Un happening pacifique et érotique sur WoW ?

Bon je dois le concéder je suis un vieux consommateur de World of Warcraft (WoW). Autant faire mon coming out. Et c’est quoi WoW ? Eh bien c’est un MMORPG. Ca vous aide pas trop ? Bon pour faire court, un jeu dans un monde virtuel dans lequel un personnage vous représente, vous êtes online, en direct et avec des millions de joueurs comme vous. SIM’s en est un que vous connaissez certainement de nom.
WoW, donc, est un jeu immersif de baston dans un univers très héroïque fantaisie. Vous me direz « Et alors? », et vous aurez bien raison. J’y ai néanmoins découvert des choses assez inattendues que je vous livre tel quel.

D’abord à ma grande surprise c’est un monde où l’ascendant d’âge n’a aucune prise. Il m’est arrivé plusieurs fois de tomber nez à nez avec un individu de niveau 60 (c’est le maximum, le mien aujourd’hui atteint péniblement après plusieurs mois 30…). Un maître en somme à qui je dois le respect, celui dû à celui qui a réussi mieux que moi. Or, au moins à deux reprises, ces « maîtres » avaient entre 12 et 15 ans. L’ascendant naturel que j’aurais eu irl sur ces ados, s’est tout simplement inversé dans le monde virtuel. Et ça, c’est une première pour moi. Je n’avais jusque-là jamais été confronté à ce genre de situation. Deuxième surprise, la sexualité. En choisissant son personnage, on peut préférer une race à une autre (Elf, mort-vivant etc) et un genre (homme ou femme). Eh bien j’ai choisi pour ma part une femme (une chasseuse elfique). Pourquoi ? Je ne sais pas trop.

Curieusement, au fur et à mesure des quêtes et des combats, certains mâles virtuelles ont flatté les courbes sensuelles de mon personnage. En tant normal, irl, je serais plutôt perplexe. Mais là, ça m’ait apparu presque normal, voire plaisant. Affaire à suivre. Dernière épisode en date et sujet de ce post. Eh bien là, j’ai tout bonnement lancé un smartmob érotique et pacifique sans le savoir. Une façon aussi inattendue de promouvoir le dicton « make love not war » en ligne et dans WoW. J’ai décidé ainsi, pour une raison qui m’est jusqu’à présent restée assez opaque, de me dévêtir sur une place publique d’un village virtuel (cité de Storwmind/Royaume de l’Est devant la place des dépôts) pour … me mettre à danser, ce que permet le jeu (plutot funk/disco pour tout dire). Pour rire bien sûr.

Et là, stupéfaction. Un attroupement (qui donnerait beaucoup de travail aux anthropologues contemporains) s’est formé autour de moi et tout le monde s’est mis en petite tenue pour se dandinner. J’insiste, ce jeu n’a jamais prévu ce genre de scénario qui n’apporte strictement aucun bonus aux combats. Et pourtant.
Absurde et surréaliste à n’en pas douter, la fête n’en pas moins durer 30 minutes. J’ai heureusement pris des captures d’écran de ce moment furtif et mémorable (pour ceux qui y ont assisté, médusé). Un happening dansant et légèrement vêtu, en un mot un smart mob spontané dans un monde virtuel dédié à la guerre.

Petit moment de bonheur auquel j’ai dédié cette page souvenir. Site qui verra d’autres captures insolites. Ambiguïté toujours lorsque des « filles » se sont faites draguer par des « mecs » eux aussi dévêtus, sans que quiconque ne connaisse la véritable sexualité de l’autre. Une drague toute virtuelle s’entend et bon enfant, puisque la foule s’est dispersée toute seule sans que personne ne garde contact. Bref une sensation étrange, qui aussi futile fut-elle (pas facile à dire), ne m’en à pas moins laissé scotché… En me disant que, vraiment, il se passe quand même des trucs de fou online…

Make love not WoW

Explosion de l'audio-visuel pirate sur téléphonie mobile ?

Tout le monde sait aujourd’hui que les réseaux de p2p (poste à poste) permettent l’échange de musiques et de films sur le net. On en a débattu il y a peu au Sénat pour voir comment « endiguer » la copie illicite de films. Eh bien voilà quelque chose qui devrait inquiéter encore plus les multinationales de l’audio-visuel : le portage de films piratés pour téléphonie mobile sur les réseaux p2p. Et ceci, grâce notamment à la généralisation d’un standard de compression puissant et compatible avec les téléphones portables récents : le « 3gp« . Ce dernier permet de compresser un film entier et de le visionner sur son mobile (moyennant d’avoir une carte-mémoire suffisante). C’est en cherchant le terme « 3gp » dans la section film de thepiratebay.org (accès réseau p2p d’échange de fichiers) qu’on peut mesurer l’étendue du portage.

