Les kémites, enfants monstrueux de Dieudonné ? Enquête en Dieudonnie (2)

Accrochez vos ceintures pour un saut dans l’inconnu : le kémitisme, enfant monstrueux du dieudonnisme. Ce groupuscule sectaire ésotérico-politique et ultracommunautariste a déjà fait parler de lui dans les médias. Sorte d’avatar, wanabee, des blacks muslims, les « kémites » de la tribu Ka ont quelque chose de Star Trek ou Star Gates (ils ne disent pas bonjour mais hotep et se disent descendants des Égyptiens…). Plus sérieusement, ils refusent par exemple les mariages interraciaux et selon Primo-europe faisaient le service d’ordre des Indigènes de la République, comme le DPS le faisait pour le FN.

Dirigé par Stellio Gilles Robert dit Kémi Séba (ça sonne mieux), un strasbourgeois d’origine qui a fleureté avec Nation of Islam, les kémites de la tribu Ka se révèlent être surtout antisémites et profondément illuminés : En 398 av. J.-C., les juifs auraient jeté une malédiction sur les noirs (génial non ?). Mélange imbuvable d’Harry Potter, de scientologie, et de Garaudy, leurs théories foireuses trouvent malgré tout quelques crédules. Même s’il faut s’en tenir une sacrée couche pour avaler la bouillie idéologique teintée de spiritualité à deux balles que nous sert le sergent-chef de la tribu Ka. Les ogres jouent de leur audience pour propulser ces marginaux en leur offrant une tribune complaisante. D’origine également ivoirienne, Robert dit Kémi Séba semble avoir de vague relation avec les « Patriotes » ivoiriens (les ultras de Gbagbo), tout aussi excités, qu’il soutient ouvertement.

Cerise sur le gâteau, cet interview de Robert via le site des Ogres. Espérons qu’elle ne disparaisse pas trop vite, c’est un vrai moment de bonheur. Robert, donc, flanqué de deux acolytes bien peignés (pâle immitation des gros bras de Farakhan) pour le décorum, et des propos qui partent en live , intellectuellement très limités, et au final, navrants (« Je préfère Le Pen … à François Hollande« ). Chemin faisant, il y explique notamment son soutien à Dieudo malgré le fait que sa femme soit « leucoderme » ou blanche.

Robert qui, au passage, est en délicatesse avec la justice pour cette lettre aux associations juives (La Provence, février 2006) :

Ka tastrofMessage de la Tribu K.A à la communauté juive.

Nous observons depuis ces derniers jours suite à la mort du vendeur de portable Ilan Halimi qu’une véritable chasse à l’homme se dessine envers Youssouf Fofana, accusé par votre communauté d’être responsable de la mort de l’un d’entre vous.

Nous n’irons pas quatre chemin, que notre frère soit coupable ou pas, nous vous prévenons que si d’aventure, il vous prenait l’envie d’effleurer ne serait-ce qu’un seul des cheveux du frère, au lieu de lui laisser avoir un procès équitable, nous nous occuperons avec soin des papillotes de vos rabbins, et croyez nous, vos pseudo services de sécurité de la LDJ ou du Betar ne vous seront d’aucune aide face à la volonté de justice des nôtres.
Laissez le frère se faire juger équitablement ou vous paierez.
Kémi Séba, Fara de la Tribu K.
(C’est frais)

Bref de la provoc classique pour faire de l’audience. Ce qui ne manquera pas d’attirer à eux d’autres paumés…

  • Pour ouvrir : Il y a un an déjà, cette excellente analyse vidéocastée de mon ami et politologue, Jean-Yves Camus.
  • MAJ : Video du 30 mai 2006 Tribu Ka/ JY Camus sur France 2
  • MAJ : Audio du 30 mai 2006 Kémi Séba/ RMC

"Nous sommes tous des juifs noirs" Tribune dans Libé

Nous sommes tous des juifs noirs
Par Emmanuel MAISTRE et Tristan MENDES-FRANCE et Michel TAUBE

Il existe un moyen très simple de clouer le bec à tous les Dieudonné qui essaient de mettre en concurrence les porteurs de mémoires des génocides et autres crimes contre l’humanité. Il suffit de relire l’article 1 du code noir par lequel, en 1685, Louis XIV instaura l’esclavage dans le royaume de France : «Voulons que l’édit du feu Roi de Glorieuse Mémoire […] soit exécuté dans nos îles ; ce faisant, enjoignons à tous nos officiers de chasser de nosdites îles tous les juifs qui y ont établi leur résidence, auxquels, comme aux ennemis déclarés du nom chrétien, nous commandons d’en sortir dans trois mois[…], à peine de confiscation de corps et de biens.»

