Si je comprends bien, le gouvernement français gratifie la Libye de contrats commerciaux pour avoir relâché les suppliciés bulgares qu’il avait lui-même embastillés.
[J’insiste sur un point (comme j’ai pu le dire dans le billet précédent), tous les efforts étaient légitimes avant leur libération, mais après, là, c’est une autre question…]
Je trouve très inquiétant qu’on puisse procéder, après coup, à une sorte d’échange de bons procédés du type : « t’as été cool, alors nous aussi ».
C’est un pari dangereux. L’idée évidente que poursuit la diplomatie française est que les dictateurs du monde se diront : « tiens, si je libère quelques Occidentaux (les nationaux, eux, restent au cachot parce que non monnayables) je vais normaliser mes relations internationales et ouvrir un commerce florissant avec certains pays riches ».
Pari dangereux, parce que ces dictateurs peuvent tout autant se dire : « tiens et si je torturais quelques Occidentaux sur mon sol, histoire de me faire mousser et plein de blé ».
Reste une situation ubuesque qui fait que notre président sera chez Kadhafi aujourd’hui pour parler « coopération« , alors que certaines familles bulgares pourraient envisager tout à fait légitimement d’attaquer en justice l’État libyen (et donc Kadhafi) pour ces 8 années de tortures…
C’est ça le pragmatisme diplomatique français ? Apparemment oui.
PS : La couverture de « La lettre saoudienne » de juillet 2007…