La Birmanie dans ton Facebook ?

Alors que la junte birmane tente d’asphyxier toute info en provenance du pays, un jeune touriste a créé, il y a quelques jours, un groupe sur Facebook, devenant sans le savoir l’une des premières sources d’information et de sensibilisation sur la crise actuelle (plus de 180 000 personnes suivent ce groupe au moment où j’écris ce billet).
Le groupe « Support the monk protest in Burma » dans Facebook via Reuters.
Si vous êtes sur Facebook, faite comme moi, adhérez [eng].

Carton rouge et potence pour Saddam Hussein ?

Tôt ce matin, l’ex-dictateur irakien était pendu. On lui aurait remis une carte rouge peu avant son exécution. Souvenir de l’innovation judiciaire que Saddam avait initiée après sa prise de pouvoir en 79, chaque supplicié du régime recevant une carte rouge avant son exécution.

WHEN Saddam Hussein arrived at the gallows where he was to be hanged, he was handed a red card, and we must assume that he understood the irony of this gesture. During his bloody rule, countless thousands of people condemned to death by Saddam were handed a red card before they died, a judicial innovation he initiated shortly after he took over as Iraq’s president in 1979.
via The Age [eng]

Je précise que je suis un abolitionniste (et administrateur d’ECPM). Je condamne par conséquent cette mise à mort. Lire le communiqué d’ECPM qui souligne notamment qu’en exécutant Saddam :

[…] des milliers de victimes du tyran, notamment kurdes, sont aujourd’hui privées d’un procès qui leur aurait permis de comprendre et de savoir. La vérité et la justice sont ainsi entravées par le pouvoir irakien. […]

Diffusion du documentaire "Docteur la Mort" sur Planète.

Cinq ans plus tard, mon enquête sur le « project Coast » (programme sud-africain d’armes biochimiques contre les noirs) reste d’actualité… Le principal accusé, « Dr la mort » ou Wouter Basson reste aujourd’hui encore un homme libre. Stériliser ou éliminer les noirs, voilà ce qu’était l’objectif du régime d’apartheid – un projet qui ne cessera officiellement qu’après 1994 avec l’arrivée de Nelson Mandela au pouvoir. Le programme militaire coûtera la vie à plusieurs milliers de noirs africains (exécutés ou transformés en cobayes humains). Rarement, la science médicale ne se sera autant impliquée dans une entreprise de mort – au point d’envisager de mettre sur pied une molécule mortelle… uniquement pour les noirs. Un projet fou, raciste et meurtrier, qui restera malheureusement impuni. La “justiceâ€? ayant tranché avec juge blanc nommé sous l’apartheid, l’épisode est donc clos.

Peut-être, mais pas pour les familles des victimes qui attendent, pour certaines, qu’on leur dise encore où sont leurs proches décédés. Il faudrait peut-être pas l’oublier.

PREMIERE DIFFUSION, CE SOIR SUR PLANETE
“DOCTEUR LA MORTâ€? 52 mn, 21h45
[Tristan Mendès France, Jean-Pierre Prévost] [transcript du docu]

REDIFFUSIONS :
> 18, 20, 29 Avril 2006
> 07 Mai 2006 à 01h20
> 09 Mai 2006 à 11h25

Telerama gratifie le documentaire d’un « T ».

Plus d’info : Je renvoie ici à l’interview vidéo que j’ai donné à Anne-Valérie Mercier sur Itélé lors de la sortie de mon bouquin sur le sujet en 2002.

MAJ : Le genre de détournement que j’adore. Méthodes pro-dieudo évidemment…
http://association-mnh.com/modules.php?name=News&file=article&sid=33

vcast / L’Argentine de la dictature, il y a 30 ans / Miguel Angel Estrella (2)

Suite de la série de videopodcasts consacrés aux 30 ans de la dictature argentine (1976-83). Aujourd’hui : le témoignage poignant du célèbre pianiste argentin Miguel Angel Estrella.

Épisode 2 : Miguel le miraculé.

C’est lors de la rédaction de mon enquête sur Astiz fin 2002, que j’ai eu la chance de rencontrer Miguel Angel Estrella : Un musicien reconnu mondialement, actuel ambassadeur de l’Argentine auprès de l’UNESCO et personnalité extraordinairement attachante. Enlevé en Argentine durant la dictature dans le cadre du Plan Condor, torturé, son témoignage me semblait essentiel. Je tiens à le remercier ici très solennellement pour s’être replongé dans une période difficile de sa vie. La séquence est uncut et débute par son enlèvement. Durée : 15 minutes.

NB : Il offrira un récital à la Mairie de Paris ce lundi 20 mars 2006 pour les « 30 ans de solidarité franco-argentine depuis le coup d’État militaire du 24 mars 1976 ».

Voir l’épisode précédent : « Astiz, le tortionnaire impuni »

vcast / L'Argentine de la dictature, il y a 30 ans / Alfredo Astiz (1)

J’ai décidé de revenir, à l’occasion de la date anniversaire des 30 ans de la dictature argentine (1976-83), le 24 mars prochain, sur cette période sombre et d’y consacrer plusieurs videopodcasts. J’ai en ma possession plusieurs heures de vidéos, fruits de mes enquêtes sur le sujet, que je voulais partager. Je vous propose donc une mini série de vcast que j’ai pu filmer ces dernières années. En commençant aujourd’hui sur l’affaire Alfredo Astiz.

Épisode 1 : Astiz, le tortionnaire impuni.

J’avais suivi le personnage pendant pas mal d’années, grâce notamment à l’avocate des familles de victimes françaises tuées en Argentine Me Sophie Thonon, et ceci dans le cadre d’une enquête que j’effectuais pour la rédaction d’un bouquin. L’individu Alfredo Astiz dit « Gueule d’ange » me semblait une façon intéressante d’aborder cette difficile période. D’autant qu’à lui seul, le capitaine de frégate était responsable de plusieurs milliers de morts et reste jusqu’à aujourd’hui le symbole des horreurs commises par la junte militaire. À travers lui, c’est tout un système qui se révélait à moi. L’homme reste malgré tout quasiment impuni aujourd’hui. Quasiment parcequ’il est dans une sorte de liberté surveillée de luxe.

Je vous propose donc aujourd’hui ce premier court montage effectué en 2003 où s’expriment l’avocate des victimes françaises, et l’ex porte-parole des affaires étrangères françaises (qui espérait encore l’extradition du tortionnaire, condamné en France dans les années 80 par contumace à la prison à vie). Durée : 3 min.

[Dans le billet suivant, je donnerai la parole à Miguel Angel Estrella, grand pianiste et actuel ambassadeur de l’Argentine auprès de l’UNESCO. Enlevé dans le cadre du plan Condor, torturé, son témoignage est particulièrement fort.]