Voilà pour ceux qui n’ont pas pu l’écouter, ma 16e chronique radio dans Place de la Toile sur France Culture. Le sujet du jour (pour ceux que ça intéresse) : l’impact de la grippe A et la toile.
Catégorie : microvlog
#RIP : pratiques mortuaires sur Twitter
Je poursuis mon exploration du microbloguing et des rituels mortuaires. Une déclinaison sur Twitter des questions que je me posais déjà de façon générale dans cette chronique sur Place de la Toile.
Aujourd’hui je découvre #RIP. Un mot clé (trad. Rest In Peace) que les usagers de Twitter ajoutent à leurs messages lorsqu’ils veulent signaler la disparition de quelqu’un.
Avant de rentrer dans le détail, j’aimerais encore insister sur le fait que les pratiques liées à la mort, et les rituels qui en découlent, disent beaucoup d’une société. Sonder ces pratiques, c’est interroger les fondements de notre vivre ensemble.
Dis-moi comment tu parles de tes morts, je te dirai qui tu es.
Dans le cas qui m’intéresse aujourd’hui, #RIP, il faut encore garder à l’esprit que personne n’est véritablement à l’origine de cet usage sur Twitter. Comme on ne sait pas qui est le premier homme à avoir enterré un mort. #RIP est apparu lorsqu’une masse critique d’individus s’en est emparée. C’est un phénomène issu des foules et diffusé par elles. En bon méméticien, on devrait dire que ce mème mortuaire s’est répandu dans nos cerveaux, à travers Twitter. Tout comme la pratique de l’enterrement s’est généralisé par mimétisme IRL.
Maintenant, qu’est-ce qui amène ces gens à tweeter le décès de quelqu’un. On imagine, et ça semble être le cas en général, que ceux qui passent cette info, sont proches de la victime ou lui portent une affection particulière.
Mais est-ce un moyen d’informer les autres de la disparition de quelqu’un ou une manière de lui rendre hommage ?
Personnellement, je penche pour la 2e option. Même si un éloge funèbre de 140 signes, c’est un peu pingre… Les cimetières virtuels ou les lieux dédiés au recueillement autour de la mémoire d’un disparu existent déjà en nombres sur le net. Ce qui se passe avec le #RIP de Twitter m’apparait en être une déclinaison.
Ces pratiques étranges, voire dérangeantes, je les vois comme des ballons d’essai. Des expériences qui viennent sonder les possibles. En les observant de près, pour certaines d’entre elles, on devine un peu de quoi demain sera fait.
Pour en revenir à du concret, vous vous tweeteriez le décès d’un proche ? Vous changeriez votre status Facebook pour communiquer l’info ?
Ça semble provocateur comme question. Mais tout bien réfléchi, est-ce si différent que d’envoyer un email groupé ?
Bonne Pâques ! 😉
NB : apparemment certains appliquent #RIP aussi à leur chien…
[video] Twitter pour les nuls
Petit cadeau de fin de WE. J’étais en train de regarder des vidéos libres de droit sur l’excellent site archive.org, notamment des clips d’entreprises des années 70… un bonheur, et je me suis dit que je ne pouvais pas ne pas faire quelque chose avec.
Bilan : ce mini-clip pédagogique. Vite fait.
Le premier qui dit que c’est nul, il aura raison.
#mrdp : Ma Revue De Presse (papier) via Twitter ?
Je continue mes expérimentations numériques. Aujourd’hui, j’ai eu l’idée de créer un fil #mrdp sur Twitter [mrdp pour « Ma Revue De Presse »].
L’idée ? : proposer une sélection participative d’articles parus dans la presse papier via Twitter.
Comment ? Le principe est simple : tous ceux qui veulent y participer ajoutent simplement le hashtag (le mot-clé) « #mrdp » dans leur messagerie Twitter, lorsqu’ils évoquent une info provenant de la presse papier.
Exemple : je viens de twitter une phrase lue dans Le Monde sur les Tibéri, j’ai ajouté « #mrdp » en fin de message pour qu’il puisse être retrouvé et suivi sur le fil :
Pourquoi ? J’aime encore lire la presse papier. Libé, Le Monde, le Canard… et en parcourant les colonnes, j’ai parfois envie de partager une phrase, un mot, un édito, une chronique ou un papier de fond. Si nous étions plusieurs à le faire, le fil #mrdp pourrait m’aider (et vous aider) à ne pas rater un papier dans votre journal préféré ou vous faire acheter un quotidien pour y lire un article suggéré… Bref, de sauver la presse (non, je rigole).
À vous d’enrichir le fil ou simplement de le suivre.
Rappel :
– Voici, l’adresse du fil : http://search.twitter.com/search?q=%23mrdp
– Le hashtag : #mrdp
NB : tout ça est expérimental !
Twitter : notre Parlement exposé à l'espionnage ?
J’avais découvert lors des attentats de Bombay, la possibilité de trouver les messages envoyés par les usagers de Twitter dans un rayon précis (de 1 à plusieurs km), quel que soit l’endroit de la planète (même de Pyongyang, Guantanamo ou Bagdad !). J’avais également alerté sur les dangers de la géolocalisation pour les usagers de base (Twitter peut vous faire perdre votre emploi ou votre moitié…).
Apparemment, mon blog n’est pas lu par nos amis les parlementaires (je leur en veux pas). Parce qu’aujourd’hui, n’importe qui peut lire (ou espionner) les messages qu’envoient les personnes situées à l’Assemblée, au Sénat ou à proximité.
Comme ci-dessous du Palais-Bourbon (anonymisé par mes soins, je suis pas vache).
Il est essentiel que les administrations parlementaires communiquent au plus vite des conseils d’utilisation de base aux parlementaires, aux fonctionnaires des assemblées et aux assistants. Afin de garantir un minimum de confidentialité.
Lorsque je travaillais au Sénat jusqu’à l’hiver dernier, jamais je n’ai twitté de la Haute Assemblée. Une précaution que nous ne sommes vraisemblablement pas nombreux à prendre.
Faites attention lorsque vous twittez de l’Assemblée (Palais Bourbon) ou du Sénat.
Quelques conseils de base :
– Envoyez des messages privés (D xxx) et évitez de répondre avec @xxx, qui est public.
– Désactivez les fonctions GPS de Twitter.
– Employez des groupes fermés pour communiquer avec votre équipe.
Si ça continue, je vais monter une boite de consulting !
Pour plus d’info, n’hésitez pas à me contacter.