Imaginez un aéroport. Vous avez passé une mauvaise journée. Vous êtes fatigué. Vous êtes éreinté. Vous pensez du mal de tout. Des voyageurs. Du staff. Des douaniers. Vous vous approchez d’un portique de sécurité. Et puis quoi encore. Vous n’y prêtez pas attention. Vous êtes en règle alors qu’on vienne pas vous emmerder. Quelques mètres plus loin, on vous arrête. « Mais pourquoi ? » pestez-vous. On vous répond : « Nos instruments nous indiquent que vous avez des pensées hostiles, monsieur, merci de vous mettre sur le côté, vous gênez les autres voyageurs. Calmez-vous monsieur. ».
De la SF ? Le Département de la sécurité intérieure américain vient de communiquer sur les avancements de son « programme de détection des pensées hostiles ». Le système, très prometteur selon eux, repose sur une technologie qui détecte une série de données biométriques et comportementales, les analyse, lui applique quelques algorithmes, et hop, on sait si quelqu’un pense mal. Le Ministère américain envisage très sérieusement d’installer ces dispositifs aux frontières et à l’entrée des concerts ou des rencontres sportives.
Vous pouvez voir ici, la plaquette éditée par le Département de sécurité. [Source New Scientist]
Ça laisse songeur. On avait déjà la guerre préventive, on aura bientôt la justice préventive ?
Avec le succès de la première, ça ne laisse rien présager de bon pour la seconde.
Et puis on se rappelle du film de Spielberg Minority Report avec sa question centrale : un acte criminel peut-il en être un, s’il n’a pas encore été commis ?