#RIP : pratiques mortuaires sur Twitter

Je poursuis mon exploration du microbloguing et des rituels mortuaires. Une déclinaison sur Twitter des questions que je me posais déjà de façon générale dans cette chronique sur Place de la Toile.
Aujourd’hui je découvre #RIP. Un mot clé (trad. Rest In Peace) que les usagers de Twitter ajoutent à leurs messages lorsqu’ils veulent signaler la disparition de quelqu’un.

Avant de rentrer dans le détail, j’aimerais encore insister sur le fait que les pratiques liées à la mort, et les rituels qui en découlent, disent beaucoup d’une société. Sonder ces pratiques, c’est interroger les fondements de notre vivre ensemble.

Dis-moi comment tu parles de tes morts, je te dirai qui tu es.

Dans le cas qui m’intéresse aujourd’hui, #RIP, il faut encore garder à l’esprit que personne n’est véritablement à l’origine de cet usage sur Twitter. Comme on ne sait pas qui est le premier homme à avoir enterré un mort. #RIP est apparu lorsqu’une masse critique d’individus s’en est emparée. C’est un phénomène issu des foules et diffusé par elles. En bon méméticien, on devrait dire que ce mème mortuaire s’est répandu dans nos cerveaux, à travers Twitter. Tout comme la pratique de l’enterrement s’est généralisé par mimétisme IRL.

Maintenant, qu’est-ce qui amène ces gens à tweeter le décès de quelqu’un. On imagine, et ça semble être le cas en général, que ceux qui passent cette info, sont proches de la victime ou lui portent une affection particulière.
Mais est-ce un moyen d’informer les autres de la disparition de quelqu’un ou une manière de lui rendre hommage ?

Personnellement, je penche pour la 2e option. Même si un éloge funèbre de 140 signes, c’est un peu pingre… Les cimetières virtuels ou les lieux dédiés au recueillement autour de la mémoire d’un disparu existent déjà en nombres sur le net. Ce qui se passe avec le #RIP de Twitter m’apparait en être une déclinaison.

Ces pratiques étranges, voire dérangeantes, je les vois comme des ballons d’essai. Des expériences qui viennent sonder les possibles. En les observant de près, pour certaines d’entre elles, on devine un peu de quoi demain sera fait.

Pour en revenir à du concret, vous vous tweeteriez le décès d’un proche ? Vous changeriez votre status Facebook pour communiquer l’info ?
Ça semble provocateur comme question. Mais tout bien réfléchi, est-ce si différent que d’envoyer un email groupé ?


Bonne Pâques ! 😉

NB : apparemment certains appliquent #RIP aussi à leur chien

Que deviennent nos tweets après notre décès ?

Ce qui me suivent, savent que ce genre de sujet m’intéresse. J’avais déjà évoqué cette problématique dans ma chronique Cimetière 2.0 dans Place de la Toile sur France Culture, en novembre dernier.
Je me suis tout naturellement posé les mêmes questions pour Twitter :

• Que deviennent les messages envoyés par un utilisateur qui n’est plus de ce monde ?
• Est-ce que la boite américaine donne les identifiants du compte à la famille ?
• Combien de temps conserve-t-elle les données en ligne ?
• Qui peut se charger de la gestion d’un compte post-mortem ?*

Personne ne semble savoir, j’ai bien lu les conditions d’utilisation du site, mais rien.
Contrairement à Facebook, qui répond au cas par cas depuis l’affaire William Bemister, le problème ne s’est pas encore posé pour Twitter.

J’ai tenté de contacter l’entreprise à San Francisco, sans réponse à l’heure où j’écris ce billet. C’est dommage parce que la boite aurait tout à gagner à se poser la question avant que le problème ne survienne…

Et vous vous voudriez qu’on en fasse quoi de vos Tweets après votre décès ?
[Personnellement, je souhaiterais pouvoir désigner un tiers de confiance pour gérer la suite.]

* J’ai par exemple créer un compte Twitter pour PMF. Mais si quelqu’un avait squatté cette adresse, quels droits j’aurais pu invoquer pour le récupérer ?

[video] Twitter pour les nuls

Petit cadeau de fin de WE. J’étais en train de regarder des vidéos libres de droit sur l’excellent site archive.org, notamment des clips d’entreprises des années 70… un bonheur, et je me suis dit que je ne pouvais pas ne pas faire quelque chose avec.

Bilan : ce mini-clip pédagogique. Vite fait.

Le premier qui dit que c’est nul, il aura raison.

Twitter est aussi un relais pour les pirates

piratesLe Net va trop vite… pour le législateur. Alors que nos parlementaires s’attèlent à la très polémique loi Création et Internet (HADOPI), je mesure combien ils sont déconnectés de ce qui se passe sur la Toile. Il y avait déjà les pirates des tags que les juristes auront du mal à définir.  Voilà que je découvre que Twitter est aussi un outil de relais du piratage.

Télécharger les derniers films sortis en salle, c’est pas compliqué, il suffit de suivre les bons comptes : ceux qui relayent les liens qui permettent de récupérer les fichiers piratés.

Je pense au classique Mininova (un The Pirate Bay like) : http://twitter.com/Mini_Nova ou à isoHunt (en procès aux États-Unis et au Canada) : http://twitter.com/Iso_Hunt.

En étant tenus au courant très tôt de la mise en ligne d’un film, grâce à Twitter notamment, les internautes peuvent profiter de la vague, une période assez courte où il y a un maximum d’utilisateurs qui partagent le même fichier. Durant ce laps de temps la capacité de téléchargement est décuplé.

En voilà de nouveaux et passionnants sujets de réflexion pour nos législateurs… (et de prises de tête ?)

#mrdp : Ma Revue De Presse (papier) via Twitter ?

Je continue mes expérimentations numériques. Aujourd’hui, j’ai eu l’idée de créer un fil #mrdp sur Twitter [mrdp pour « Ma Revue De Presse »].

L’idée ? : proposer une sélection participative d’articles parus dans la presse papier via Twitter.

Comment ? Le principe est simple : tous ceux qui veulent y participer ajoutent simplement le hashtag (le mot-clé) « #mrdp » dans leur messagerie Twitter, lorsqu’ils évoquent une info provenant de la presse papier.

Exemple : je viens de twitter une phrase lue dans Le Monde sur les Tibéri, j’ai ajouté « #mrdp » en fin de message pour qu’il puisse être retrouvé et suivi sur le fil :

hashtag #mrdp exemple

Pourquoi ? J’aime encore lire la presse papier. Libé, Le Monde, le Canard… et en parcourant les colonnes, j’ai parfois envie de partager une phrase, un mot, un édito, une chronique ou un papier de fond. Si nous étions plusieurs à le faire, le fil #mrdp pourrait m’aider (et vous aider) à ne pas rater un papier dans votre journal préféré ou vous faire acheter un quotidien pour y lire un article suggéré… Bref, de sauver la presse (non, je rigole).

À vous d’enrichir le fil ou simplement de le suivre.

Rappel :
– Voici, l’adresse du fil : http://search.twitter.com/search?q=%23mrdp
– Le hashtag : #mrdp

NB : tout ça est expérimental !