Tiens mais que pense Fadela Amara de la récente prise de position du Vatican contre Amnesty International sur la question de l’avortement, alors que sa supérieure hierarchique, Christine Boutin, est consulteur du Conseil pontifical pour la famille au sein de la Curie romaine depuis 1995 ?
Lorsqu’on accepte de rentrer dans un gouvernement, quel qu’il soit, on accepte de fait, ce qu’on appelle la solidarité gouvernementale. Lorsqu’on devient secrétaire d’état de Christine Boutin, on est solidaire de son ministre ou on démissionne.
Or, être solidaire de Boutin, c’est être solidaire du Vatican et de ses positions anti-IVG.
Ou alors exit toute cohérence idéologique et bienvenue dans la marmelade des idées.
Le conseil pontifical […] a appelé « les organisations catholiques comme les individus » (cathos) à ne plus refiler un sou à Amnesty International [qui s’était] notamment prononcée, non pas pour la « libéralisation de l’avortement », mais sa « dépénalisation »… Ce diktat n’est pas une première : En 1996, […] le Vatican […] avait retiré son financement à l’Unicef, en effet coupable d’un crime : cette agence de l’ONU avait « distribué dans des camps de réfugiés des informations sur des spermicides postcoïtaux ». » – Le Canard du 27 juin 07
Entre nous, cette situation est absurde. Imagine-t-on un abolitionniste comme Robert Badinter travaillant main dans la main avec un ministre favorable à la peine de mort (même si ce n’est pas dans son programme gouvernemental) ?
Non. Et pourtant, c’est ce que fait Fadela Amara…