C’est un projet soutenu par la fondation phare EFF (Electronic Frontier Foundation) qui milite pour la liberté d’expression sur le net : Un navigateur, basé sur Firefox, qui assure l’anonymat du surf. Un outil indispensable pour tout démocrate en zone de dictature (chinois, iranien, saoudien…). Torpak n’a pas encore été porté sur mac. (via pcimpact)
Étiquette : liberte
La sécurité aérienne, jusqu'où ? La réponse de Ryanair
Le transporteur aérien irlandais Ryanair, a décidé de réagir à sa manière au dispositif de sécurité imposé par le gouvernement britannique après les récentes tentatives d’attentats (notamment l’interdiction de transport de liquides divers dans l’avion). Ryanair a ainsi publié sur son site cette belle photo (cliquer à gauche) avec la légende suivante : « Nouvelles procédures de sécurité à l’aéroport, remettez du fun dans votre vol ». Une façon de dénoncer un too-much sécuritaire (ou de lancer le naturisme anti-terroriste ?). D’autant que comme le souligne le blogueur phare Cory Doctorow de boingboing, si la tentative d’usage de liquide par les terroristes entraine, une guerre sur les crèmes et autres produits cosmétiques, on ose imaginer ce qui ce serait produit si les terroristes avaient envisagé de s’introduire des substances dangereuses en suppositoire. Une guerre aux cavités humaines ?
Cory conclue : « The terrorists hate our freedom, so by eliminating the freedom, we can stop the terrorists from hating us.«
Audiochat transatlantique avec le ponte de la crypto : Philip Zimmermann
Je l’avais contacté, il y a plusieurs années, alors que la question cryptographique battait son plein (faut-il autoriser à tous le pouvoir de crypter ses communications ?). Philip Zimmermann, l’inventeur du PGP, a eu depuis 1991 un parcours hallucinant, entre harcèlements judiciaires aux États-Unis et Unes des médias du monde. Il a refait les grands titres ces dernières semaines avec le lancement de son nouveau programme Zfone (cryptage audio pour tous). Le New York Time est revenu vers lui alors que l’administration américaine semblait s’inquiéter de sa nouvelle création. Un sujet passionnant qui touche aux libertés fondamentales mais aussi à la sécurité du commerce.
C’était l’occasion pour moi de reprendre contact avec lui et de lui poser une série de questions sur les enjeux cryptographiques. Il était chez lui à San-Fransisco, moi à Paris. Il avait ichat, moi aussi.
8 minutes d’audiopodcast, ci-dessous en anglais (transcript du texte en anglais en pdf).
Les questions posées :
- Que dites-vous aux gens qui s’inquiètent que votre technologie puisse être utilisée, notamment par des terroristes?
- Vous comprenez qu’il y ait débat ?
- Qui étaient vos soutiens à l’époque du lancement du PGP ?
- Voyez-vous une différence entre les Démocrates et les Républicains aux USA sur cette question ?
- Est-ce que la question cryptographique a changé depuis les attentats du 11 septembre ?
- Est-ce que ce débat va toucher l’Europe et la France ?
L'usurpation d'identité numérique nécessite une loi ?
Lorsque je lis les détails de cette affaire (une femme usurpant d’identité d’une collègue sur meetic), je me dis que la proposition de loi sur laquelle j’avais bossée l’an dernier est plus nécessaire que jamais.
D’abord et aussi étrange que cela puisse paraître, notre code pénal ne condamne pas l’usurpation d’identité sur le net en tant que telle (lire l’exposé des motifs de la proposition de loi). Le juge est donc contraint de recourir à des artifices détournés pour condamner l’e-usurpateur (ce qui n’est pas sain dans un État de droit). Ce fut le cas dans la récente affaire Meetic où l’e-usurpateur fut sanctionné pour « violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours » et pas directement pour l’usurpation numérique dont il était à l’origine.
On se rappelle peut-être qu’il a fallu attendre des années pour que le viol soit qualifié comme tel devant les tribunaux (on en restait à l’agression physique). Eh bien c’est la même chose avec l’e-usurpation, on en reste à l’atteinte pécuniaire, aux chocs émotionnels induits ou à « l’intrusion dans un système de données ». La proposition de loi sur l’usurpation d’identité numérique offre ici une autre voix, plus juste à mon avis.
Enfin, le texte présente un principe de fond : Si on veut sécuriser l’identité numérique des citoyens, plutôt que de charger en biométrie, en videosurveillance ou tout autre contrôle a priori (par nature liberticide), pourquoi ne pas présenter une simple réponse de droit ? Je préfère de loin qu’on fasse confiance aux citoyens en édictant des interdits qu’on peut ou ne pas suivre, quitte à en payer le prix après (c’est ça aussi la démocratie), plutôt que de vivre dans une société ultrasécurisée.
Je remercie donc Marc Rees de PC inpact d’avoir « ressorti » cette proposition de loi. Une façon de rappeler que le texte, comme toute proposition de loi émanant de l’opposition, n’a pas encore eu le privilège de figurer dans l’agenda gouvernemental. Et on se demande bien pourquoi…
Le candidat Roland Castro interdit de commémoration du 18 juin ?
C’était cet après-midi aux abords de la statue de Gaulle sur les Champs-Elysées à Paris. Le candidat à la présidentielle voulait y saluer la mémoire de l’homme du 18 juin « qui n’appartient pas qu’à la droite ». Pour l’accueillir, un cordon de policiers barrant l’accès au monument. On s’interroge sur les risques à l’ordre public qu’aurait pu engendrer une telle rencontre. Les quelques dizaines de personnes réunies autour du candidat ont, semble-t-il, effrayé la préfecture.
Aujourd’hui en France, on ne peut pas commémorer librement l’appel du 18 juin (surtout lorsqu’on est un candidat qui n’est pas de droite).
J’étais sur place, en voici quelques secondes. On y aperçoit Roland Castro faisant face aux policiers avant dispersion.