer, reste encore ambiguë. Reste que les expériences de ce genre se développent de plus en plus.

  • Quid d’Afterlife ?

Ces phénomènes nous interpellent aujourd’hui, tout en restant quelque part, un peu tabous. N’avez-vous jamais pensé à ce que deviendraient vos témoignages online lorsque vous disparaîtrez ? Qui y aurait accès ? Comment seront gérées vos traces numériques après votre mort ?
Nous ne sommes pas nombreux à nous poser ces questions. Si AOL propose un suivi post mortem de vos données et Hotmail offre aux proches du défunt un cd de ses traces numériques, Yahoo pour sa part, couperait purement et simplement le compte du décédé et ne transmettrait ses données que sur décision de justice (via HowToWeb.com).
Bref, c’est le foutoir. Pas de règles. Le phénomène est trop récent. Et pourtant. Ces restes mortuaires, même virtuels, sont des traces dignes d’être respectées au même titre que n’importent quelles traces écrites.
En attendant, les utilisateurs du net s’emparent librement des symboles mortuaires et développent, sans le savoir le plus souvent, les rituels de demain.

  • Des e-ghosts de plus en plus nombreux ?

Quel pourcentage de blogs, de sites, présents aujourd’hui sur le net sont le fait de personnes aujourd’hui décédés ? Je ne sais pas. Par contre je suis convaincu que ces contenus fantomes formeront très vite un cortège important auquel on devra bien porter une attention particulière. La toile est de plus en plus hantée par des fantômes numériques sans statut ni considération.
En écrivant ces lignes que je réalise, tout d’un coup, que j’alimente probablement, ici-même, mon futur e-ghost… 0_o
Et tant que j’y suis, j’ai déjà trouvé le ghost de mon blog ! 😉

Reuters ouvre un bureau dans Second Life ?

Second LifePour un wow-addict comme moi, Second Life est une évolution naturelle. J’ai d’ailleurs ouvert un compte, il y a quelques temps sous le nom de Tristao Mokusei, en y expérimentant comme beaucoup de newbies, une certaine solitude. Mais les choses bougent. Si les politiques américains tentent des incursions dans Second Life pour y faire des conférences virtuelles ou campagne, un pas décisif vient d’être franchi avec l’arrivée d’une agence de presse majeure, Reuters, qui décide de couvrir de l’intérieur, l’actualité du monde virtuel en y ouvrant un bureau.

Pour Reuters, la démarche apparaît tout à fait naturelle. Aucune raison de ne pas couvrir un événement politique, culturel ou social, dès lors qu’il s’exprime dans Second Life.

Adam Pasick, le correspondant de l’agence basé à Londres sera le premier chef de bureau virtuel, sous le nom d’Adam Reuters. Il précise :

« Aussi étrange que cela puisse paraître ce n’est pas si différent d’un travail de reporter dans le monde réel ». « Un fois que vous êtes habitué, ce travail ressemble à celui que j’ai pratiqué ces dernières années ».

Ainsi donc, pour l’agence de presse, Second Life ne serait pas un monde étranger, sans conséquence dans le réel. Mais bien un lieu de production d’information digne d’une couverture internationale.

Une expérience à suivre, même si toute fois, le jeu peut apparaître comme une grande surface où la principale activité reste la vente et l’achat.

Second Life, quelques données (via le mag papier Wired d’octobre 06) :
– 3000 serveurs et un centre à San Francisco.
– 518 000 participants (avec une augmentation de 36% par mois)
– Moyenne d’age des résidents, 3,6 mois
– 16 000 « propriétaires terriens »
– Transactions mensuelles (environs 2 milliards de Lindon $ / 300 Lindon$=1$ us)

Rapide historique :
– L’univers Second Life est créé en mars 2002
– « Déclaration d’indépendance » en novembre 2003
– Le manifeste « destinée » inaugure la conquête de l’Ouest en décembre 2003 (rush d’achats de territoires virtuels)
– « L’age d’Or » avec l’arrivée des grosses entreprises commerciales (Coca-Cola, MTV ou Microsoft).

Gold farms : Économie parallèle et mmorpg ?

Alors que l’éditeur de jeu Blizzard s’apprête à lancer une carte de crédit online qui permettra aux joueurs de retirer directement en dollars la monnaie virtuelle gagnée dans le jeu Entropia Universe, on assiste de plus en plus à l’apparition d’économies parallèles dans le sillage des mmorpg.

Un phénomène qui semble se répandre sans aucun contrôle à travers le monde. Dernier exemple en date, World of Warcraft (wow) qui induit bien malgré lui un commerce sans précédent (notamment en Asie et surtout en Chine où on compte près de 100 000 jeunes travaillant dans des « Gold Farms« . Ces « fermes virtuelles » proposent aux joueurs, en échange d’un paiement par carte bleu, d’artificiellement booster leur personnage. Lorsque wow a fermé la connexion à un millier de joueurs chinois, on a assisté à l’apparition d’une forme de racismes anti-chinois on line (Avec cette idée que tout chinois est un gold farmer). Une discrimination que certains de la communauté virtuelle ont dénoncé et qui ne touche pas que les chinois(Les links sont en [eng])