Les nouveaux usages de la TVperso II

Les médias couvrent le phénomène par le petit bout de la lorgnette et n’ont pour la plupart vraisemblablement pas essayé la plateforme. Si aujourd’hui une bonne partie du contenu est illégale (comme sur la plupart des sites vidéo web 2.0 – comprendre dont le contenu est fourni par les utilisateurs), on y trouve aussi des expérimentions que je trouve passionnantes.

D’abord, et de façon surprenante, les usagers de TVperso ont développé une manière inédite (et non prévu par Free au départ) d’utiliser le système mis à leur disposition. En incrustant une adresse web sur l’écran, certains renvoient sur un tchat qui leur permet de communiquer en live avec ceux qui émettent, transformant TVperso en super plateforme de communication, assez éloignée de l’idée de faire sa propre télé. En poussant le concept, je me suis d’ailleurs amusé avec le dénommé Gwen (que je remercie) à tester une sorte de visio-chat via télévisions interposées (voir le test ci-dessous).

Les potentialités, si elles ne sont pas tuées dans l’oeuf par quelques idiots qui diffusent sur leur TVperso, Canal+, des chaines du satellite ou du contenu pompé sur Dailymotion, pourraient ouvrir des perspectives enivrantes (pourquoi pas des conférences interactives live ?).

Pour ma part, je vais continuer à essayer la chose et vous me verrez parfois sur le service sous le nom d’egotv (en soirée en général).

Démonstration immersive en 3D ?

Ceux qui me suivent ici, connaissent mon goût marqué pour les expériences tech. Il se trouve que Microsoft (beuark) tenait un gros meeting bizness au Sénat autour de start-ups françaises. J’y étais. Si tout le monde parlait gros sous et chiffre d’affaires (ce qui ne me parle pas), j’ai été en revanche particulièrement intrigué par un stand, celui de Total Immersion (TI). On appelle ça la réalité augmentée.

Je remercie Bruno Uzzan (l’un des fondateurs de TI) pour sa démo.

Interlude : 50 secondes de volupté dans SL ?

Lors de l’inauguration de l’Ile Verte dans Second Life.

Erreur

Ghosts in the Net ?

JM Emy 2004Tout anthropologue qui se respecte vous le dira : une civilisation se révèle à travers ses rites mortuaires. La façon dont nous avons de gérer nos morts marque, sans doute possible, les traits particuliers de nos sociétés humaines.
Il faut toujours garder un oeil sur ces phénomènes, voir où ils s’expriment, sous quelle forme. Le moindre frémissement de leur part et c’est toute la civilisation qui change.
Une chose est certaine aujourd’hui : les rites mortuaires commencent à s’exprimer sur le net. Et pour marginaux qu’ils soient (pour le moment), ces phénomènes sont à prendre au sérieux.

  • Ma première expérience mortuaire sur le net.

Cela fait plusieurs années maintenant que je joue (irrégulièrement) à World of Warcraft (WOW), un monde immersif et permanent dans lequel chaque joueur possède son avatar (j’ai le mien, nommé tristanzoner). Des liens virtuels peuvent s’y tisser entre les individus pour parfois devenir des amitiés ou plus, si affinité. 😉
En mars 2005, j’ai appris que s’y tenaient des « commémorations mortuaires » en l’honneur d’une jeune joueuse chinoise décédée quelques jours auparavant. J’avoue avoir été bluffé par ce qui m’apparaissait être une sorte de funérailles virtuelles… C’était en tout cas, le signe flagrant que le net était en train de modifier nos pratiques mortuaires. Et ça, c’est pas rien.

  • Des cimetières 2.0 ?

Et puis il y a cette expérience dérangeante : celle d’un blog qui récence tous les utilisateurs de MySpace.com… récemment décédés. Passé le malaise de lire une liste nécrologique de jeunes à peine majeurs, le site se révèle être un véritable mémorial dont la nature, il faut bien l’avouer, reste encore ambiguë. Reste que les expériences de ce genre se développent de plus en plus.

  • Quid d’Afterlife ?

Ces phénomènes nous interpellent aujourd’hui, tout en restant quelque part, un peu tabous. N’avez-vous jamais pensé à ce que deviendraient vos témoignages online lorsque vous disparaîtrez ? Qui y aurait accès ? Comment seront gérées vos traces numériques après votre mort ?
Nous ne sommes pas nombreux à nous poser ces questions. Si AOL propose un suivi post mortem de vos données et Hotmail offre aux proches du défunt un cd de ses traces numériques, Yahoo pour sa part, couperait purement et simplement le compte du décédé et ne transmettrait ses données que sur décision de justice (via HowToWeb.com).
Bref, c’est le foutoir. Pas de règles. Le phénomène est trop récent. Et pourtant. Ces restes mortuaires, même virtuels, sont des traces dignes d’être respectées au même titre que n’importent quelles traces écrites.
En attendant, les utilisateurs du net s’emparent librement des symboles mortuaires et développent, sans le savoir le plus souvent, les rituels de demain.

  • Des e-ghosts de plus en plus nombreux ?

Quel pourcentage de blogs, de sites, présents aujourd’hui sur le net sont le fait de personnes aujourd’hui décédés ? Je ne sais pas. Par contre je suis convaincu que ces contenus fantomes formeront très vite un cortège important auquel on devra bien porter une attention particulière. La toile est de plus en plus hantée par des fantômes numériques sans statut ni considération.
En écrivant ces lignes que je réalise, tout d’un coup, que j’alimente probablement, ici-même, mon futur e-ghost… 0_o
Et tant que j’y suis, j’ai déjà trouvé le ghost de mon blog ! 😉