Arrestation de Karadzic : mais que sont devenus les pro-serbes français ?

Petit rappel [Extrait du journal Le Monde du 28 août 2007]:

Les « antiguerre », quant à eux, ont pour principaux porte-parole le sociologue Pierre Bourdieu, les historiens Max Gallo et Pierre Vidal-Naquet, ou encore les philosophes Daniel Bensaïd et Régis Debray. De gauche pour la plupart, issus généralement des mouvances antilibérale ou républicaine, ils estiment fallacieux d’invoquer les droits de l’homme pour justifier la guerre : « Je suis scandalisé par l’hypocrisie ou l’aveuglement de ceux qui mettent en avant les principes moraux, les droits de l’homme, tous les prétextes humanitaires, alors qu’il ne s’agit que de discours de bateleurs », s’indigne ainsi Max Gallo, pour qui ne « deviennent « grandes causes humanitaires » que celles qui coïncident avec les intérêts des Etats-Unis » (Libération du 26 mars 1999). […]

Le conflit du Kosovo réactive une fibre souverainiste qui considère que la France, en participant aux opérations de l’OTAN, renonce à une politique étrangère autonome et s’aligne sur celle des Etats-Unis. Et rapproche, comme au temps de la guerre du Golfe (1990-1991) ou du débat sur le traité de Maastricht (1992), les « républicains des deux rives », de gauche et de droite. Ensemble, Max Gallo et Charles Pasqua dénoncent ainsi « la diplomatie du B52 » et plaident pour une « Europe européenne » dotée d’une défense indépendante (Le Monde du 2 avril 1999). Cofondateur du Mouvement des citoyens avec Jean-Pierre Chevènement, Max Gallo soutiendra d’ailleurs la liste conduite par Charles Pasqua aux élections européennes, dont la tenue, le 13 juin, suivra de quelques jours l’arrêt des frappes de l’OTAN. »

[…] Elisabeth Lévy, journaliste à Marianne, relancera le débat en déplorant, dans la revue Le Débat, « l’insoutenable légèreté de l’information » pratiquée par la plupart de ses confrères, coupables, selon elle, d’avoir systématiquement pris parti contre les Serbes lors de la guerre du Kosovo.

Je ne parle même pas de Le Pen (le parrain de Dieudo) qui a soutenu les pires extrémistes serbes et notamment Seselj.

Vojislav Seselj, extrêmiste parmi les extrêmistes serbes, chef de parti et de milice, va recevoir en grande pompe le président du Front national, Jean-Marie Le Pen. On annonce mille couverts pour le dîner qui sera donné jeudi soir à Belgrade par le parti radical de Seselj, en l’honneur de cette belle amitié franco-serbe. [Source : Le Monde du 22 janvier 1997]

Je me souviens très bien, notamment pour les avoir entendus sur la radio d’extrême droite Radio Courtoisie, des membres du Collectif « non à la guerre » appeler au soutien du régime de Milosevic et éructer leur anti-américanisme primaire. Parmi les signataires de ce collectif, beaucoup de souverainistes républicians « des deux rives » (cher à Chevènement), Paul-Marie Couteaux, Gallo toujours, mais aussi, l’antisémite Ginette Skandrani, proche de Dieudo.

Je me demande comment tous ces individus vivent l’arrestation de Karadzic aujourd’hui, ce grand poète sanguinaire dont je ne résiste pas à vous présenter ce verbatim glané sur Le Monde du jour :

Je suis né pour vivre sans tombeau
ce corps humain ne mourra jamais
il n’est pas né seulement pour sentir les fleurs
mais aussi pour incendier, tuer et réduire en poussière…

[…] les Serbes sont une race de guerriers
[…] Si les Musulmans ne font pas attention, ils pourraient leur arriver de disparaître
[…] Même 100 000 morts ne seraient pas de trop si le résultat est l’avènement de la Grande Serbie
[…] déclencher une troisième guerre mondiale
[…] le dernier rempart contre les expansionnismes islamique et germanique en Europe

À chacun d’assumer ses positions.

