Le pire ennemi du conspirationniste ? Lui-même

Le 11 septembre encore et toujours. Aujourd’hui, voyons ce qui pourrait convaincre les conspirationnistes qu’ils sont dans l’erreur : dans un interview promulgué par le collectif conspirationniste United for Truth*, le dénommé Jean-Pierre Petit, présenté abusivement comme ancien directeur du CNRS (ça fait toujours mieux qu’ancien directeur de recherche), explique :

[…] si on voulait, par exemple pour cette histoire de Pentagone, tirer les choses au clair, voilà une chose simple à faire : on reconstruit une partie du Pentagone […] . On prend un vieux 767 d’occasion, qui vaut pas grand-chose. Au lieu de mettre des corps humains, on met des cochons à l’intérieur, peu importe. Ensuite on lui met son plein de carburant. On le guide là-dessus avec un faisceau hertzien, auquel cas il arrivera au centimètre près.

D’abord et avant toute chose, je tiens à exprimer publiquement ma profonde solidarité envers les cochons et autres porcins. Ensuite et pour mémoire, JP Petit est celui qui a relayé en France l’idée que le tsunami de 2004 était une expérimentation militaire américaine qui a mal tourné. Voilà le genre d’ « experts » auxquels les conspis accordent du crédit et dont ils relayent les délires. Avec ça, pas besoin de contre-argumenter, ils se grillent tout seuls. (Dans le même genre, JP Petit aurait pu proposer qu’on reconstruise les Twin Towers pour y jeter des Boeing d’occase)

* Bravo au collectif United for Truth, soutenue par le Réseau Voltaire [tiens donc], ReOpen911.info [quelle surprise], le Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-Monde [qui doit avoir zappé quelque chose] et les altermondialistes d’ATTAC-Bruxelles [vraisemblablement paumés], pour ce grand, très grand moment de franche poilade.

Tiens, je m’achèterais bien « un vieux 767 d’occasion, qui vaut pas grand-chose ». Jean-Pierre, si t’as un plan, ça m’intéresse.

Lu sur le salutaire observatoire du conspirationnisme et des théories du complot, conspiraywatch.

Pousser les limites du Flash Mob

Il y a d’abord eu ça : cet excellent Flash Mob exécuté avec brio au début de l’année au Grand Central Station de New York par le collectif ImprovEverywhere.

Et puis, la semaine dernière, il y a eu ce qui suit : le One Man Flash Mob par redux.

Enfin, un cran au dessus (ou en dessous c’est selon), voici mon extraordinaire contribution :

Oui, c’est très concept.
Et est-ce que j’ai rien de mieux à faire là, de suite ? Ben non.

Rap scientifique versus rap creationniste

Côté science, je vous présente le désormais classique Large Hadron Rap , vu plus de 3 millions de fois – dédié à l’accélérateur à particules du Cern. [en rade jusqu’en avril, c’est ça de faire les bataves !] 😉

À quoi j’ajoute le récent rap astrobiologique du jeune chercheur Jonathan Chase produit par la NASA :

Côté bigots, je vous propose le clip ci-dessous contre les sciences et ceux qui s’en revendiquent. La vidéo tourne en ridicule des chercheurs athées comme Richard Dawkins, Sam Harris, Christopher Hitchens et Dan Dennett (que j’admire et écoute avec passion). On doit ce clip de propagande obscurantiste, plutôt bien fait je dois l’admettre, aux producteurs du documentaire créationniste « Expelled ».

Exécution de Troy Davis repoussée jusqu'à quand ?

Alors que la Cour Suprême des Etats-Unis vient de suspendre l’exécution de Troy DAVIS, 17 ans de couloir de la mort, et un dossier d’accusation vidé de sa substance, Amnesty appelle à maintenir la pression à tous les niveaux. Je relaye.

Moins de 2 heures avant son exécution, Troy Davis a obtenu un sursis provisoire de la Cour Suprême des Etats-Unis, le temps que celle-ci rende sa décision concernant le réexamen du dossier.
Ce résultat est dû en grande partie à l’immense attention et mobilisation autour de Troy Davis aux Etats-Unis et dans le monde.

Aujourd’hui le principal espoir repose sur la Cour Suprême des Etats-Unis.
Néanmoins, il n’est pas possible (cette Cour étant indépendante comme tout organe judiciaire) de faire pression sur elle. Pire, envoyer des courriers ou des pétitions en sa direction serait contreproductif.

Par contre, la pression doit continuer d’être exercée sur le Comité des Grâces, qui peut toujours revenir sur sa décision.

Troy Davis n’est qu’en sursis. Amnesty International nous tient informés de sa situation au fil des jours ici : amnesty.fr/urgence_pour_troy_davis

Vous pouvez signer la pétition de soutien ici : amnesty.fr/appel_au_comite_des_graces

Il est également possible de s’adresser directement à Troy Davis via le livre d’Or créé par Amnesty. S’il est encore vivant ce jour là, ce livre d’Or lui sera remis pour son anniversaire le 30 octobre prochain : Livre d’or

Pensées obscures 2.0

Imaginez un aéroport. Vous avez passé une mauvaise journée. Vous êtes fatigué. Vous êtes éreinté. Vous pensez du mal de tout. Des voyageurs. Du staff. Des douaniers. Vous vous approchez d’un portique de sécurité. Et puis quoi encore. Vous n’y prêtez pas attention. Vous êtes en règle alors qu’on vienne pas vous emmerder. Quelques mètres plus loin, on vous arrête. « Mais pourquoi ? » pestez-vous. On vous répond : « Nos instruments nous indiquent que vous avez des pensées hostiles, monsieur, merci de vous mettre sur le côté, vous gênez les autres voyageurs. Calmez-vous monsieur. ».

De la SF ? Le Département de la sécurité intérieure américain vient de communiquer sur les avancements de son « programme de détection des pensées hostiles ». Le système, très prometteur selon eux, repose sur une technologie qui détecte une série de données biométriques et comportementales, les analyse, lui applique quelques algorithmes, et hop, on sait si quelqu’un pense mal. Le Ministère américain envisage très sérieusement d’installer ces dispositifs aux frontières et à l’entrée des concerts ou des rencontres sportives.
Vous pouvez voir ici, la plaquette éditée par le Département de sécurité. [Source New Scientist]

Ça laisse songeur. On avait déjà la guerre préventive, on aura bientôt la justice préventive ?
Avec le succès de la première, ça ne laisse rien présager de bon pour la seconde.
Et puis on se rappelle du film de Spielberg Minority Report avec sa question centrale : un acte criminel peut-il en être un, s’il n’a pas encore été commis ?