Bientôt des imprimantes d'organes ?

Bientôt des imprimantes d’organes ?
Date de Création: 05 Dec, 2005, 04:35 PM
Après le célèbre « dessine-moi un mouton » de St-Ex : voici le temps du « imprime-moi un rognon  » ?C’est en tout cas ce que nous prédit le professeur de bio-physique Gabor Forgacs de l’Université du Missouri. Il est soutenu par la très puissante National Science Foundation (NSF). Dans 5 ou 10 ans, nous imprimerons donc des organes (tissus divers) grâce à du « bio-papier » et de la « bio-encre ». L’idée est d’entasser feuille après feuille une coupe fidèle de tissu biologique et de le recomposer en 3 dimensions une copie de l’originale.
Le mille-feuille de bio-papier se dissout lentement (il est composé de substances qui nourrissent les cellules « imprimées »), pour ne laisser au final que le produit copié. Un collègue du professeur, de l’Université de l’Utah, Glenn D. Prestwich, le dit tout net : « Je crois que ça va être énorme ». (« a biggie » en english). « Beaucoup de choses vont être hardues (« pain in the butt » dans le texte) à imprimer, mais je crois que l’on peut faire du foie ou du rein ». Miam…Encore une étrangeté en provenance du nanomonde. Et c’est que le début…

Un projet de hotspot global par satellite annonciateur du Web 3.0 ?

C’est encore la revue hype Wired qui l’annonce : Le géant de la télécommunication Inmarsat va lancer (c’est une question de semaines), deux super-satellites de communication qui vont propulser du ultra-haut débit sur presque toute la planète. On appelle ça – autant le savoir avant les autres 😉 – le BGAN (Broadband Global Area Network). Opérationnel dès 2006. « Le service couvrira 88% de la planète » annonce fièrement Chris McLaughlin Vice-président d’Inmarsat.
Bientôt finie la recherche harassante d’un Hotspot ouvert et non payant dans nos villes ? (Activité qui reste un sport de haut niveau même à Paris où administrations et cafetiers ne semblent pas encore avoir tout à fait compris l’intérêt de la chose…).

En attendant, le campus du MIT (la fameuse université tek du Massachusett/USA qui compte 10 000 heureux étudiants) est devenu, il y a peu, la plus grande entité géographique couverte par un seul réseau WiFi. Cette prouesse, l’université a décidé de la célébrer avec une expo titrée « iSpots« . Cette dernière propose une projection en temps réel de la carte du campus sur un mur de plexiglas, montrant l’activité WiFi de tous les usagers-étudiants (notamment leur position géographique). À la vue de l’exposition, Carlo Ratti, du département Urban Studies and Planning du MIT, constate que « les ordinateurs portables et le WiFi sont en train de créer une révolution dans la manière dont les gens ont de travailler« . L’expo montre surtout de façon flagrante ce qu’à grande échelle la fusion du sans-fil et de la géolocalisation pourrait donner…Je me prends alors à rêver. Si la planète était entièrement Wifisée et géolocalisée, peut-être toucherions nous du doigt l’énigmatique Web 3.0 que j’évoquais ici :

« …une belle utopie qu’on pourrait appeler pourquoi pas, le WEB 3.0 (en référence au WEB 2.0* et un clin d’oeil à la 3ème dimension) qui verrait la fusion totale de l’Internet à son environnement spacial et social, ainsi que celle des individus avec leurs avatars. »

La Guerre des e-Mondes est-elle déclarée ?

« Nous n’accepterons pas que les Nations Unies s’occupent de la gestion de l’Internet ». C’est avec ces mots que l’ambassadeur américain auprès de l’ONU David Gross, a ouvert les hostilités, ajoutant : « Certains pays le souhaitent. Nous pensons que c’est inacceptable ».
Il concluait ainsi ce 29 septembre, dans le silence des médias européens, la gigantesque polémique opposant à Genève Européens et Américains au sujet du contrôle de l’Internet.Si les Européens, avec de nombreux autres pays, espéraient une co-gestion « multilatéralisée » sous l’égide de l’ONU, les Etats-Unis de leur coté persistaient à vouloir gérer seuls le réseau des réseaux. Déclinant à l’Internet sa vision du monde post 11 septembre marquée par l’unilatéralisme de ses interventions, l’Administration Bush refuse tout partage de pouvoir arguant d’une nécessité liée à « la préservation de la sécurité et de la stabilité de l’Internet« . Les dirigeants américains se retrouvent encore une fois isolés au sein de la communauté internationale, à l’instar de ce qui se passe en Irak.

Après 2 ans de débat, le Sommet mondial sur la Société de l’information organisé par l’ONU à Genève devait conclure en novembre en Tunisie… Mais le refus américain a tout fait capoter… Avec pour conséquence un possible éclatement du Net…

Risque de balkanisation du net.
La polémique internationale repose sur le contrôle de la racine des serveurs DNS et de l’affection des adresse IP (notamment l’affectation des noms de domaines). Aujourd’hui ce rôle est dévolu à l’ICANN dirigée par les Américains. Or, la communauté internationale souhaite que cette fonction soit placée sous l’autorité de l’ONU, ce que refusent les Américains.Si le consensus international est brisé, chaque pays pourrait « faire son Internet », entraînant la balkanisation du Net. Car si chaque pays, et certains y pensent déjà…, devaient affecter ses propres adresses IP ou noms de domaine, il en résulterait de multiples conflits de réseaux (plusieurs IP ou domaines pouvant avoir la même adresse).

Ce qui, au final, reviendrait ni plus ni moins à l’éclatement de l’Internet en mini-nets (par pays ou régions)…
La Guerre des e-Mondes est-elle déclarée ?