WOW dans mon CV ?

C’est la question que je me pose à la lecture du dernier Wired (papier) d’avril. Alors qu’on a tendance à critiquer, trop rapidement, les joueurs de jeux online collaboratifs ou mmorpg parce qu’immatures ou futiles, la revue phare décide, elle, de prendre tout le monde à contre-pieds. Jouer par exemple à World of Warcraft (wow) pourrait démontrer chez celui qui s’y adonne, une capacité d’adaptation, de coordination ou de coopération que de plus en plus d’entreprises américaines voient comme un atout majeur. Certains commencent à rajouter sur leur cv, leur niveau à wow. Pour ceux qui voudraient me saluer online, mon nom : tristanzoner. 😉
wowjob

Un happening pacifique et érotique sur WoW ?

Bon je dois le concéder je suis un vieux consommateur de World of Warcraft (WoW). Autant faire mon coming out. Et c’est quoi WoW ? Eh bien c’est un MMORPG. Ca vous aide pas trop ? Bon pour faire court, un jeu dans un monde virtuel dans lequel un personnage vous représente, vous êtes online, en direct et avec des millions de joueurs comme vous. SIM’s en est un que vous connaissez certainement de nom.
WoW, donc, est un jeu immersif de baston dans un univers très héroïque fantaisie. Vous me direz « Et alors? », et vous aurez bien raison. J’y ai néanmoins découvert des choses assez inattendues que je vous livre tel quel.

D’abord à ma grande surprise c’est un monde où l’ascendant d’âge n’a aucune prise. Il m’est arrivé plusieurs fois de tomber nez à nez avec un individu de niveau 60 (c’est le maximum, le mien aujourd’hui atteint péniblement après plusieurs mois 30…). Un maître en somme à qui je dois le respect, celui dû à celui qui a réussi mieux que moi. Or, au moins à deux reprises, ces « maîtres » avaient entre 12 et 15 ans. L’ascendant naturel que j’aurais eu irl sur ces ados, s’est tout simplement inversé dans le monde virtuel. Et ça, c’est une première pour moi. Je n’avais jusque-là jamais été confronté à ce genre de situation. Deuxième surprise, la sexualité. En choisissant son personnage, on peut préférer une race à une autre (Elf, mort-vivant etc) et un genre (homme ou femme). Eh bien j’ai choisi pour ma part une femme (une chasseuse elfique). Pourquoi ? Je ne sais pas trop.

Curieusement, au fur et à mesure des quêtes et des combats, certains mâles virtuelles ont flatté les courbes sensuelles de mon personnage. En tant normal, irl, je serais plutôt perplexe. Mais là, ça m’ait apparu presque normal, voire plaisant. Affaire à suivre. Dernière épisode en date et sujet de ce post. Eh bien là, j’ai tout bonnement lancé un smartmob érotique et pacifique sans le savoir. Une façon aussi inattendue de promouvoir le dicton « make love not war » en ligne et dans WoW. J’ai décidé ainsi, pour une raison qui m’est jusqu’à présent restée assez opaque, de me dévêtir sur une place publique d’un village virtuel (cité de Storwmind/Royaume de l’Est devant la place des dépôts) pour … me mettre à danser, ce que permet le jeu (plutot funk/disco pour tout dire). Pour rire bien sûr.

Et là, stupéfaction. Un attroupement (qui donnerait beaucoup de travail aux anthropologues contemporains) s’est formé autour de moi et tout le monde s’est mis en petite tenue pour se dandinner. J’insiste, ce jeu n’a jamais prévu ce genre de scénario qui n’apporte strictement aucun bonus aux combats. Et pourtant.
Absurde et surréaliste à n’en pas douter, la fête n’en pas moins durer 30 minutes. J’ai heureusement pris des captures d’écran de ce moment furtif et mémorable (pour ceux qui y ont assisté, médusé). Un happening dansant et légèrement vêtu, en un mot un smart mob spontané dans un monde virtuel dédié à la guerre.

Petit moment de bonheur auquel j’ai dédié cette page souvenir. Site qui verra d’autres captures insolites. Ambiguïté toujours lorsque des « filles » se sont faites draguer par des « mecs » eux aussi dévêtus, sans que quiconque ne connaisse la véritable sexualité de l’autre. Une drague toute virtuelle s’entend et bon enfant, puisque la foule s’est dispersée toute seule sans que personne ne garde contact. Bref une sensation étrange, qui aussi futile fut-elle (pas facile à dire), ne m’en à pas moins laissé scotché… En me disant que, vraiment, il se passe quand même des trucs de fou online…

Make love not WoW