Intervention aux états généraux de l'identité numérique

J’étais cet après-midi aux Etats généraux de l’identité numérique organisés par le CNRS où j’ai pu entendre des interventions très intéressantes, notamment de Jean-Marc Manach (sur les enjeux de la cryptographie). Les organisateurs vont probablement mettre en ligne toute la journée, en attendant et vu que j’avais mon iphone sur moi, avec l’appli gratuite Quick Voice, j’ai pu enregistrer mon intervention (plus je ne pouvais pas, plus de mémoire…).

15 minutes autour de l’usurpation de l’identité numérique, un sujet que je traine depuis quelques années maintenant.

Séquence :

#Durban Watch live via Twitter

Je vais relayer ici toutes les informations concernant la Conférence de l’ONU sur le racisme, dite de « Durban 2 », qui se tient à Genève du 20 au 24 avril 09.
Fiammetta Venner et Caroline Fourest de Prochoix (dont je suis) sont sur place et m’envoient des mises à jour régulièrement.
Je suis de mon côté la conférence en direct via le webcast de l’ONU.
Si vous voulez participer et alimenter le fil d’info, il vous suffit soit de twitter avec le hashtag (mot-clé) #durban ou de me laisser un commentaire ici.
Ci-dessous en direct, les brèves au fur et à mesure qu’elles tombent.

Pour les non-utilisateurs de Twitter, abonnez-vous à ce fil RSS.

Compléments :
Durban II : les ressources pour suivre
21 avril à 20h45 sur ARTE : la bataille de Durban

Twitter me répond sur ses usagers décédés

J’avoue que je n’y croyais pas vraiment. Comme quoi. J’avais évoqué dans ce précédent billet, une question (qui décidément m’obsède) du devenir de nos traces numériques après notre mort. Notamment sur Twitter.
J’ai donc contacté la boite de San-Francicso en leur posant clairement le problème.

Tristan Mendès France, Apr 07 08:10 am:
Hi, I […] wish to know what is your policy concerning what your firm does if a twitter user dies. Do you give access to the family, what is your procedure if you have one ? […] Thanx, From Paris, Tristan Mendès France (sorry for my weird english)

caroline, Apr 13 04:07 pm:
Hi Tristan,
[…]
In the case of a death of a user. We will need to verify the users email address, name, user name as well as a copy of their death certificate.
Thanks, Twitter Support

Tristan Mendès France, Apr 13 04:37 pm:
Hi Caroline, Thank you for your answers. I didnt see the part on the death of a user in your tos [term of use]. Did I miss it ? On last question : Have you faced this situation many times ? Cheers, Tristan

caroline, Apr 13 05:18 pm:
Hi Tristan,
You’re the first person to ask. This is how we would handle the situation although it is not outlined in our Terms of Service.
Cheers, Caroline

Bilan, en cas de décès d’un utilisateur de Twitter, il faudra fournir de quoi identifier l’adresse email de l’utilisateur défunt, son nom, son nom d’utilisateur avec une copie du certificat de décès.
Pas très pratique tout ça, mais bon c’est déjà un début.

La réponse de Caroline est la position officielle de Twitter sur la question même si elle n’est pas présente dans les Conditions d’utilisation du site. Ben oui apparemment personne ne leur avait encore posé la question…

Idéalement j’aimerais que toutes ces plateformes sociales intègrent explicitement une ligne sur ce que deviennent nos contenus en ligne lorsque nous disparaissons.

Faudrait que je cuisine facebook et les autres…

#RIP : pratiques mortuaires sur Twitter

Je poursuis mon exploration du microbloguing et des rituels mortuaires. Une déclinaison sur Twitter des questions que je me posais déjà de façon générale dans cette chronique sur Place de la Toile.
Aujourd’hui je découvre #RIP. Un mot clé (trad. Rest In Peace) que les usagers de Twitter ajoutent à leurs messages lorsqu’ils veulent signaler la disparition de quelqu’un.

Avant de rentrer dans le détail, j’aimerais encore insister sur le fait que les pratiques liées à la mort, et les rituels qui en découlent, disent beaucoup d’une société. Sonder ces pratiques, c’est interroger les fondements de notre vivre ensemble.

Dis-moi comment tu parles de tes morts, je te dirai qui tu es.

