Je note comme tout le monde que Benoit XVI n’a pas accepté en l’état le mea culpa du négationniste Richard Williamson. C’est une bonne chose. Mais on semble vite oublier que c’est la Fraternité Saint Pie X toute entière (à laquelle appartient toujours Williamson) que le Pape a pris sous son aile. Et là, ça me pose un problème. Pas tant parce que cette Fraternité a squatté pendant 32 ans l’église Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris, non. Mais parce qu’elle promeut un discours obscurantiste d’un autre âge.
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Catégorie : politique
Twitter : notre Parlement exposé à l'espionnage ?
J’avais découvert lors des attentats de Bombay, la possibilité de trouver les messages envoyés par les usagers de Twitter dans un rayon précis (de 1 à plusieurs km), quel que soit l’endroit de la planète (même de Pyongyang, Guantanamo ou Bagdad !). J’avais également alerté sur les dangers de la géolocalisation pour les usagers de base (Twitter peut vous faire perdre votre emploi ou votre moitié…).
Apparemment, mon blog n’est pas lu par nos amis les parlementaires (je leur en veux pas). Parce qu’aujourd’hui, n’importe qui peut lire (ou espionner) les messages qu’envoient les personnes situées à l’Assemblée, au Sénat ou à proximité.
Comme ci-dessous du Palais-Bourbon (anonymisé par mes soins, je suis pas vache).
Il est essentiel que les administrations parlementaires communiquent au plus vite des conseils d’utilisation de base aux parlementaires, aux fonctionnaires des assemblées et aux assistants. Afin de garantir un minimum de confidentialité.
Lorsque je travaillais au Sénat jusqu’à l’hiver dernier, jamais je n’ai twitté de la Haute Assemblée. Une précaution que nous ne sommes vraisemblablement pas nombreux à prendre.
Faites attention lorsque vous twittez de l’Assemblée (Palais Bourbon) ou du Sénat.
Quelques conseils de base :
– Envoyez des messages privés (D xxx) et évitez de répondre avec @xxx, qui est public.
– Désactivez les fonctions GPS de Twitter.
– Employez des groupes fermés pour communiquer avec votre équipe.
Si ça continue, je vais monter une boite de consulting !
Pour plus d’info, n’hésitez pas à me contacter.
Les intégristes du pape, bis repetita
J’apprends du Guardian que Benoit XVI vient de nommer évêque, le prêtre autrichien, Gerhard Wagner.
Ce dernier, nous rappelle le site, était convaincu que la mort et la destruction causées par l’ouragan Katrina étaient un châtiment divin [divine retribution] pour la permissivité sexuelle de la Nouvelle-Orléans et sa tolérance envers les homosexuels.
On se souvient peut-être aussi qu’en 2001, Gerhard Wagner avait lancé une campagne internationale contre le bouquin « Harry Potter », le présentant comme satanique et plein de formules et de sorts magiques…
[Quelqu’un peut-il allumer les Lumières svp ?]
L’argument du pape, c’est la recherche de la sacro-sainte unité. Mais comme le dit, Caroline Fourest :
Cette “unité » est rarement invoquée pour réhabiliter les théologiens de la libération excommuniés, ou même pour adoucir l’amertume des catholiques de gauche placardisés.
Franchement, s’il ne revient pas sur ces nominations d’obscurantistes, c’est l’unité de toute son église qu’il met en danger.
Usurpation d'identité en ligne : MAM ressort une proposition de loi que j'avais rédigée…
[arf] Je viens d’apprendre ça en lisant ceci :
L’usurpation d’identité est devenue un vrai problème qui peut facilement faire des dégâts dans la vie privée des victimes. Pour y remédier, une proposition de loi a été faite pour inscrire ce délit dans le Code Pénal. […]
C’est une proposition de loi faite en 2005 par l’ancien sénateur Michel Dreyfus-Schmidt que Michèle Alliot-Marie va inclure dans sa Lopsi (Loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure). Elle la défendra très bientôt devant le parlement. [source : infos-du-net.com]
Cette proposition de loi visant à créer un délit d’usurpation d’identité numérique, je l’avais soumise au défunt sénateur pour lequel je bossais. Jamais je n’aurais imaginé que MAM serait celle qui la ressortirait (mais que fait le PS dont mon sénateur était [et dont je ne suis pas] ??). Je crains que MAM ne fasse une mauvaise pub à un texte qui pourtant est une garantie pour les libertés.
