Je sais bien que Maître Eolas est la star des avocats sur le net (notamment popularisé par embruns.net).
Cet avocat, à la plume efficace, qui souvent prend des positions que j’apprécie, reste malgré tout pour moi une énigme.
Essentiellement sur un point : Sa révérence faite au très réac et défunt, Jean-Marc Varaut.
Cela fait des années que je connais Varaut, découvert sur la très maurassienne Radio Courtoisie, où je l’entendais avec les intégristes de Saint-Nicolas, chanter la France et son terroir comme personne.
Seulement voilà, l’intelligence, la verve, n’est pas tout. Y’a le fond aussi. Et sur le fond, Varaut a un parcours pour le moins sulfureux : ancien de l’Action Française, ancien FN, monarchiste, avocat de Jacques Medecin, de de Villiers, de Crozemarie, de Bob Denard (celui qui tenta de crever mon grand-père), de Papon ou de scientologues.
Une sorte de Vergès de droite extrême…
J’en reviens donc à mon étonnement de lire ceci sous la plume de notre blogostar du barreau :
Un grand avocat s’est éteint hier, après avoir mené un dernier combat désespéré contre la maladie.
Celui que je n’ose appeler mon Confrère, tant j’hésite à me comparer à lui, Jean-Marc Varaut est mort hier.
Je crains que cette prise de position ne révèle en fait qu’une chose : Eolas est un peu light sur le sujet. (Comme je peux l’être sur bien d’autres)
Ces quelques conversations, ses interventions comme invité à la Conférence du Stage, dont il a été Premier secrétaire en 1959, me laissent l’image d’un immense avocat, d’un Défenseur, dans le sens le plus noble.
Oubliant que 5 ans plus tard le « Défenseur » Varaut rejoignait les Comités Tixier-Vignancour (où il croisera Marie-France Stirbois et Le Pen, jeune directreur de campagne). Comités dont certains membres étaient ouvertement antisémites, négationnistes, racistes, xénophobes et homophobes.
Eolas semble ne pas avoir apprécié les commentaires (dont je n’étais pas) qu’il a suscités suite à son éloge à Varaut sur son blog :
Je trouve regrettable que certains ne comprennent pas qu’un billet qui rend hommage à la mémoire d’un avocat n’est pas censé être le lieu d’un procès politique posthume.
Je précise donc que ce que je dis ici, je l’ai écrit publiquement avant son décès et dit en face à Varaut à la « fête de la Courtoisie » lorsqu’il signait ses bouquins à la Mutu à côté de membres du FN. Je ne fais donc pas de procès politique « posthume », je rappelle simplement des faits et m’étonne qu’Eolas ait pu soutenir et saluer la mémoire d’un tel personnage.
Il y a d’autres avocats décédés qui méritent plus que lui, me semble-t-il, ce type d’hommage.
Et qu’on ne me sorte pas un truc du genre : « mais c’est le technicien du droit que salue Eolas ». Parce qu’avant d’être un avocat, Varaut était un citoyen français responsable (tout comme Eolas).
NB : Je réagis tardivement au billet d’Eolas parce que je n’aime pas les polémiques « à chaud » et que je suis bordélique. 😉