Il n'y a pas de génocide à Gaza

On peut critiquer les choix du gouvernement israélien. Dénoncer les actions militaires en les qualifiant de crimes de guerre. Etre choqué, scandalisé, révulsé, outré. Dénoncer l’injustice, la violence de l’armée israélienne. Le sang, les morts. Mais les mots ont un sens. Gueuler « nazi/Hitler/croix gammée/Shoah/Génocide/Ghetto de Varsovie » et j’en passe, pour qualifier Israël, est hors sujet. Ces comparaisons, qui n’ont pour objectif qu’une chose : provoquer, sont contre-productives pour la cause qu’elles sont supposées soutenir.
Employer ces analogies, c’est prendre le chemin ouvert par Dieudo et qui revient à défendre la Palestine, avec des négateurs de la Shoah. Le plus absurde c’est que ceux qui invoquent la Shoah pour les crimes commis à Gaza, sont les premiers à accuser les juifs/sionistes de trop parler de la Seconde Guerre mondiale…

…quelque chose de fondamental se joue ici. Quelle que soit l’horreur de bombardements sur une population civile captive – les Gazaouis ne peuvent fuir -, ils ne constituent pas un « génocide » ni ne relèvent d’une « tentation génocidaire », comme on a pu l’entendre ici ou là. Dire cela, ce n’est pas vouloir en quoi que ce soit diminuer la férocité des bombardements israéliens ni le drame vécu par les Palestiniens. C’est préserver la singularité d’événements historiques bien précis qui, eux, ont été des génocides ; c’est refuser d’user de comparaisons qui empruntent au révisionnisme historique. [édito du Monde]

Tiens et devinez quel abruti est venu gueuler « Shoah » à la dernière manif propalestinienne? : Kemi Seba, évidemment.

Des vrais génocides à dénoncer, il y en a. Au Congo et ailleurs. Mais tout le monde s’en fout.

[audio] Chronique #5 sur le net dans l'espace

Voilà pour ceux qui n’ont pas pu l’écouter, ma 1e chronique radio de l’année dans Place de la Toile sur France Culture. Le sujet du jour (pour ceux que ça intéresse) : l’internet extra-terrestre ! 😉

N’hésitez pas à me faire part de vos remarques sur le fond ou la forme, histoire que je m’améliore. 🙂

30e anniversaire de la fin du génocide khmer

L’occasion de se remémorer les horreurs commises, il n’y a pas si longtemps, par le régime de Pol Pot au Cambodge. Entre 1975 à 1979, 2 millions d’individus furent assassinés au nom d’une idéologie ubuesque où le port de lunettes pouvait vous couter la vie. J’ai toujours été sensible à cette terrible histoire et j’ai milité comme j’ai pu, à mon niveau, pour qu’on n’oublie pas.
Notamment en lançant la première édition de Blogtrotters au Cambodge en décembre 2006, avec mon comparse Alban.
Pour ceux que le sujet intéresse, je vous invite à revoir toutes les vidéos tournées sur place à Phnom Penh en cliquant ci-dessous.

Blogtrotters au Cambodge - 1ere édition

Peut-on négocier avec le Hamas ?

C’est la question que je me pose en parcourant la Charte du Hamas.

Les initiatives, les prétendues solutions de paix et les conférences internationales préconisées pour régler la question palestinienne vont à l’encontre de la profession de foi du Mouvement de la Résistance Islamique.

Il n’y aura de solution à la cause palestinienne que par le jihad. Quant aux initiatives, propositions et autres confé­rences internationales, ce ne sont que pertes de temps et activités futiles. Le peuple [15] palestinien a trop d’honneur pour dilapider son avenir, son droit et son destin en activités futiles.

Super avec ça on va pouvoir s’assoir gentillement à la table de négociations… (et encore je vous épargne les passages concernant la destruction des juifs – trop cliché)

Ah et si on envisage des casques bleus ou une solution via l’ONU, mieux vaut bien lire ça avant qu’après :

Ils [les juifs ndm] ont préparé le terrain pour l’établissement de leur Etat et ce sont à leurs instigations qu’ont été créés l’ONU et le Conseil de sécurité pour remplacer la Société-des-Nations afin de gouverner le monde à travers eux.

Bon, de deux choses l’une : soit cette Charte c’est du vent et dans ce cas, le Hamas dit n’importe quoi et n’est pas crédible dans ce qu’il dit, soit cette Charte veut dire ce qu’il y a dedans et alors, le Hamas est une horreur idéologique.

Un petit dernier pour la route. Outre une mention aux Protocoles des sages de Sion (mais tout le monde s’en fout – trop cliché), on trouve ce magnifique trait de modernité :

[La femme] doit posséder un degré de conscience et de perception suffisant quant à la gestion des choses ménagères.

Celui qui a rédigé la Charte du Hamas devrait posséder un degré de conscience et de perception suffisant quant à la gestion de ses propres neurones, ce serait déjà un bon début.

Il faut faire la paix, vite. Tout le monde est choqué par les morts palestiniens. Israel doit cesser son action militaire, le pays a tout à perdre et rien à gagner.
Mais encore faut-il des interlocuteurs pour faire la paix. Le Hamas n’est pas la Palestine, et ne représente pas tous les palestiniens. Le Hamas pourrie la cause palestinienne. Faut voir ce qu’il inspire chez nous dans les manifs anti-guerre et/ou anti-Israélienne… On y retrouve des Kemi Seba, ou d’autres exaltés qui n’ont que la haine des Jus du monde à la bouche.

Je dis ça tout en sachant qu’il n’y a pas d’autres interlocuteurs et que le Hamas reste incontournable. Mais avouez qu’on a vu mieux comme partenaire de paix.

J’ajoute pour finir que le fait que le Hamas ait eu une légitimité démocratique, n’enlève rien à son projet politique et idéologique. Beaucoup de régimes peu sympathiques sont apparus au travers de processus parfaitement démocratiques. La démocratie est nécessaire, rarement suffisante. Elle était nécessaire au Hamas (pour se crédibiliser aux yeux du monde), mais pas suffisante pour la rendre fréquentable.