Pousser les limites du Flash Mob

Il y a d’abord eu ça : cet excellent Flash Mob exécuté avec brio au début de l’année au Grand Central Station de New York par le collectif ImprovEverywhere.

Et puis, la semaine dernière, il y a eu ce qui suit : le One Man Flash Mob par redux.

Enfin, un cran au dessus (ou en dessous c’est selon), voici mon extraordinaire contribution :

Oui, c’est très concept.
Et est-ce que j’ai rien de mieux à faire là, de suite ? Ben non.

Rap scientifique versus rap creationniste

Côté science, je vous présente le désormais classique Large Hadron Rap , vu plus de 3 millions de fois – dédié à l’accélérateur à particules du Cern. [en rade jusqu’en avril, c’est ça de faire les bataves !] 😉

À quoi j’ajoute le récent rap astrobiologique du jeune chercheur Jonathan Chase produit par la NASA :

Côté bigots, je vous propose le clip ci-dessous contre les sciences et ceux qui s’en revendiquent. La vidéo tourne en ridicule des chercheurs athées comme Richard Dawkins, Sam Harris, Christopher Hitchens et Dan Dennett (que j’admire et écoute avec passion). On doit ce clip de propagande obscurantiste, plutôt bien fait je dois l’admettre, aux producteurs du documentaire créationniste « Expelled ».

Pensées obscures 2.0

Imaginez un aéroport. Vous avez passé une mauvaise journée. Vous êtes fatigué. Vous êtes éreinté. Vous pensez du mal de tout. Des voyageurs. Du staff. Des douaniers. Vous vous approchez d’un portique de sécurité. Et puis quoi encore. Vous n’y prêtez pas attention. Vous êtes en règle alors qu’on vienne pas vous emmerder. Quelques mètres plus loin, on vous arrête. « Mais pourquoi ? » pestez-vous. On vous répond : « Nos instruments nous indiquent que vous avez des pensées hostiles, monsieur, merci de vous mettre sur le côté, vous gênez les autres voyageurs. Calmez-vous monsieur. ».

De la SF ? Le Département de la sécurité intérieure américain vient de communiquer sur les avancements de son « programme de détection des pensées hostiles ». Le système, très prometteur selon eux, repose sur une technologie qui détecte une série de données biométriques et comportementales, les analyse, lui applique quelques algorithmes, et hop, on sait si quelqu’un pense mal. Le Ministère américain envisage très sérieusement d’installer ces dispositifs aux frontières et à l’entrée des concerts ou des rencontres sportives.
Vous pouvez voir ici, la plaquette éditée par le Département de sécurité. [Source New Scientist]

Ça laisse songeur. On avait déjà la guerre préventive, on aura bientôt la justice préventive ?
Avec le succès de la première, ça ne laisse rien présager de bon pour la seconde.
Et puis on se rappelle du film de Spielberg Minority Report avec sa question centrale : un acte criminel peut-il en être un, s’il n’a pas encore été commis ?

Je search donc je suis ?

Lorsqu’on fait des recherches sur le net, le plus souvent, c’est pour y trouver des choses qui viennent conforter nos convictions. C’est un réflexe plutôt naturel. Mais qui peut devenir inquiétant lorsqu’il prend le pas sur le reste. Il ne faut pas perdre de vue que le net ne propose jamais rien. C’est l’internaute qui demande à voir. Et s’il veut des photos du Big Foot, il en verra. S’il veut des preuves qu’on n’est jamais allé sur la Lune, il en aura. Ce que tout un chacun trouve sur le net n’est rien d’autre que ce qu’il est allé y chercher.

Le net peut alors parfois devenir une énorme loupe et déformer l’impression que l’internaute a de la réalité : lorsque je m’intéresse aux groupuscules extrémistes sur le net, il m’arrive d’avoir la sensation qu’ils sont beaucoup plus influents que ce qu’ils sont réellement. Un simple effet d’optique du à l’intérêt que je leur porte ou à la crainte qu’il suscite en moi. Si mon centre d’intérêt avait été le créationnisme ou les théories conspirationnistes, je serais pris dans ce même effet d’optique, avec une sur-représentation de tout ce qui conforte mes convictions, mes préjugés ou mes fantasmes.

Et puis il y a ce nivellement de toutes les paroles sur le net, qui fait qu’un article du New-Scientist vaut celui d’un site créationniste, ou qui fait qu’une enquête du Monde, d’El Pais ou du Frankfurter sur le 11 septembre vaudra celle de n’importe quel vulgaire site conspirationniste. Voir moins. Quand je dis moins, je pense à ce mouvement de défiance qui s’exprime de plus en plus sur le net devant toute parole instituée (l’expert, le prof, le journaliste, le chercheur, nos représentants, les médias). Ce que Pierre Rosanvallon appelle la démocratie du rejet.

Contre cette dérive, je ne vois rien à part l’éducation. On doit apprendre à l’école à lire le net, à s’y documenter, on doit apprendre à chercher, à hiérarchiser l’info qui provient du web. Le risque si on ne fait rien, c’est qu’un jour, alors qu’on pensait se faire une petite balade sympathique sur la toile, on se réveille tout nu, au beau milieu d’un terrain vague bouseux, battu par la pluie et rempli de trolls, le regard torve, en train de meugler leurs insanités dans le froid glacial d’une nuit sans fin. </lyrique>

PS/ Titres de billet auxquels vous avez échappé : « On est ce qu’on search« , « Dis-moi ce que tu search, je te dirais qui tu es », « Les dérives de l’ego-searching« …

Le mème numérique pour les nuls

J’adore le concept de mème. C’est le very british Richard Dawkins qui l’a développé dans son premier grand bouquin « The Selfish Gene » en 76. L’idée de base est simple : un mème est une idée ou un comportement qui se reproduit par imitation. Dawkins propose qu’on applique à ces éléments de culture, les principes de l’évolution darwinienne (en gros). Et j’avoue que je trouve ça très convaincant.

Le mème de Dawkins peut aussi se décliner dans l’univers du web. On le retrouve souvent dans celui du web2 qui est propice à sa duplication et sa diffusion. Le mème peut alors revêtir à peu près toutes les formes imaginables.

Je ne crois pas qu’il existe de terme particulier pour les mèmes qu’on trouve spécifiquement sur le net. Je propose « mème numérique ». Je trouve que ça sonne bien et ça veut dire ce que ça veut dire.

J’en viens au cas pratique : le Little Big Dog (un grand classique). Ce dernier est un robot créé par l’entreprise Boston Dynamics et qui ressemble plus à un lama décapité qu’autre chose. La boite deale avec l’armée américaine et son programme est financé par le DARPA (Defense Advanced Research Project Agency). En mars dernier, l’entreprise de robotique mettait en ligne sur Youtube, un montage des expérimentations filmées.

Nous tenons là notre mème : la vidéo de Little Big Dog. Et ça donne ça :

Vous me direz : mais pour être un mème, ne doit-il pas se reproduire sous une forme ou sous une autre, se dupliquer par imitation sur le web ?
Et là, je vous répondrais : Oui.

Bienvenue dans le monde fantastique des mèmes numériques. 😉 *

* Oui, « 😉 » est aussi un mème, vous avez tout compris. :p**

** ça aussi… Bon, faut savoir s’arrêter. </lourd>

PS : Un excellent site qui propose un panorama de mèmes mis à jour.