Je vous invite à relire ce billet rédigé en 2006 qui explique mon raisonnement.
Je disais notamment ceci :
Si on veut sécuriser l’identité numérique des citoyens, plutôt que de charger en biométrie, en videosurveillance ou tout autre contrôle a priori (par nature liberticide), pourquoi ne pas présenter une simple réponse de droit ? Je préfère de loin qu’on fasse confiance aux citoyens en édictant des interdits qu’on peut ou ne pas suivre, quitte à en payer le prix après (c’est ça aussi la démocratie), plutôt que de vivre dans une société ultrasécurisée.
Squatte intégriste depuis 32 ans à Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris
J’ai décidé de ressortir une note que j’avais rédigée pour le défunt sénateur pour lequel je bossais, Michel Dreyfus-Schmidt. Cette note datant de 1998, rappelle que la Fraternité Saint-Pie X, dont le pape a décidé de réhabiliter les évêques, occupe illégalement l’église Saint Nicolas du Chardonnet dans le 5e à Paris depuis 32 ans maintenant.
Si je ressors tout ça, c’est aussi parce que deux des évêques rhéabilités sont des intégristes ultras. L’un, Richard Williamson, est négationniste [video], l’autre, Alfonso de Galarreta, a bossé sous la dictature criminelle argentine…
Franchement, comment peut-on laisser cette secte idéologique se répandre en toute impunité dans des bâtiments publics !
Tant que j’y suis, j’invite Dieudo (dont sa fille a été baptisée par l’un des membres de la secte de la Fraternité Saint-Pie X à Bordeaux) à les accueillir dans son théâtre et pourquoi pas à leur remettre le prix de l’infréquentabilité, comme il a pu le faire pour le négationniste Faurisson.
Bonne lecture. Et surtout lisez bien la question écrite à la fin du billet.
Note de TMF
Occupation illégale d’un édifice public spécialement affecté au culte catholique par des intégristes excommuniés. Inapplication d’une décision de justice les expulsant.Le 27 février 1977, durant la messe de l’abbé Pierre Bellego, curé de la paroisse de Saint-Nicolas du Chardonnet, un commando d’intégristes mené par l’abbé Coache s’introduit dans d’église afin de l’occuper.
L’abbé Bellego fut régulièrement nommé curé de la paroisse par Monseigneur l’Archevêque de Paris et qu’il était affectataire légal et exclusif de l’église.
1. Occupation illégale.
L’abbé décide de saisir les juridictions civiles qui constatent que « la situation de fait qui lui était soumise révélait l’existence d’un trouble manifestement illicite, constitutive d’une voie de fait, à laquelle il était urgent de mettre fin » (CA de Paris, 13 juillet 77), que par conséquent l’ordonnance d’évacuation (Ordonnance de référé du 1er avril 77 TGI de Paris) à l’encontre des occupants est confirmée à la seule condition de ne « requérir la force publique en vue de l’expulsion forcée que passé la date du 31 août 1977 » (CA de Paris, 13 juillet 77).Or, la décision n’est pas appliquée et le concours des forces de l’ordre n’est pas enclenché.
Paul Quilès s’est ému de la situation en interrogeant à plusieurs reprises (8 juillet 78, 2 septembre 78, 31 mars 79) le ministre de l’intérieur sur les raisons du retard de l’application du jugement confirmé en appel concernant l’évacuation de l’église. Le ministère lui a répondu sans exposé de motif que « l’évacuation de l’église… a été différée en raison des troubles à l’ordre public que risquerait d’entraîner cette opération ».
