Autism Pride ?

Amanda Baggs est une autiste américaine de 27 ans qui ne peut pas parler. Elle publie des videos sur youtubes depuis 2007. Grâce à une interface de synthèse vocale, elle a trouvé un moyen qui lui convient pour communiquer. Elle y explique des choses simples. Comme par exemple, qu’elle est en « conversation permanente » avec son environnement ce qui explique ses gestes, qu’elle ne se sent absolument pas emprisonnée dans son esprit ou qu’elle trouve étrange qu’on soit ravi qu’elle essaye de parler notre langage sans qu’on fasse l’effort d’apprendre le sien.
Un beau message qui fait des vagues sur le net. Plus de 500 000 vus sur youtubes et une revendication : l’autisme est une manière d’être comme une autre.

Regardez-la, écoutez-la [eng] :

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La classe tibétaine ?

Je ne sais pas vous mais je trouve que face à l’hystérie nationaliste du PPC chinois le Daïli-Lama est d’une classe impressionnante :
– il renonce « à revendiquer l’indépendance du Tibet et [adopte] une approche dite de la « voie moyenne » consistant à réclamer une simple autonomie culturelle pour son pays » ;
– il propose de quitter sa charge de chef spirituel du bouddhisme tibétain si la situation se dégradait.
[J’ai juste une réserve sur l’usage abusif à mes yeux du terme « génocide culturel« ]

Kosovo indépendant, où est le problème ?

On sent une hésitation autour de la récente indépendance du Kosovo. Personnellement, je ne vois pas où est le problème. On s’inquiète de quoi exactement ? De la généralisation de ce type de revendication partout en Europe ? Apparemment oui. L’Espagne qui n’a pas reconnu le pays a peur que les Basques ou les Catalans emboitent le pas.

Ce que le président actuel de la Serbie, Tadic, ne manque pas de souligner :

« Si vous fermez les yeux sur cet acte illégal, qui peut vous garantir que des régions de vos pays ne vont pas proclamer leur indépendance de la même façon en toute illégalité ».

Comme si les choses étaient équivalentes… L’indépendance du Kosovo est légitimée, à mes yeux, essentiellement à cause des horreurs xénophobes commises par Milosévic en 1999. Je ne vois pas d’autres minorités en Espagne ou en Grèce (qui ne reconnait pas non plus le Kosovo pour les mêmes raisons) qui aient subi un crime contre l’humanité caractérisé (c’est le terme employé notamment par le Tribunal pénal international sur l’ex-Yougoslavie de La Haye – TPIY).

Chacun y va de son laïus, la main sur le coeur, expliquant qu’il faut que les peuples se donnent la main, unis derrière un drapeau et un pays souverain, sans chercher la division. Sauf que lorsqu’on se fait massacrer au nom de ce même drapeau ou de ce même pays, je trouve plutôt normal qu’on en veuille un autre.

Évidemment, si on soutenait Milosévic à l’époque, ce qui fut le cas de Chevènement (et des souverainistes transcourants), l’indépendance dérange.

Quant aux Serbes refusant l’indépendance du Kosovo, leur seul problème est d’être recroquevillé sur un mythe datant du 14e siècle, mythe ultra nationaliste et xénophobe dont ils oublient bien vite que c’est le même qui a nourri l’imaginaire de ceux qui commettaient un génocide (toujours selon le TPIY) à Srebrenica.

Birmanie : Le net, les blogs ou Facebook ont-ils une utilité ? Oui !

Je lis ça et là, notamment en cette journée d’action blogosphérique de soutien à la Birmanie, des critiques déplacées contre ceux qui se mobilisent à leur niveau (même modestement) contre l’injustice qui frappe le pays.
Je suis navré, mais pas surpris, de voir que certains blogueurs influents (notamment embruns) relayent ce genre de critique stérile et très française, et qui consiste à chier systématiquement sur ceux qui cherchent à agir ou simplement à afficher leur solidarité.
Ainsi donc certaines actions de la blogosphère (comme sur Facebook), ne serviraient à rien ?
Alors qu’on m’explique une chose : pourquoi la junte a pris un soin tout particulier à couper tout accès au net ?
Plutôt que de donner la parole à ces bougons franchouillards, je préfère l’analyse d’un vrai militant des droits de l’homme qui sait de quoi il parle, lui :

“Finally they realized that this was their biggest enemy, and they took it down,�? said Aung Zaw, editor of an exile magazine called Irrawaddy, whose Web site has been a leading source of news over the past weeks.
« Finalement, ils [la junte] ont réalisé que c’était [le net] leur principal ennemi » dit Aung Zaw, éditeur en exil du magazine Irrawaddy, dont le site a été la source principale des news ces dernières semaines ». – in le New York Times via smartmobs

Alors que ce soit aujourd’hui, demain, sous la forme qui vous convient, agissez et n’écoutez pas ces gueulards. Il n’existe pas de « petits » engagements. Il n’y a pas d’hiérarchie dans le soutien. Tout est bon à prendre.Si des personnes voulaient tricoter le plus gros pull-over au monde pour attirer l’attention du public sur la Birmanie, eh bien je leur dirais bravo ! Et tant pis pour les aigris.
Le principe d’une action collective repose justement sur le fait que tout le monde agisse comme il peut, d’où il est, avec ses propres moyens, même modestes. C’est la somme de ces engagements qui fait frémir la junte birmane (et certainement pas les critiques stériles de certains donneurs de leçons).
Si je ne suis pas certain de l’effet de la campagne qui est lancée aujourd’hui sur les blogs, je ne la critique pas, au pire, je ne la relaye pas.

La Birmanie dans ton Facebook ?

Alors que la junte birmane tente d’asphyxier toute info en provenance du pays, un jeune touriste a créé, il y a quelques jours, un groupe sur Facebook, devenant sans le savoir l’une des premières sources d’information et de sensibilisation sur la crise actuelle (plus de 180 000 personnes suivent ce groupe au moment où j’écris ce billet).
Le groupe « Support the monk protest in Burma » dans Facebook via Reuters.
Si vous êtes sur Facebook, faite comme moi, adhérez [eng].