Dans le cas qui m’intéresse aujourd’hui, #RIP, il faut encore garder à l’esprit que personne n’est véritablement à l’origine de cet usage sur Twitter. Comme on ne sait pas qui est le premier homme à avoir enterré un mort. #RIP est apparu lorsqu’une masse critique d’individus s’en est emparée. C’est un phénomène issu des foules et diffusé par elles. En bon méméticien, on devrait dire que ce mème mortuaire s’est répandu dans nos cerveaux, à travers Twitter. Tout comme la pratique de l’enterrement s’est généralisé par mimétisme IRL.

Maintenant, qu’est-ce qui amène ces gens à tweeter le décès de quelqu’un. On imagine, et ça semble être le cas en général, que ceux qui passent cette info, sont proches de la victime ou lui portent une affection particulière.
Mais est-ce un moyen d’informer les autres de la disparition de quelqu’un ou une manière de lui rendre hommage ?

Personnellement, je penche pour la 2e option. Même si un éloge funèbre de 140 signes, c’est un peu pingre… Les cimetières virtuels ou les lieux dédiés au recueillement autour de la mémoire d’un disparu existent déjà en nombres sur le net. Ce qui se passe avec le #RIP de Twitter m’apparait en être une déclinaison.

Ces pratiques étranges, voire dérangeantes, je les vois comme des ballons d’essai. Des expériences qui viennent sonder les possibles. En les observant de près, pour certaines d’entre elles, on devine un peu de quoi demain sera fait.

Pour en revenir à du concret, vous vous tweeteriez le décès d’un proche ? Vous changeriez votre status Facebook pour communiquer l’info ?
Ça semble provocateur comme question. Mais tout bien réfléchi, est-ce si différent que d’envoyer un email groupé ?


Bonne Pâques ! 😉

NB : apparemment certains appliquent #RIP aussi à leur chien

Retrogaming memories

Tout a commencé en 1984 avec mon premier apple, un apple 2e. Si ma mémoire est bonne, sa capacité était de 128k (!), à peine plus que ma machine à laver… Un écran monochrome et, oh grand luxe, deux lecteurs de floppy disks.

Pas de net bien sur, mais pas non plus de souris (!), ni d’interface graphique (vous savez le bureau avec les dossiers que vous mettez dessus, les fenêtres, tout ça). Rien que du texte brut. Je me souviens de mes premiers pas en basique (10 goto 20, 20 goto 10, j’aimais beaucoup le gosub sans trop plus savoir à quoi ça correspond).
Bref un univers aride qui, pourtant, a fait mon bonheur durant des années. Notamment grâce à ses jeux.
À bien y réfléchir, et en me remémorant ces moments, je réalise que ces jeux archaïques, m’obligeaient à imaginer l’univers ludique qu’on me proposait. Parce qu’entre nous, certains étaient, comment dire, plutôt basiques.
C’est la différence que je constate avec les jeux d’aujourd’hui. Ils sont tellement superbes, avec leurs animations 3D, leurs textures, les environnements sonores, qu’ils ne laissent que peu de place à l’imagination, étrangement.
À l’époque, on était contraint de combler, par nous-mêmes, la pauvreté des images (ou des quelques sprits d’animation pour les anciens).
Le plus fou, c’est que je me souviens très bien avoir eu des peurs bleues dans les sous-sols de Bard’s Tale par exemple, ou dans les salles de Castle Wolfenstein (un des premiers jeux avec de la synthèse vocale et son hystérique « ausweis !« ).

À les revoir aujourd’hui, j’oscille entre la franche rigolade et une nostalgie bien réelle.
Si vous êtes trentenaires, certains de ces jeux vous rappelleront des souvenirs enfouis (refoulés ?).
Si vous êtes plus jeunes, vous allez me prendre pour un dinosaure, et vous n’aurez pas tout à fait tort. 😉

Retrogaming souvenirsAztec, l’un de mes premiers jeux (je vais pleurer). Stellar 7, un des premiers jeux vectoriels (!). Ghostbusters, une des premières déclinaisons de film. Mais aussi Wavy NavyConan: Hall of Volta, comment j’ai pu l’adorer cui-là, A.E.ChivalryArchon: The Light and the Dark (très apprécié), DrolKarateka, quel bonheur, ou Lode Runner, grand classique.