Un pourvoi en cassation des intégristes sera tenté sans succès : « c’est à bon droit que la cour d’appel a décidé que le prêtre desservant l’église Saint-Nicolas avait qualité pour faire constater l’acte violent faisant obstacle, dans l’édifice public spécialement affecté au culte catholique, et ordonner qu’il soit mis un terme à ce trouble illicite sans avoir l’obligation de saisir le maire de la commune » (C. Cass. 17 oct. 78).L’inapplication de la décision de justice entraînera une condamnation de l’état en réparation du préjudice que lui a causé le refus du concours de la force publique pour l’expulsion des occupants par un jugement du TA de Paris du 12 octobre 1982.
En 1996, l’abbé Bellego me dit-on, très affecté par cette situation, décède sans avoir jamais pu réintégrer sa paroisse.
Question : la crainte d’un trouble à l’ordre public est elle légitimement invocable vingt ans après les faits ? La décision de justice peut-elle rester lettre morte ? L’occupation de fait peut-elle être maintenue dans l’illégalité la plus totale ?
2. Domaine public et affectation incorrecte : Excommunication.
Les édifices du culte sont pour l’essentiel propriété de l’Etat (art. 12 L 9 décembre 1905).
L’absence de tout pouvoir conféré par l’archevêque de paris aux occupants de l’église Saint-Nicols les disqualifie nécessairement pour revendiquer l’affectation de l’église à leur profit.
le groupuscule schismatique quant à lui, fut excommunié par le Pape pour ses positions intégristes et son refus de Vatican II. Depuis lors les occupants refusent de quitter le bâtiment.
que « l’attribution de l’église doit être exclusivement réservée, en vertu de l’art. 5, § 1er, de la loi du 2 janvier 1907, aux prêtres et aux fidèles qui veulent y pratiquer leur religion en se soumettant aux préceptes de l’église catholique »Lettre apostolique « Ecclesia dei » du souverain pontife Jean-Paul II sous forme de « Motu proprio ». « C’est avec beaucoup de tristesse que l’Eglise de Dieu a appris l’ordination épiscopale illégitime conférée le 30 juin dernier par Mgr Marcel Lefebvre… En lui-même, cet acte a été une désobéissance au Souverain Pontife … C’est pourquoi une telle désobéissance, qui constitue en elle-même un véritable refus de la primauté de l’évêque de Rome, constitue un acte schismatique… En accomplissant un tel acte… Mgr Lefebvre a encouru… la grave peine de l’excommunication prévue par la discipline ecclésiastique » 2 Juillet 1988.
3. Illégalité de l’expression politique dans la paroisse.
Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat précise dans son article 26 qu’il « est interdit de tenir des réunions politiques dans les locaux servants habituellement à l’exercice d’un culte ».
Article 32 de la Loi du 9 décembre 1905 prévoit que « Seront punis… ceux qui auront empêché, retardé ou interrompu les exercices d’un culte par des troubles ou désordres dans le local servant ces exercices ».Article 35 « Si un discours prononcé ou un écrit affiché ou distribué publiquement dans les lieux où s’exerce le culte, contient une provocation directe à résister à l’exécution des lois ou aux actes légaux de l’autorité publique… ? Le ministre du culte qui s’en sera rendu coupable sera puni… ».
Le Monde 27 juillet 96 « Paul Touvier a été inhumé au cimetière communal de Fresnes ». Paul Touvier a été inhumé le 25 juillet 96 à Fresnes près de la maison d’arrêt alors qu’il purgeait une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour « complicité de crimes cotre l’humanité ». Avant l’inhumation, l’abbé Laguérie de St-Nicolas, dans son homélie à remis en cause la décision de justice condamnant Touvier en soulignant qu’il « vaut mieux tomber entre les mains de cette justice (celle de dieu) qu’entre celle des hommes », devant le « tribunal divin, il n’y a pas de médias ni de coups médiatiques, pas de communistes, pas de franc-maçonnerie ». Poursuivant, il souligne « l’incurie scandaleuse d’une IIIème République délirante et incapable, socialiste et maçonnique ».
Après la note, j’ai convaincu le sénateur de poser une question écrite au ministre de l’intérieur de l’époque, Chevènement, qui a botté en touche…
« Maintien de l’occupation illégale de l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet »
Question écrite n° 17269 de M. Michel Dreyfus-Schmidt (Territoire de Belfort – SOC) – publiée dans le JO Sénat du 24/06/1999 – page 2119
Et maintenant ?