Audiochat transatlantique avec le ponte de la crypto : Philip Zimmermann

PhilJe l’avais contacté, il y a plusieurs années, alors que la question cryptographique battait son plein (faut-il autoriser à tous le pouvoir de crypter ses communications ?). Philip Zimmermann, l’inventeur du PGP, a eu depuis 1991 un parcours hallucinant, entre harcèlements judiciaires aux États-Unis et Unes des médias du monde. Il a refait les grands titres ces dernières semaines avec le lancement de son nouveau programme Zfone (cryptage audio pour tous). Le New York Time est revenu vers lui alors que l’administration américaine semblait s’inquiéter de sa nouvelle création. Un sujet passionnant qui touche aux libertés fondamentales mais aussi à la sécurité du commerce.
C’était l’occasion pour moi de reprendre contact avec lui et de lui poser une série de questions sur les enjeux cryptographiques. Il était chez lui à San-Fransisco, moi à Paris. Il avait ichat, moi aussi.

8 minutes d’audiopodcast, ci-dessous en anglais (transcript du texte en anglais en pdf).

AUDIO.

Les questions posées :

  • Que dites-vous aux gens qui s’inquiètent que votre technologie puisse être utilisée, notamment par des terroristes?
  • Vous comprenez qu’il y ait débat ?
  • Qui étaient vos soutiens à l’époque du lancement du PGP ?
  • Voyez-vous une différence entre les Démocrates et les Républicains aux USA sur cette question ?
  • Est-ce que la question cryptographique a changé depuis les attentats du 11 septembre ?
  • Est-ce que ce débat va toucher l’Europe et la France ?

Le prochain porte-avions français s'appellera-t-il Pierre Mendès France ?

crédits : Thales - DCNC’est la question interstellaire que je me suis posée en lisant cette brève sur un site très Marine nationale : meretmarine.com. Les rédacteurs y ont lancé un sondage pour savoir quel nom devrait porter notre prochain porte-avions français – après le de Gaulle qui n’en finit pas de ponctionner notre budget. Si Richelieu et Saint-Exupéry sont en tête du sondage, on y découvre aussi Léon Blum, Marie Curie et… Pierre Mendès France. Quand je vais dire à mon père, un pacifiste soixante-huitard, que le prochain porte-avions de guerre (et probablement atomique), portera notre nom, j’espère bien avoir une cam à portée de mains.

Love story entre Valerio et Mry à la République des blogs ?

ValeMryBon, avant toute chose, je tiens à m’excuser auprès de mes deux compères, Valerio et Mry. Les choses ne devaient pas se passer comme ça à la République des blogs de Versacé. On avait tout bien prévu. Une petite entrée, une rencontre fortuite, quelques phrases échangées et hop, emballé. Sauf qu’on a perdu la bande-son. Sacha, qui filmait, n’a réussi qu’à récupérer les images. Et là, je me suis dit que, peut-être, en étant très très subtil, je pourrais tenter de refaire toutes les voix, sans que personne ne s’en aperçoive. Comme ça, discrètement.

C’est donc ce à quoi je me suis attelé.

J’espère qu’aucun d’entre vous n’aura remarqué le subterfuge d’une durée d’1 minutes 30.

(Toute ressemblance avec des faits réels est purement fortuite, quoique Valerio était vraiment à la GayPride avec Hollande)

Images : Sacha (n90) / les vidéos plus sérieuses sont sur memoire-vive.org avec Natacha

Erreur

L'usurpation d'identité numérique nécessite une loi ?

WIP by EmyLorsque je lis les détails de cette affaire (une femme usurpant d’identité d’une collègue sur meetic), je me dis que la proposition de loi sur laquelle j’avais bossée l’an dernier est plus nécessaire que jamais.

D’abord et aussi étrange que cela puisse paraître, notre code pénal ne condamne pas l’usurpation d’identité sur le net en tant que telle (lire l’exposé des motifs de la proposition de loi). Le juge est donc contraint de recourir à des artifices détournés pour condamner l’e-usurpateur (ce qui n’est pas sain dans un État de droit). Ce fut le cas dans la récente affaire Meetic où l’e-usurpateur fut sanctionné pour « violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours » et pas directement pour l’usurpation numérique dont il était à l’origine.

On se rappelle peut-être qu’il a fallu attendre des années pour que le viol soit qualifié comme tel devant les tribunaux (on en restait à l’agression physique). Eh bien c’est la même chose avec l’e-usurpation, on en reste à l’atteinte pécuniaire, aux chocs émotionnels induits ou à « l’intrusion dans un système de données ». La proposition de loi sur l’usurpation d’identité numérique offre ici une autre voix, plus juste à mon avis.

Enfin, le texte présente un principe de fond : Si on veut sécuriser l’identité numérique des citoyens, plutôt que de charger en biométrie, en videosurveillance ou tout autre contrôle a priori (par nature liberticide), pourquoi ne pas présenter une simple réponse de droit ? Je préfère de loin qu’on fasse confiance aux citoyens en édictant des interdits qu’on peut ou ne pas suivre, quitte à en payer le prix après (c’est ça aussi la démocratie), plutôt que de vivre dans une société ultrasécurisée.

Je remercie donc Marc Rees de PC inpact d’avoir « ressorti » cette proposition de loi. Une façon de rappeler que le texte, comme toute proposition de loi émanant de l’opposition, n’a pas encore eu le privilège de figurer dans l’agenda gouvernemental. Et on se demande bien pourquoi…

Une grande institution publique se met aux blogs pour parler aux citoyens ?

Changement climatiqueOui, et c’est une première. Il s’agit du Conseil économique et social (CES – 3e assemblée après le Parlement et le Sénat) qui a décidé de lancer une grande consultation nationale autour de la question du changement climatique, en utilisant, notamment, les spécificités du blog.
Plutôt que de rendre un énième rapport sur le changement climatique, le CES a accepté l’idée audacieuse (proposée par l’entreprise imarginal avec laquelle je collabore), d’ouvrir la réflexion au plus grand nombre, de permettre à tous d’interroger des spécialistes (en l’occurrence des académiciens) pour au final permettre à chacun de se faire une réelle opinion citoyenne et éclairée.
Une initiative que je trouve passionnante, et qui, si elle venait à se généraliser, donnerait un grand bol d’air frais à des institutions démocratiques encore trop hermétiques ou opaques. La démocratie, c’est aussi la transparence, et les blogs peuvent nous y aider.

Venez visiter le blog du CES, posez vos questions, participez, bref, soyez citoyens. 🙂 (Bouton influenceurs ici)