Le raciste Serge de Beketch n'est plus…

… et je ne le regretterai pas (même si j’exprime mes condoléances à ses proches). Faut dire que lui et moi, on ne s’aimait pas trop. Durant des années sur Radio Courtoisie, il commençait son émission en me traitant de « collabo » (aujourd’hui on dirait « sioniste »). Tout ça parce que je dénonçais cette radio extrême-droitière et les propos qui s’y tenaient (toujours d’ailleurs).

Serge de Beketch pour ceux qui ne le connaissent pas, fut l’ancien rédac-chef de Minutes et surtout l’animateur phare (et provoc’) de Radio Courtoisie jusqu’à son décès. Mais le mieux, c’est de le citer dans le texte (ça évitera à mes trolls fafs de s’énerver pour rien). Ces phrases, je les ai entendues en direct sur la radio. Donc pas la peine de les remettre en cause (je dis ça pour mes amis bruns). Elles sont authentiques.

Le Monde, 5 janvier 1998, p. 26. « Radio-Courtoisie… à démontrer », Chritianne Chombeau (que je salue au passage) :

Serge de Beketch se dit « raciste, antidémocrate« , « antilibéral » et ne le cache pas, même à la radio. Ses calembours suintent l’antisémitisme et il ne rate jamais une allusion au génocide juif pour en relativiser l’ampleur. Ainsi déclarait-il, le 20 novembre 1996, qu’ « en France, en 1943, on ne traitait pas les juifs comme on traite aujourd’hui les gens du Front national« . « Evidemment, continuait-il, on les arrêtait, on les déportait… En Allemagne, il y a eu des choses, mais en France, je n’ai pas souvenir qu’il y ait eu de pogroms comme on en fait actuellement aux gens du FN. »

Libération, 23 janvier 1997, p. 16, Mathieu Lindon

« Je ne suis pas plus raciste que les gens qui croient qu’il faut se marier dans sa famille. Tant qu’on reste chez soi, il n’y a pas de courant d’air dans la maison. Oui, je suis raciste. Et je le deviendrai de plus en plus à mesure que les bonnes consciences le seront moins. Je ne veux pas leur faire de mal mais je suis ce que je suis et je n’ai pas envie de changer. Je n’ai pas ma carte du parti et je n’engage pas le Front national dans ce que je dis. Je me suis présenté à des élections parce que Jean-Marie Le Pen me l’a demandé. Je le referai s’il me le redemande. Mais, si je suis élu, je démissionnerai, je ne suis pas pour le suffrage universel. Je ne suis absolument pas démocrate. » – Serge de Beketch.

Drôle de voir que ce réac’ d’extrême droite s’est retrouvé avec les proches de Dieudonné pour critiquer le papier que j’avais co-écrit dans Libé contre Dieudo : « Nous sommes tous des juifs noirs« .

Drôle, enfin, c’était surtout prévisible. Serge de Beketch, le raciste/antisémite d’extrême-droite donc, ayant invité Dieudonné à son émission sur Radio Courtoisie afin que ce dernier puisse s’excuser pour ses années anti-Le Pen. C’est fou non ? Oui, absolument.

Me Eolas un peu light sur Me Varaut ?

Je sais bien que Maître Eolas est la star des avocats sur le net (notamment popularisé par embruns.net).
Cet avocat, à la plume efficace, qui souvent prend des positions que j’apprécie, reste malgré tout pour moi une énigme.
Essentiellement sur un point : Sa révérence faite au très réac et défunt, Jean-Marc Varaut.
Cela fait des années que je connais Varaut, découvert sur la très maurassienne Radio Courtoisie, où je l’entendais avec les intégristes de Saint-Nicolas, chanter la France et son terroir comme personne.
Seulement voilà, l’intelligence, la verve, n’est pas tout. Y’a le fond aussi. Et sur le fond, Varaut a un parcours pour le moins sulfureux : ancien de l’Action Française, ancien FN, monarchiste, avocat de Jacques Medecin, de de Villiers, de Crozemarie, de Bob Denard (celui qui tenta de crever mon grand-père), de Papon ou de scientologues.

