Billet ouvert à l'attention de Mr Jack Lang à propos de PMF

Jack Lang vient d’accepter de rejoindre le comité de réflexion sur les institutions lancé par Nicolas Sarkozy. Ce qui est son droit le plus absolu. L’ancien ministre explique :

« C’est un combat ancien que je mène pour réformer nos institutions. Je dirai même que c’est l’un des combats de ma vie, que j’ai mené auprès de Pierre Mendès-France, auprès de François Mitterrand, de Lionel Jospin »   

Que Jack Lang ait mené un « combat » pour réformer les institutions auprès de François Mitterrand ou de Lionel Jospin, je veux bien (ce n’est pas à moi de discuter ces points), mais qu’il l’ait fait auprès de PMF, là, ça me pose un petit problème… de formulation à tout le moins.
J’ai fait une rapide recherche dans nos archives familiales, interrogé quelques anciens proches de PMF, notamment mon père et nulle part, le nom de Jack Lang apparait. Sur les questions institutionnelles, PMF savait effectivement s’entourer et avait des personnes qualifiées qui travaillaient « auprès » de lui. Mais pas Jack Lang. Le terme « auprès de » ne me semble pas convenir. Que Jack Lang ait suivi PMF dans ses réflexions, qu’il s’en soit inspiré dans sa vie politique, soit. Mais qu’il ait combattu « auprès de PMF » me semble une tournure excessive.
PMF s’est battu pour la réforme des institutions française. Il a d’ailleurs écrit une somme de référence : « la République moderne » au début des années 60 (alors que le tout jeune Jack Lang venait à peine d’intégrer le PSU). Dans ce livre fondateur de la pensée de PMF sur les institutions, nulle mention de ou de remerciements à Jack Lang.
Enfin, j’ai toujours un peu de mal à comprendre qu’on puisse se revendiquer de PMF et de Mitterrand dans un même élan, tant leur destinée, leur parcours ou leur posture politique m’apparaissent bien différentes.

PMF dans SL ?

L’Institut PMF (dont je suis le secrétaire général) ouvre une vitrine dans Second Life (grâce à l’invitation de Tatiana F. des Humains Associés que je remercie chaleureusement).

Qu’on croit ou pas à l’avenir de cette plateforme, j’ai trouvé intéressante l’idée de monter un espace dédié à la mémoire du grand-père.

(Et puis je crois que nous sommes le premier institut d’utilité publique à franchir le pas) 😉

Quelques photos prises durant le « montage » du local virtuel.

IPMF 1
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PMF aurait 100 ans aujourd'hui.

Et ça me fait un petit quelque chose (11 janvier 1907-2007). Il me manque le « grand-Pierre » (c’est comme ça que je l’appelais). Oh rien de special en cette année 2007 qui justifie que je sois plus ému qu’une autre année, si ce n’est que nous avons digitalisé une partie de nos archives familiales et que je m’y suis replongé.

Pierre et Bernard - 1967J’y ai retrouvé cette émouvante photo de Pierre et de mon oncle Bernard (décédé en 1991) lors de l’enterrement de Lily (ma grand-mère) en 1967. Je ne sais pas pourquoi, mais cette photo me touche beaucoup…

Plus léger, j’ai aussi dégoté cette séquence sonore (et inédite), extraite d’un 78 tours qui date de 1939, enregistrée par mon grand père au début de la guerre pour s’adresser à ses enfants (Bernard et mon père Michel, 5 et 4 ans à l’époque).

Une manière attendrissante de rester en contact avec eux.

Bonne anniversaire grand-Pierre.

Il y a 50 ans, Bob Denard tentait d'assassiner mon grand-père

Voilà un épisode méconnu de l’histoire de PMF, un épisode sur lequel je reviens aujourd’hui à quelque jour du centenaire de mon grand père : en 1956 (certaines sources évoquent 55 ou 54, si quelqu’un a des pistes), le mercenaire-barbouzard Bob Denard et ses sbires tentèrent d’assassiner Pierre Mendès France. C’est Bob Denard qui le raconte dans son ouvrage autobiographique « Corsaire de la République » (Robert Laffont, avril 1998). Il y expose ce qui aurait pu coûter la vie à PMF. Un écho étrange à l’attentat dont De Gaulle sera la cible quelques années plus tard (pour les mêmes raisons et avec le même mode opératoire). Je me dis surtout, en lisant ces quelques lignes, que je n’aurais peut-être jamais connu mon grand-père, si Denard avait réussi son coup…Bob, si tu lis ces quelques lignes, je ne te souhaite pas bonne année.

Lorsque le bruit se répand que Mendès France va venir au Maroc, mes amis décident de l’exécuter. Je devine qu’il ne s’agit plus là de politique, mais de vengeance.Ils veulent faire payer le prix fort à l’homme qui a entériné l’indépendance du Maroc et l’abandon de l’Indochine après Diên Biên Phû. Le plan consiste à le mitrailler en pleine ville sans se soucier des passants.[…] Il est décidé, […] que l'[assassinat] se déroulera dans un quartier peu fréquenté de Rabat, pendant que le président du Conseil se reposera à la Maison de France. Nous serons quatre, Beltran, son beau-frère, un certain Sérou, lieutenant aux Affaires indigènes, et moi, qui servirait de chauffeur.[…] J’ai rendez-vous avec le groupe de tueurs au Café de la Gare de rabat. […] Enfin, à la nuit tombée, Sérou me demande de conduire le groupe à la Maison de France.Je stoppe à quelques mètres de l’imposante bâtisse blanche devant laquelle se tiennent des gardes mobiles. Sérou m’ordonne de rester dans la voiture avec le beau-frère de Beltran et de me tenir prêt à démarrer sitôt qu’il reviendra. Pui il s’éloigne avec Beltran. Les deux hommes réussissent à escalader le mur d’enceinte sans attirer l’attention des gardes. Derrière moi, le beau-frère de Beltran est de plus en plus inquiet. Au bout de quelques minutes, des rafales de mitraillette éclatent. Sérou, le souffle court, s’engouffre dan sla voiture, et, braquant son arme vers d’éventuels poursuivants, m’ordonne de démarrer. – Beltran s’est fait descendre, annonce-t-il lorsque nous nous sommes suffisamment éloignés. Soucieux du sort de mon ami abandonné aux gardes de la Maison de France, je ne pose aucune question sur Mendès France. Après avoir reconduit Sérou et le beau-frère de Beltran, je file à Casablanca. C’est là que, le lendemain matin, je découvre l’issue de notre expédition. C’est un véritable fiasco. Un gendarme a été touché au ventre. Selon les journaux, Beltran aurait reçu une balle dans l’épaule. Quant à notre cible, Pierre Mendès France, il n’était même plus à Rabat. […] – in « Corsaire de la République », Bob Denard, Robert Laffont, avril 1998. 

NB : Ce « témoignage » n’est pas celui d’un historien. À lire avec précaution donc.

Projet : "Les 100 ans de PMF en videopodcast", c'est parti !

Première personne à avoir accepté : le sénateur Michel Dreyfus-Schmidt. Il évoque, et je l’en remercie, quelques souvenirs, rappelant notamment sa première rencontre avec PMF. Cette vidéo est la première d’une série que je lance sur le blog de l’Institut PMF. Nom de code : « Les 100 ans de PMF en videopodcast ». Je cherche par ce biais à collecter des témoignages sur le grand-père.
Le prochain témoignage devrait être celui de Georges Kiejman (l’ancien ministre de la justice) qui a bien connu PMF. D’autres sont à venir très prochainement sur le blog de l’Institut.

J’en publierai ici parfois.