Il est de plus en plus fréquent que des films à peine sortis en salles soient ré-encodés pour téléphonie mobile et aussitôt mis en partage. C’est le cas notamment du film d’animation Chicken Little qui sort… après demain en France 😉 Pour quelques dizaines de mégas, on peut obtenir un épisode de Seinfeld, South Park et autres Simsons et se regarder ça au bureau ou dans les transports sur son tèl.

Ce phénomène est assez récent et il y a encore peu de choix sur les réseaux, mais il semble prendre de l’ampleur (surtout depuis mars dernier). On voit ça notamment sur thepiratebay.org en lisant la date de mise en ligne des documents 3gp partagés – leurs fréquences augmentent.On peut également télécharger le dernier épisode en date (le 9, saison 2!!), de la série cultissime LOST, diffusée aux États-Unis sur CBS (pour le podcast). Épisode qui, soit dit en passant, est achetable sur iTunes Musicstore USA (24h après la diffusion télévisée) pour 2, 3 dollars. Somme que j’aurais bien volontiers déboursée si les accords de diffusion n’excluaient pas justement l’Europe…

NB : Drôle de voir que Canal+ fait de la pub sur thepiratebay.org non ? 😉
(en bas à gauche du screenshot)

Reste que si on assiste aujourd’hui à une pression accrue du législateur contre l’échange libre de fichiers sur l’Internet, on voit mal comment empêcher les individus IRL de se passer directement les films de la main à la main, d’un téléphone à l’autre, directement via bluetooth par exemple… Et ce réseau là est difficile à contrôler. Sauf à porter atteinte à nos droits fondamentaux d’association et de réunion… Mais bon, on n’est pas la Chine.

Les grandes multinationales n’ont donc pas fini de s’arracher les cheveux sur les conséquences de ce qu’un ancien prof, Francis Balle, appelait déjà dans les années 90 le digital meltingpot – la fusion digitale des contenus et des réseaux. [nat->;-)]

[MAJ] Je résiste pas à cet autre screenshot du site thepiratebay.org.
J’aimerais comprendre la stratégie comm’ de canal… 😉

Bientôt des imprimantes d'organes ?

Bientôt des imprimantes d’organes ?
Date de Création: 05 Dec, 2005, 04:35 PM
Après le célèbre « dessine-moi un mouton » de St-Ex : voici le temps du « imprime-moi un rognon  » ?C’est en tout cas ce que nous prédit le professeur de bio-physique Gabor Forgacs de l’Université du Missouri. Il est soutenu par la très puissante National Science Foundation (NSF). Dans 5 ou 10 ans, nous imprimerons donc des organes (tissus divers) grâce à du « bio-papier » et de la « bio-encre ». L’idée est d’entasser feuille après feuille une coupe fidèle de tissu biologique et de le recomposer en 3 dimensions une copie de l’originale.
Le mille-feuille de bio-papier se dissout lentement (il est composé de substances qui nourrissent les cellules « imprimées »), pour ne laisser au final que le produit copié. Un collègue du professeur, de l’Université de l’Utah, Glenn D. Prestwich, le dit tout net : « Je crois que ça va être énorme ». (« a biggie » en english). « Beaucoup de choses vont être hardues (« pain in the butt » dans le texte) à imprimer, mais je crois que l’on peut faire du foie ou du rein ». Miam…Encore une étrangeté en provenance du nanomonde. Et c’est que le début…

Et vous, vous vous sentez comment ?