Une sorte de Vergès de droite extrême…

J’en reviens donc à mon étonnement de lire ceci sous la plume de notre blogostar du barreau :

Un grand avocat s’est éteint hier, après avoir mené un dernier combat désespéré contre la maladie.
Celui que je n’ose appeler mon Confrère, tant j’hésite à me comparer à lui, Jean-Marc Varaut est mort hier.

Je crains que cette prise de position ne révèle en fait qu’une chose : Eolas est un peu light sur le sujet. (Comme je peux l’être sur bien d’autres)

Ces quelques conversations, ses interventions comme invité à la Conférence du Stage, dont il a été Premier secrétaire en 1959, me laissent l’image d’un immense avocat, d’un Défenseur, dans le sens le plus noble.

Oubliant que 5 ans plus tard le « Défenseur » Varaut rejoignait les Comités Tixier-Vignancour (où il croisera Marie-France Stirbois et Le Pen, jeune directreur de campagne). Comités dont certains membres étaient ouvertement antisémites, négationnistes, racistes, xénophobes et homophobes.

Eolas semble ne pas avoir apprécié les commentaires (dont je n’étais pas) qu’il a suscités suite à son éloge à Varaut sur son blog :

Je trouve regrettable que certains ne comprennent pas qu’un billet qui rend hommage à la mémoire d’un avocat n’est pas censé être le lieu d’un procès politique posthume.

Je précise donc que ce que je dis ici, je l’ai écrit publiquement avant son décès et dit en face à Varaut à la « fête de la Courtoisie » lorsqu’il signait ses bouquins à la Mutu à côté de membres du FN. Je ne fais donc pas de procès politique « posthume », je rappelle simplement des faits et m’étonne qu’Eolas ait pu soutenir et saluer la mémoire d’un tel personnage.
Il y a d’autres avocats décédés qui méritent plus que lui, me semble-t-il, ce type d’hommage.

Et qu’on ne me sorte pas un truc du genre : « mais c’est le technicien du droit que salue Eolas ». Parce qu’avant d’être un avocat, Varaut était un citoyen français responsable (tout comme Eolas).

NB : Je réagis tardivement au billet d’Eolas parce que je n’aime pas les polémiques « à chaud » et que je suis bordélique. 😉

Propagande "djeune" de l'Action Française ?

C’est ce qu’on se dit en voyant ces affiches qui polluent Paris depuis quelques jours. Je rappelle que l’Action française popularisée par l’antisémite Charles Maurras au début du siècle est un mouvement arrièriste, royaliste, anti-républician (donc), anti-démocrate et super réac. Le plus cocasse, c’est que ce mouvement ultra-nationaliste, proche du FN et dont Radio Courtoisie est un relais, propulse sa propagande en s’appuyant sur un blockbuster américain (Matrix) ! Pour des patriotes franco-franchouilllards, ils repasseront. 😉

Action Française / Matrix

(Et dire que c’est pour donner un côté « djeune » à un mouvement éculé, poussièreux, hasbeen et faf… pitoyable)

Dieudo s'excuse auprès de Le Pen pour ses années anti-racistes ?

C’était hier sur Radio Courtoisie, la mal nommée. Serge de Beketch, l’animateur réac, frontiste et particulièrement allumé, invitait Dieudonné, la nouvelle égérie de l’extrême droite française. Dans cet extrait, l’ex-candidat Dieudo adresse ses excuses pour les propos qu’il a pu tenir contre Le Pen à l’époque de son engagement anti-FN à Dreux en 97.

Bientôt, le pseudo humoriste fera le Zenith à Paris (arf). Le titre de son show : « Mes excuses »… à Le Pen ? (qui y est d’ailleurs invité)