Une des victimes françaises du tortionnaire argentin Alfredo Astiz enfin retrouvée

Une des victime françaises du tortionnaire argentin Alfredo Astiz enfin retrouvée
Date de Création: 28 Jul, 2005, 11:21 AM

Cela faisait lontemps que je le suivais, j’avais écrit un ouvrage sur lui. Il n’avait peut-être pas été le pire (quoique), mais il symbolisait à lui seul les horreurs commises sous la dictature argentine de 1976 à 1983. Alfredo Astiz, c’est son nom – « Gueule d’ange », « L’ange blond de la mort » ou « l’ange exterminateur », comme on a pu l’appeler, était capitaine de Frégate durant la « Sale guerre ». Il fut l’un des principaux toritionnaires de l’ESMA, le sinistre centre de la Marine où 5000 personnes furent assassinés. Dont deux françaises, Alice Domon et Léonie Duquet. Deux religieuses que j’évoquais avec émotion dans mon ouvrage « Gueule d’ange » grâce notamment au témoignage de leur avocate Me Sophie Thonon Wesfried. On n’avait jamais retrouvé leurs corps. Alors qu’Astiz fut jugé en France par contumace en 1990 pour leur assassinat, rien jusqu’à aujourd’hui ne permettait de savoir où elles reposaient.Une dépêche argentine de ce jour lève enfin le voile sur leur triste destinée. Un équipe médico-légale vient de retrouver le corps de Léonie Duquet avec d’autres dont ceux de certaines « Mères de la Place de Mai » (ces mères qui cherchaient à savoir où étaient leurs proches), et notamment celui de Azucena Villaflor, l’une des anciennes militantes… Des femmes, jetées d’avion pour la plupart durant des « vols de la mort » et retrouvées sur les rivages de Santa Teresita dans la province de Buenos Aires.Astiz est aujourd’hui dans une sorte de résidence surveillée depuis que l’argentine a décidé de revenir sur son passé et de juger tant bien que mal une partie des responsables de la « Sale guerre ». D’après ce qu’on m’a dit il est aujourd’hui dans une sorte de résidence surveillée « light », avec un cancer en phase terminale.
Il disparaitra sans véritablement avoir été jugé et sans regrets…

Non au syndrome de la robotisation de l'info !

Nos moteurs de recherche, Yahoo ou Google en tête, se présentent comme de gros agrégateurs d’info. De plus en plus automatisés, robotisés, ils sont souvent victimes d’un syndrome que je qualifierais de « syndrome de l’analogie débile ». Explication : Les moteurs de recherche d’infos marchent au mot clé. Pour remplir leurs rubriques, ils fixent une liste de termes qui, une fois identifiés, permettent le regroupement des dépêches. Or sans intervention humaine, ce processus de classement peut entraîner de véritables aberrations. Parfois drôle, la chose n’en révèle pas moins une dérive grave. Sans intervention humaine, l’information n’est rien. À vouloir trop robotiser, systématiser l’info, on risque de pervertir dangereusement l’accès à la connaissance.Dernière absurdité en date, cette capture d’écran (en pdf) de Yahoo Actu à sa page « info sur Apple ». Vous cherchiez des dépêches sur Apple, iTunes et autres actus sur le mac ? Yahoo vous affichait à 12h ce jour les interventions de Nicolas Sarkozy à Evian pour le G5 des ministres de l’Intérieur !! Pourquoi ? Parce que Apple possède aussi un G5… mais en processeur dans ses derniers ordinateurs. Cherchez l’erreur. Voir ici.

Enfin une proposition de loi sur l'usurpation numérique ! (suite)

Le sénateur Michel Dreyfus-Schmidt, dont je suis le collaborateur, a déposé hier à 16h30 au Sénat à Paris, la proposition de loi ci-dessous créant une nouvelle infraction dans le code pénal : l’usurpation numérique. C’est une première en France. Le texte de loi ne sera publié au journal Officiel français qu’en début de semaine prochaine, mais peut-être rendu publique avant.
Cette proposition de loi est une réponse juridique à un phénomène qui s’amplifie notamment sur le réseaux des réseaux.
Proposition de loi tendant à la pénalisation de l’usurpation d’identité numérique sur les réseaux informatiques.

