Des robots manifestant contre le prochain G8 ?

Une info que rapporte l’excellent site « we make money not art« . Des activistes-artistes espagnols du Farbicadecosasbonitas ont décidé, en réaction à la décision prise en 2005 par le Pentagon d’utiliser des « soldats-robots » en Irak, de se lancer dans un projet fou : construire des robots pacifistes et manifestants. Ils souhaitent envoyer une vingtaine de leurs représentants à la contre manifestation qui se tiendra en 2007 en Allemagne lors du Sommet du G8. Le ANA project pour Atonomous non-violent agents figure parmi le palmarès 2005 du Vida 8.0 (Art & Artificial Life International Competition, pourquoi on pas pas ça chez nous !).

Contrairement à leurs frères américains, ces manifestants d’un genre nouveau semblent respecter « les trois lois de la robotique » d’Isaac Asimov. Et notamment celle -ci : « un robot ne peut pas nuire à un humain ou, restant passif, laisser un humain en danger ».

Ce sera donc la première fois qu’une machine manifeste avec des hommes pour revendiquer ses propres droits ! 😉 Une crainte malgré tout. Que les darkbots américains ne fassent une contre-contre manif, qu’il y ait des heurts avec les greenbots pacifistes et que de là ne naisse… la guerre des robots. 😉

Étrange non?

Libé a perdu la tête ?

Capture de Libération du jourNon, ce n’est pas une charge contre le journal de Serge July. Mais une chose étrange et mystérieuse apparue ce jour sur le site de Libé (merci jme). Une chose qui interpelle celui qui tombe dessus quand il ne s’y attend pas. Une chose qui laisse le lecteur dans une profonde perplexité. D’abord le sujet de l’article visé : « Par -30°C, vaut mieux ne pas trop boire d’alcool ». On y apprend qu’il fait froid en Russie, très froid (on dénombre des dizaines de victimes). Et qu’il ne faut donc pas trop boire d’alcool quand il glaglate. Bien. Seulement à bien y regarder, on en vient à se demander si on n’a pas effectivement trop forcé sur le beuvrage… Le papier est accompagné d’une photo circonstanciée d’un homme sur la Place Rouge par grand froid, avec un attaché-case probablement, qui, d’un pas décidé va au boulot.
Mais le monsieur a oublié quelque chose et pas n’importe quoi : sa tête. Oui, sa tête. Où l’a-til mise ? Je pensais pourtant que sans, la locomotion était délicate. Mais le monsieur ne semble pas s’en émouvoir plus que ça. Peut-être est-il en retard et qu’il ne s’est pas encore posé la question. La Russie d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier. Le capitalisme a ses urgences… On imagine que ses collègues de bureau lui diront quelque chose en arrivant. À moins qu’ils aient eux aussi perdu leur tête. On s’interroge encore : Sa femme n’a-t-elle rien remarqué de troublant en lui faisant la bise en partant ? Est-il venu en transport en commun ? À quoi ressemble sa carte d’identité ? Comment s’est-il rasé ? Tant de questions qui me viennent à l’esprit…

L’homme sans tête de Libération reste pour moi une énigme. Un message mystérieux et codé que Libé cherche à me délivrer… sans y parvenir.

Je voudrais que quelqu’un m’explique le pourquoi de cette photo sur le site de Libé. S’il vous plait, ne me laissez pas comme ça sans réponse.

Rencontre avec Costa Gavras

Costa GavrasL’Institut Pierre Mendès France (dont je suis le secrétaire général) recevait, ce 17 janvier 2006 au Collège de France à Paris, le célèbre cinéaste Costa Gavras (réalisateur d' »Amen », « Z »…) pour une intervention sur l’engagement politique de l’image.

Interrogé par Alain Glycos (universitaire, écrivain), il s’est livré à une interessante analyse de l’art cinématographique en livrant aux passages quelques confidences (notamment l’annonce de son prochain film « le Colonel » sur la Guerre d’Algérie).

Je me suis risqué à l’interroger sur le fait que ses films étaient téléchargeables sur les réseaux p2p gratuitement. À quoi il m’a répondu qu’il était contre le piratage des films (ce qui semble normal) mais également qu’il n’était pas favorable à la licence globale… Ce qui est plus inattendu. Reste une superbe impression : celle d’avoir croisé un grand cinéaste engagé. On entend mon père tout intimité en ouverture. 😉
J’ai pensé qu’il serait sympathique de partager ce moment avec vous.

Ci-dessous pour écouter (ou télécharger en cliquant-option).

intervention de Costa Gavras au format mp3 (19 Mo, env. 1h30)

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Blog : nouveau média politique africain ?

AfricaOn estime aujourd’hui entre 50 et 70 millions, le nombre de blogs dans le monde (voir Le Monde du 6 janv. 06). Dans leur grande majorité, on les retrouve sans grande surprise aux État-Unis et en Europe. Le phénomène se développe néanmoins en Afrique où il offre des espaces de communications inédits. On compte à ce jour, selon Ethan Zuckerman du Berkman Center for Internet and Society de l’Université de Harvard et rapporté par le Sudan Tribune du 16 janvier 06, quelques centaines de blogs dans des pays comme le Nigeria, le Kenya, le Zimbabwe, l’Afrique du Sud ou l’Égypte.

Ces blogs, contrairement aux nôtres, ont une vocation spécifique. Ils jouent d’abord un rôle politique important et sous-estimé, notamment dans les régions en conflit. On apprend par exemple (toujours selon le Sudan Tribune) que deux chefs de guerre du principal mouvement rebelle du Darfour, l’Armée de Libération du Sudan, qui luttaient pour le contrôle de la rébellion depuis un an, ont, jusqu’ici, réussi à éviter que le sang ne coule en s’affrontant virtuellement sur… leur blog respectif.
On ne compte plus les blogs à partir desquels des opposants ou des rebelles organisent leur communication, ou coordonnent leurs actions.

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Mitterrand, c'est pas Mendès…

Mitterrand, c’est pas Mendès…
Date de Création: 11 Jan, 2006, 11:40 AM

A l’heure où l’on célèbre François Mitterrand dix ans après sa disparition, je lis ça et là dans les propos tenus par certains dirigeants de gauche, des allusions à un Pierre Mendès France (PMF) dont on revendique en même temps la filiation ou l’héritage. Je dois avouer être un peu mal à l’aise lorsque l’on associe mon grand-père à Mitterrand. Il va de soi que les deux hommes ont des points communs, mais il existe aussi beaucoup de divergences, ne serait-ce qu’en terme de destin ou d’ambitions. À chacun son histoire et ses choix. Si François Mitterrand fut sans aucun doute possible un grand homme d’État, il porte aussi en lui sa part d’ombre : résistant, Mitterrand n’en a pas moins eu après guerre une vision très personnelle du passé en rendant hommage au Maréchal Pétain. L’épisode du faux attentat de l’Observatoire en aurait disqualifié plus d’un. Quant aux écoutes téléphoniques, je pensais sincèrement que l’image de François Mitterrand en serait écornée et que les hommages seraient plus nuancés. Mais peut-être ai-je une vision naïve de l’éthique et de la morale en politique. Continuer la lecture de Mitterrand, c'est pas Mendès…