Et vous, vous vous sentez comment ?
Date de Création: 03 Dec, 2005, 03:16 PM
Moi ça va même s’il y a des jours où je le sens pas vraiment… Aujourd’hui ça va, je me sens bien.
Rien que de banal, vous me direz. Sauf si… Sauf si vous lisez mes propos littéralement. Parce que là, d’un coup, ça devient un tantinet surréaliste. De fil en aiguille, on en vient à se poser des questions étranges comme celle-là : se sentir bien, c’est sentir bon ?On beigne dans un magma d’odeurs. Partout, avec tous. Elles portent en elles des sensations, des messages. Elles sont suggestives. Elles suggèrent des choses bonnes ou moins bonnes. Parfois les deux en même temps.
Dans l’intimité, où elles sont reines, les odeurs parlent beaucoup pour dire des choses avouables ou inavouables… Odorat qui mal y pense…L’odeur parle donc. Ce n’est pas une nouveauté certes. Reste que la communication olfactive, elle, pointe le bout de son nez un peu partout. On ne compte déjà plus les agences spécialisées en odorama, qui parfument notre environnement. Les tentatives peu appétissantes de parfumisation du métro parisien (d’ailleurs, avez-vous vraiment bien senti Paris ?), ou même la très futuriste TV japonaise en odorama.

Mais c’est surtout chez les militaires que ca sent le plus fort. L’odeur là-bas c’est une tradition et un sujet de recherche. La grande muette qui a toujours son nez donc, s’intéresse aux odeurs. Mais pourquoi? Pour optimiser son art de la guerre. L’idée est simple.

Je vous traduis en gros la dépêche de smartmobs citant le New Scientist :
« Des odeurs codées pour donner des ordres
La façon traditionnelle que les armées ont de délivrer leurs ordres aux soldats est de leur hurler dessus. Mais des chercheurs de l’université de L.A. pensent que l’Office de Recherche de l’armée américaine devrait envisager une autre alternative – des odeurs codées.
Elles peuvent être délivrées de façon silencieuse, dans la nuit ou quand le bruit couvre la voix. … De plus, la réaction immédiate aux odeurs est émotionnelle, plus que rationnelle, de cette façon, les odeurs peuvent encourager les gens à suivre les ordres sans question…
 »
Parfum de guerre… Étrange association. Qui vire au cauchemar, lorsqu’on sait que le gaz moutarde sent l’amande (cf les martyrs d’Halabjah en Irak 16 mars 1988 5000 morts kurdes).
On se sent moins bien tout d’un coup.

On quitte les militaires pour les politiques. Et on en vient à se demander : mais à quand la première campagne olfactive ? Réponse : attendons patiemment N. Sarkozy, pionnier de la communication politique moderne (spam, google, sms…) qui, n’en doutons pas, va bientôt lancer un parfum UMP.

À force de taper Sarko (que je sens décidément pas bien), je ne vais plus être en odeur de sainteté…

Quel est le coût écologique du net ?

Quel est le coût écologique du net ?

Pour un Internet Bio.
La revue scientifique phare « Nature » révèle la dernière création d’un chercheur de l’Université du Texas, le wifi éolien (13, nov. source Guardian). L’idée est simple : utiliser des mini hélices pour alimenter grâce au vent, une borne WiFi (en gros l’internet sans fil pour ceux qui naissent). D’un diamètre de 10 cm, le mini moulin à vent génère un petit courant electrique suffisant pour activer le WiFi n’importe où sur la planète (du moment qu’il y a au moins une légère brise).Ce qui frappe avec cette innovation, qui à 20 dollars pièces pourrait se répandre comme une trainée de poudre, c’est l’association du net à des considérations d’ordres écologiques. Un mariage inattendu qui relève de ce que l’on pourrait appeler pourquoi pas l’Eco-Net ou l’écologie du net. Une perspective originale qui soulève des questions auxquelles on a pas encore répondu aujourd’hui (que je sache) : Et d’abord quel est le coût écologique du net ? Quelle est sa consommation en energie electrique ? Quelle masse de produit (Cablages, plastiques, composants electroniques…) est générée par le déploiement du réseau ? Existe-t-il un risque écologique réel à son développement ? (Je ne parle pas ici du commerce qu’il véhicule et qui peut être ravageur, mais bien du réseau en soi, objet physique).

La question est d’autant plus inquiétante que le net a une propension à envahir l’espace physique grâce au sans fil, en s’incrustant dans les objets qui nous environnent (L’internet des objets de Francis Pisani, thanx Nat pour la source). À quoi s’ajoute la généralisation des nanotechnologies qui, comme avec ce projet Nokia Nano, montre jusqu’où pourrait se loger le réseau. Bref à l’horizon de ce que j’appelais le Web 3.0 (la fusion du réseau et du monde physique), il y a aussi une question écologique qui se pose et sur laquelle il faudra un jour ou l’autre se pencher.

À quand des néo-babas promoteurs d’un Internet Bio ?