Ce n’est pas la pauvre Cotillard qui m’intéresse dans cette affaire (elle est naïve, rien de plus). Mais plutôt les réactions que cette histoire suscite sur le net. À bien y regarder, on devine les contours d’une véritable doxa conspirationniste. Et ça ne me rassure pas.
Le site de Marianne2, qui a révélé les propos stupides de Cotillard, s’est vu submerger de commentaires dont la quasi totalité est conpirationniste. Ces messages donnent une image inquiétante (et peu ragoutante) de la crédulité ambiante qui règne actuellement sur le net. Et Marianne de s’en émouvoir à juste titre. Du concentré de « moi je sais, je me suis renseigné, contrairement à vous, médias officiels qui êtes, soit des incapables, soit des chiens de Bush« (ben oui, si on croit à l’origine islamiste des attentats du 11 septembre, on pense comme Bush, on est donc néo-cons).
Cette posture de défiance souvent arrogante et revancharde, Pierre Rosanvallon (bouhh ! un prof au Collège de France, quelle horreur ! encore un agent de la « Vérité Officielle »), la qualifie d’un mot très juste, il parle de « contre-démocratie » : un système où le soupçon s’attaquent à toute parole d’autorité (parents, enseignants, historiens, docteurs, politiques, etc).
J’ai toujours cru à une sorte d’auto-gestion du net, mais je constate que pour ce qui est de la conspiration, elle se nourrie d’elle-même au point de devenir un lieu commun et une « vérité populaire » [populiste ?].
Aujourd’hui être politiquement correct sur le net, c’est accuser l’administration Bush d’être derrière les attentats du 11 septembre. Oser exprimer l’inverse, c’est s’exposer à une avalanche de critiques et à des réactions parfois hystériques (comme ici contre moi).
Pour le plaisir, cet interview du pape de la conspiration sur le net, Dylan Avery, auteur du docu-bidon Loose Change.
Tiré de la série «
Memoires du 11 septembre » tournée pour blogtrotters à NY.
À suivre :
ConspiracyWatch [fr]