EXPOSÉ DES MOTIFS

 » L’identité d’une personne est ce qui fonde l’existence de sa personnalité juridique. Dans le “monde réel », cette dernière est clairement circonscrite à l’état civil et protégée en tant que telle par le droit français.
Dans le “monde virtuel », l’identité d’une personne est plus vaste et ses contours moins clairs. Certaines données numériques qui ont trait à l’identité d’un individu, comme un mot de passe d’un compte personnel sur l’Internet par exemple, ne sont pas considérées comme des éléments constitutifs de l’identité juridique d’une personne. Or ces dernières sont le lieu d’usurpations d’identités bien réelles.

Cette identité numérique est composée d’éléments qu’on peut appeler « identifiants ». Ces derniers (mot de passe, nom de compte informatique, pseudonyme virtuel, codes divers donnant accès à des données à caractère privé, etc…) font de plus en plus l’objet d’actes malveillants.

Selon la FTC (Commission fédérale du commerce aux États-Unis), 10 millions d’américains furent victimes d’usurpation d’identité numérique l’an passé, entraînant un coût pour les entreprises ou les particuliers estimé à 50 milliards de dollars.
Le problème a été jugé sérieux outre-atlantique. Le président G. W. Bush a ainsi signé le 16 juin 2005, un texte de loi Identity Theft Penalty Enhancement Act visant à alourdir sensiblement la durée d’emprisonnement infligée à l’encontre des voleurs d’identité numérique qui avaient commis une infraction.
Dans un même ordre d’idée, le gouvernement anglais a annoncé fin mai 2005 la version finale de son nouveau texte de loi Fraud Bill visant à infliger jusqu’à 10 ans de prison contre ceux qui commettent ce type d’usurpation. Le texte doit passer très bientôt devant le Parlement britannique. (…)

Lire la suite sur le site du sénat

L'usurpation d'identité bientôt devant le parlement français ?

Le Sénat américain se penche aujourd’hui sur le problème central du vol d’identité sur l’Internet (phishing et autres). La question que se posent les parlementaires américains est de savoir s’il faut ou non légiférer sur la question. Les milieux cybers américains (notamment la revue Wired) eux, sont catégoriques : il faut protéger l’internaute contre ce nouveau fléau (50 milliards de dollars volés l’an dernier, 10 millions de victimes) avant que les proportions déjà immenses ne deviennent faramineuses.
En France, le code pénal ne connait pas d’infraction liée à l’usurpation d’identité électronique. Certains juristes ont pourtant récemment tiré le signal d’alarme, à l’instar du spécialiste en droit numérique, maître Olivier Itéanu dans Le Monde. Le Sénat français n’est pas en reste, puisqu’il devrait aussi se pencher sur cette question dans les prochaines semaines (j’y travaille pour un sénateur). D’autres précisions très bientôt sur ce blog.

Un oui d'abolitionniste pour la constitution

Un oui d’abolitionniste pour la constitution
Date de Création: 12 May, 2005, 08:10 PM
Je voterai oui au moins pour cette raison : le Traité constitutionnel instaure une charte qui est, rien moins que cela, la première déclaration des droits au monde qui interdisent explicitement la peine de mort.Ca n’est pas rien à mes yeux. D’autant que cette question n’est pas aussi évidente que cela. Même si l’Europe est majoritairement abolitionniste, il y a des résurgences ça et là qui, si elles ne risquent pas forcément d’entraîner le retour de la peine capitale sur notre continent, impliquent un message fort. Ensuite il y a ce que dit ce Traité au reste du monde : Il affirme que nos valeurs fondamentales, celles que nous allons porter face aux grands blocs qui se structurent avec leurs bagages idéologiques propres, comprennent de façon non équivoque, l’abolition de la peine de mort.
Ce Traité constitutionnel est donc à mes yeux une avancé symbolique unique, et extrêmement importante.
Qu’on se rappelle que ni la Déclaration de 1789, ni celle universelle de 1948, interdisent l’exécution d’un condamné… Il était temps non ?

Après on peut toujours discuter à l’infini, les virgules, les valeurs normatives de tel passage, chercher désespérément le paragraphe, la note, l’alinéa trouble (ce que l’on trouvera toujours dans un texte juridique de portée générale, de compromis, et de 200 pages !). Comme par exemple dire, comme certains, que le texte de la Convention limite la portée de l’article II-62 – « nul ne peut être condamné à mort »- au seul temps de paix (ce qui est faux car un des articles stipule que la Constitution s’en remet à la Convention européenne des droits de l’homme dont le protocole 13 interdit la peine de mort en toutes circonstances…).

Bref pour ce qui est de la question abolitionniste, le traité constitutionnel est clair dans le message symbolique qu’il délivre. C’est bien contre la peine de mort qu’il se prononce. Et, personnellement, c’est au moins pour ça que je voterai oui.