Athées=nazis, nouvelle polémique vaticane

J’en ai marre qu’on caricature les athées. Surtout lorsque ça vient d’évêques catholiques qui devraient déjà balayer devant leur porte avant de l’ouvrir.
Walter Mixa, un évêque allemand, proche de Benoit XVI, vient de comparer l’athéisme au nazisme et au stalinisme. [source eng]
Grand classique. À ceci près que le nazisme et le stalinisme sont des théologies (ou des mouvements sectaires). Prenez la Corée du Nord aujourd’hui. Régime stal’ par excellence. Est-ce un régime athée ?
Non, mille fois non. Dieu existe pour le régime. Il s’appelle Kim Il Sung. Le père de l’actuel dictateur. Kim Il Sung, malgré son décès, reste aujourd’hui président du pays ! Une nécrocratie qui n’a aucun sens pour un athée, puisqu’on ne croit pas à la vie après la mort !
Pour les nazis, suffit d’être un peu éduqué pour savoir que la majorité des nazis se disaient chrétiens (ou lire Mein Kampf avec ses références chrétiennes anti-judaïques). Quant au communisme soviétique, il était tellement irrationnel qu’il inventa sa propre pseudoscience. Absolument incompatible avec l’athéisme. Sans compter la déification du petit père du peuple…

L’évêque allemand ressort ce poncif particulièrement énervant du : « sans dieu tout est permis ». En gros, les athées sont incapables de moralité. Franchement la moralité du Vatican ces derniers temps laisse plutôt sceptique… Excommunier une mère dont l’enfant fut violé pour réintégrer les négateurs de l’extermination juive…
Les athées ne croient pas à la vie après la mort. C’est bien pour ça que pour eux, la vie est ultra précieuse (si on la perd, c’est fini !).

Et puis est-il moral de dire : quoi que vous fassiez, Jesus supportera vos péchés ?
Moi, je suis prêt à payer vos dettes, faire même peut-être de la prison à votre place (si je vous aime beaucoup), mais jamais je ne prendrai sur moi la responsabilité de vos actes. Ce serait immoral. C’est un mauvais message à transmettre.

L’évêque Mixa avait déjà sorti une autre énormité comparant les 6 millions de victimes du nazisme avec le nombre de foetus avortés… Ce parallèle est classique à l’extrême droite des mouvements chrétiens que Benoit 16 semble de plus en plus promouvoir chaque jour.

Affligeant.

#RIP : pratiques mortuaires sur Twitter

Je poursuis mon exploration du microbloguing et des rituels mortuaires. Une déclinaison sur Twitter des questions que je me posais déjà de façon générale dans cette chronique sur Place de la Toile.
Aujourd’hui je découvre #RIP. Un mot clé (trad. Rest In Peace) que les usagers de Twitter ajoutent à leurs messages lorsqu’ils veulent signaler la disparition de quelqu’un.

Avant de rentrer dans le détail, j’aimerais encore insister sur le fait que les pratiques liées à la mort, et les rituels qui en découlent, disent beaucoup d’une société. Sonder ces pratiques, c’est interroger les fondements de notre vivre ensemble.

Dis-moi comment tu parles de tes morts, je te dirai qui tu es.

Dans le cas qui m’intéresse aujourd’hui, #RIP, il faut encore garder à l’esprit que personne n’est véritablement à l’origine de cet usage sur Twitter. Comme on ne sait pas qui est le premier homme à avoir enterré un mort. #RIP est apparu lorsqu’une masse critique d’individus s’en est emparée. C’est un phénomène issu des foules et diffusé par elles. En bon méméticien, on devrait dire que ce mème mortuaire s’est répandu dans nos cerveaux, à travers Twitter. Tout comme la pratique de l’enterrement s’est généralisé par mimétisme IRL.

Maintenant, qu’est-ce qui amène ces gens à tweeter le décès de quelqu’un. On imagine, et ça semble être le cas en général, que ceux qui passent cette info, sont proches de la victime ou lui portent une affection particulière.
Mais est-ce un moyen d’informer les autres de la disparition de quelqu’un ou une manière de lui rendre hommage ?

Personnellement, je penche pour la 2e option. Même si un éloge funèbre de 140 signes, c’est un peu pingre… Les cimetières virtuels ou les lieux dédiés au recueillement autour de la mémoire d’un disparu existent déjà en nombres sur le net. Ce qui se passe avec le #RIP de Twitter m’apparait en être une déclinaison.

Ces pratiques étranges, voire dérangeantes, je les vois comme des ballons d’essai. Des expériences qui viennent sonder les possibles. En les observant de près, pour certaines d’entre elles, on devine un peu de quoi demain sera fait.

Pour en revenir à du concret, vous vous tweeteriez le décès d’un proche ? Vous changeriez votre status Facebook pour communiquer l’info ?
Ça semble provocateur comme question. Mais tout bien réfléchi, est-ce si différent que d’envoyer un email groupé ?


Bonne Pâques ! 😉

NB : apparemment certains appliquent #RIP aussi à leur chien

Flash Mob Artichaut anti-Hadopi piraté par le ministère de la culture

C’était tout à l’heure vers 12h, dans le Jardin du Palais Royal sous les fenêtres du ministère de la Culture. Un Flash Mob contre la loi Internet et Création consistant à brandir un artichaut pendant 7 minutes, organisé par internetmonamour.fr. 😉

Quelques minutes après le début de la performance, des membres du cabinet de la ministre de la culture se sont joints aux manifestants pour défendre la politique du gouvernement sur le sujet.

Ambiance.

Crise : retour vers le futur

« J’insiste sur le fait que la situation présente, que la création constante de monnaie et de crédit sans relation contrôlée avec les besoins économiques et la conjoncture nous ayant conduits aux pires désordres, il faut avoir le courage d’y mettre un terme, par une nouvelle règlementation »
Pierre Mendès France, in Les Courriers de la République, 1971.

Je remercie Régis Paranque, un membre de l’Institut PMF, qui m’a ressorti cet extrait.

Franchement, il était bon le papé.