Voilà pour ceux qui n’ont pas pu l’écouter, ma 14e chronique radio dans Place de la Toile sur France Culture. Le sujet du jour (pour ceux que ça intéresse) : la toile en temps réel.
[Chronique que vous pouvez « écouter en temps irréel » ici même, pour citer Caroline] 😉
Auteur/autrice : admin
"Et si on nationalisait la Bourse ?"
Voilà le titre du papier sur lequel je suis tombé en fouillant dans des archives familiales. Un vieux Nouvel Observateur datant du 18 octobre 1966 (!). À la lecture de l’article, je n’ai pu m’empêcher de penser à aujourd’hui.
Jugez plutôt :
« Le capitalisme français était cliniquement mort la semaine dernière. Sans le poumon d’acier, le coeur et le rein artificiel par lesquels les docteurs maintenaient un semblant de vie dans le cadavre, le constat de décès aurait pu être dressé vendredi dernier, 7 octobre.
Ce jour-là, l’Etat réussit non sans mal à couvrir le grand emprunt public de 1,5 milliard en faveur de l’industrie privée. Il avait fallu quatre jours (…) pour réussir cette opération qui injectait un sang frais dans le corps du moribond. L’industrie privée, en effet, dans les secteurs de pointe notamment, est devenue incapable de se procurer par ses moyens propres les capitaux nécessaires. Elle a besoin de prêts de l’Etat. L’Etat pour lui prêter, emprunte aux particuliers et aux banques, qui veulent bien lui confier leur argent, à lui, l’Etat, mais non pas aux sociétés privées.
Pour faire sortir l’argent de ses cachettes, l’Etat, en effet dispose de moyens que l’industrie privée n’a plus : il garantit le remboursement de ses emprunts et rémunère l’épargne (…). »
De la rétro-actualité en somme.
Grippe A : quand la xénophobie prend souche
En lisant cet article [eng] de Reuters (via le twitter que l’agence de presse vient de créer en veille épidémique), j’ai tout de suite pensé à un vieux papier que j’avais écrit il y a 11 ans (arf).
D’abord, Reuters souligne qu’au Texas de plus en plus de voix dénoncent l’immigration mexicaine comme un vecteur de diffusion de la maladie. Il se trouve qu’Obama a annoncé une réforme de fond de l’immigration, un mauvais timing qui risque d’accentuer la confusion entre immigré et malade…
J’en viens au vieux papier que j’avais écrit en 1998 et dont je vous livre un extrait :
« Cet a-priori du migrant porteur de maladie vient pervertir les discours sur l’immigration sans qu’on puisse toujours savoir clairement ce qui du fantasme ou de la réalité médicale l’emporte. Quand la Fédération des Académies de médecines fait adopter le 8 et 9 novembre 1996 à Bruxelles, une motion enjoignant les membres de l’Union Européenne à se méfier “des risques que présente l’immigration, en particulier l’immigration clandestine en propageant certaines maladies … dont la fréquence devient menaçantes“, doit-on y lire un danger réel? Lorsque le 13 avril 1997 l’Hérald Tribune titre: “Europe faces disease invasion from East“, doit-on véritablement s’inquiéter ? »
in la revue Passages, « La légende du Juif Errant, prototype idéologique de l’immigré porteur de maladie » 9-4-98
NB : après la grippe porcine, la grippe mexicaine, la « nouvelle » grippe, apparemment on doit dorénavant dire : grippe A.
[audio] Chronique #13 : le net rend-il stupide ?
Voilà pour ceux qui n’ont pas pu l’écouter, ma 13e chronique radio dans Place de la Toile sur France Culture. Le sujet du jour (pour ceux que ça intéresse) : la toile rend-elle stupide ? 😉
Quid de nos droits en période de crise pandémique ?
Je viens de retrouver un vieil interview datant de 2003 (durant l’épisode du SRAS), extrait de l’émission « Presque rien sur presque tout » de Patrick Ferla [Radio Suisse Romande].
Et je tombe sur ce passage qui soulève une question qui m’interpelle aujourd’hui avec l’apparition de la grippe mexicaine*…
AUDIO [45 s]
Ce que je dis dans l’entretien est très approximatif, mais sur le fond, je crois qu’il y a un vrai problème : on ne connait pas nos droits en période de pandémie.
Le gouvernement devrait communiquer dessus, avec plus de transparence.
Les stratégies publiques face aux épidémies inquiètent aussi le Comité consultatif national d’Ethique qui a rendu le 5 février dernier, un avis sur les questions éthiques soulevées par une possible pandémie grippale :
« Si le CCNE est bien conscient que ces restrictions aux libertés fondamentales pourraient s’avérer nécessaires, il attire l’attention sur le danger qu’il y aurait à les étendre au-delà de ce qui est nécessaire à la lutte contre la pandémie grippale, ou bien à cause d’une conception maximaliste (donc inadaptée), du principe de précaution, ou bien à des fins d’affichage démagogique. »
* Apparement on dit plus grippe porcine (effet du lobby industriel ?) mais grippe mexicaine…