Diplomatie "pragmatique" de Sarkozy : une real politik à la Française ?

Si je comprends bien, le gouvernement français gratifie la Libye de contrats commerciaux pour avoir relâché les suppliciés bulgares qu’il avait lui-même embastillés.

[J’insiste sur un point (comme j’ai pu le dire dans le billet précédent), tous les efforts étaient légitimes avant leur libération, mais après, là, c’est une autre question…]

Je trouve très inquiétant qu’on puisse procéder, après coup, à une sorte d’échange de bons procédés du type : « t’as été cool, alors nous aussi ».
C’est un pari dangereux. L’idée évidente que poursuit la diplomatie française est que les dictateurs du monde se diront : « tiens, si je libère quelques Occidentaux (les nationaux, eux, restent au cachot parce que non monnayables) je vais normaliser mes relations internationales et ouvrir un commerce florissant avec certains pays riches ».
Pari dangereux, parce que ces dictateurs peuvent tout autant se dire : « tiens et si je torturais quelques Occidentaux sur mon sol, histoire de me faire mousser et plein de blé ».

Reste une situation ubuesque qui fait que notre président sera chez Kadhafi aujourd’hui pour parler « coopération« , alors que certaines familles bulgares pourraient envisager tout à fait légitimement d’attaquer en justice l’État libyen (et donc Kadhafi) pour ces 8 années de tortures…

C’est ça le pragmatisme diplomatique français ? Apparemment oui.

PS : La couverture de « La lettre saoudienne » de juillet 2007…

La coopération libyenne ressemblera à ça ?

Kadhafi : Prime à l'injustice ?

Je serais Kadhafi, j’inviterais tous ceux de mes concitoyens qui sont victimes des services publics libyens à attaquer en « justice » les Occidentaux présents sur mon sol. Parce qu’apparemment ça paye.

Kadhafi est inique. Et les institutions libyennes sont pourries jusqu’à la moelle. Il fallait bien sûr négocier, accepter le deal immonde des autorités libyennes : soit tu payes, soit on les tue tous (en attendant, on les torture, histoire de faire monter la facture – sorte de jurisprudence talibane).

Je comprends parfaitement qu’on ait payé, donné des garanties, avant.

Mais après leur libération… On veut encore lui parler ? « Normaliser » nos relations ? Après 8 années de sévices contre des infirmières étrangères qui, par amour de la vie, se sont expatriées pour sauver des malades libyens, on voudrait remercier Kadhafi ? Mais qui jugera ceux qui ont torturé ? On passe l’éponge et on recommence comme avant en attendant le prochain coup fourré ? Ce serait une prime à l’horreur.

Si c’était moi, je l’enverrais bouler dès maintenant le Kadhafi avec sa garde prétorienne de bimbos (mais quel mito/miso !).

Pas honnête ? Mais promettre à des tueurs, n’engage pas. Si on me disait : « donne ta carte bleue sinon on tue ta mère », je la donnerais, mais dès que ma mère est en sécurité, j’annulerais ma CB.

Sans oublier au préalable de rapatrier illico tous les Occidentaux et de faire comme le gouvernement bulgare qui interdit sous peine d’amende de retourner en Libye.

Que tous les Occidentaux quittent ce pays gangréné par Kadhafi et les siens.

Encore bravo à tous les négociateurs d’où qu’ils viennent, mais pitié, plus de négociation avec cette ordure.

PS : Et dire que Kadhafi s’est interdit d’intervenir dans le processus judiciaire invoquant l’indépendance de la justice. Mais de qui se fout-il ? De nous, parce que la justice en Libye, n’existe tout simplement pas.

Nous sommes tous des infirmières bulgares ?

Oui, mille fois, oui.

Bouton à faire tourner (ou faites le vôtre) et signez la pétition d’ECPM :

Condamnées par obscurantisme

Obscurantisme, paranoïa, fantasme du complot, l’opinion publique libyenne est devenue folle et remet au goût du jour les bûchers aux sorcières… Bravo Kadhafi.

Christiana Malinova Valcheva, Valia Georgieva Cherveniashka, Nassya Stoitcheva Nenova, Valentina Manolova Siropulo, Snezhana Ivanova Dimitrova et Ashraf Ahmad Jum’a ont été recondamnés à mort, après avoir vécus le calvaire des geôles libyennes.

Ne les oublions pas.

Les condamnés à mort