L’acte même de fondation de l’esclavage intégra donc les juifs dans la communauté des exclus. Ce texte nous apprend ce que savent la majorité des juifs : les victimes des horreurs criminelles de l’Occident furent, sont et seront toujours solidaires par respect mutuel entre elles.

Devons-nous rappeler qu’en 2004, l’une des institutions les plus engagées dans la commémoration du génocide du Rwanda fut le Centre de documentation juive contemporaine ?

Le comportement de l’enragé Dieudonné pose aussi problème par les références qu’il convoque à tout va dans son délire croissant : il nous parle de Luther King alors que celui-ci disait en 1968 « Lorsque les gens critiquent le sionisme, ils veulent dire les juifs. Il s’agit d’antisémitisme ». Il prétend préparer un film sur le code noir ? Compte-t-il censurer l’article 1 dans son travail de réécriture de l’histoire ?

En cette année de commémoration des 60 ans de la libération des camps de la Shoah et de la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous appelons à un redoublement des efforts de partage des mémoires et d’entraide entre les victimes des crimes contre l’humanité dont se rendit complice notre civilisation, et au rejet vigilant des communautaristes.

Nous le disons fièrement : nous sommes tous des juifs noirs ! L’article 1 du code noir nous le rappelle celles et ceux qui, comme Dieudonné, ne se sentent pas cette double attache n’ont rien compris à l’histoire…

Emmanuel Maistre, Tristan Mendès France et Michel Taube, essayistes et dirigeants d’associations. Point de vue publié par le quotidien « Libération », Paris, 23 février 2005.

Tribune dans LE MONDE sur le décès d'Arafat

Tribune dans LE MONDE sur le décès d’Arafat 
Date de Création: 26 Nov, 2004, 10:14 PM

Un vieux mythe antisémite, par Tristan Mendès France  

LE MONDE | 25.11.04 | Qu’il en soit porteur, qu’il le répande ou l’inocule, le juif entretient depuis toujours des relations mystérieuses avec la maladie, l’épidémie ou le poison. Cet amalgame, ce fantasme, revêt en réalité, et depuis fort longtemps, la forme d’un véritable mythe antijuif. Pour s’en convaincre il suffit de revenir sur la longue liste, non exhaustive, des accusations portées contre ces derniers dès le début du Moyen Age. Souillure des hosties à l’époque de l’Inquisition ; légende du Juif errant traînant derrière lui épidémies et calamités ; puits empoisonnés durant la Grande Peste noire au XIVe siècle ; Protocole des sages de Sion, texte apocryphe de 1900 dont le 10e chapitre rapporte la volonté des juifs de répandre des épidémies sur le monde ; épisode de la « maladie n°9 », « infection juive » à Paris en 1920 ; typhus du ghetto de Varsovie en 1940 ; « complot des docteurs juifs » de Staline en 1956 ou « scandale du chewing-gum empoisonné » par le Mossad en Egypte en 2002… : nul ne peut nier aujourd’hui combien la combinaison juif/poison a été et reste encore un puissant catalyseur de la haine du juif, de l’antijudaïsme chrétien à l’antisémitisme contemporain. Et puis on en vient tout naturellement à s’interroger. Sur la crédulité de certains et notamment de ceux qui portent très haut l’idée d’un complot juif contre Arafat aujourd’hui. Cette polémique post mortem laisse une profonde impression de malaise.Les faits semblaient pourtant clairs. Arafat était âgé, il est décédé. Si un chef d’Etat ou un leader politique était mort sur le sol français des suites d’un empoisonnement, comment imaginer une seule seconde que les autorités françaises n’aient pas engagé une procédure judiciaire ? Si elles ne l’ont pas fait, c’est simplement qu’il n’y avait pas lieu de le faire.Reste que certains veulent croire à l’assassinat. Pourquoi ? Parce qu’il y a cet ancien mythe antijuif qui leur fait les yeux doux. Et la tentation est forte, très forte. Après la perte d’un homme politique qui incarnait leur cohésion identitaire, ces adeptes de la conspiration retrouvent ici leur force derrière un ennemi invisible : les services secrets israéliens. Cette idée, que rien ne semble pouvoir arrêter, est si puissante que personne, sauf suicidaire, n’imagine aller dans les rues de Gaza pour expliquer : « Non, Arafat n’a pas été assassiné. Il avait une cirrhose… »Les autorités palestiniennes et leurs représentants semblent de plus en plus perméables à ce doute de circonstance, voire se complaire dans l’expression d’un doute providentiel, qui, si souvent, a nourri l’argumentaire négationniste… Difficile de ne pas lire derrière « l’opinion de la rue arabe » la réactivation du mythe millénaire du juif empoisonneur, mythe dangereux parce qu’essentiellement antisémite.
Tristan Mendès France est assistant parlementaire, essayiste.

•ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 26.11.04  

Interview sur une série antisémite diffusée sur Noos

Interview sur une série antisémite diffusée sur Noss
Date de Création: 24 Jan, 2003, 01:38 PM

Entretien avec Tristan MENDES-FRANCE.
Propos recueillis par Didier Pasamonik, le 24 janvier 2003 pout e-tvdata.com

Il semble qu’un article que vous avez écrit dans Le Figaro récemment suscite pas mal de remous. Pour quelle raison ?
– J’ai publié un article dénonçant le fait que le câblo-opérateur. Noos diffusait sur une des chaînes de son bouquet un téléfilm à caractère antisémite. Il s’agit d’une série de fiction en 41 épisodes, « Falis bila Jawad » (« Un cavalier sans monture »), diffusée le 6 novembre dernier, pendant le Ramadan, et qui raconte l’histoire d’un journaliste du début du siècle qui tente de prouver que le faux antisémite Les Protocoles des Sages de Sion n’est pas un livre fabriqué mais un texte authentique. L’acteur et réalisateur à l’origine de ce film, Mohammed Sohbi, est assez célèbre en Egypte et la série est produite par la deuxième chaîne nationale égyptienne. Sohbi pense que c’est un acte de salubrité publique que d’adapter ce livre parce, selon lui, dix-neuf des vingt-quatre protocoles dont il s’inspire seraient vrais. Il s’est exprimé à la télévision à ce sujet.

Que sont exactement ces « Protocoles » ?
– C’est un texte, un faux antisémite, sur titré « programme juif de conquête du monde », qui date du début du vingtième siècle fabriqué par la police tsariste et qui est supposé rendre compte de vingt-quatre réunions secrètes entre de puissants rabbins pour s’emparer du monde, rien que cela. On sait depuis 1921, suite à une enquête du Times, que c’est un faux. Depuis, l’imposante somme de Pierre-André Taguieff, Les Protocoles des Sages de Sion aux édiitons Berg International a largement vidé la question. Il a montré que de nombreux passages ont été plagiés sur un texte plus ancien et a même retrouvé l’auteur du faux, l’écrivain qui en est à l’origine, le très douteux Mathieu Golovinski, qui deviendra un notable du nouveau pouvoir communiste. Cet ouvrage a été le livre de chevet d’Alfred Rosenberg et Hitler le cite dans Mein Kampf. C’est le livre de référence traditionnel des antisémites de tout poil. Il a été complètement délégitimé dans les pays occidentaux mais il a trouvé malheureusement un écho favorable d’abord auprès des négationnistes, ensuite auprès de certains milieux musulmans. Pendant la Guerre des Six jours, les officiers égyptiens avaient reçu ce document. A la Foire Internationale du Livre du Caire en 1998, sans doute avant déjà, cet ouvrage était présenté comme une « œuvre ». A la sortie du feuilleton, si j’en crois les dépêches de l’A.F.P., une centaine d’intellectuels égyptiens ont défendu le travail de son réalisateur. C’est devenu un grand débat autour d’une « œuvre nationale ».

En quoi un film en arabe peut-il avoir une large diffusion en France ?
– Le problème, c’est que, en France comme dans toute l’Europe, les populations musulmanes sont férues –et c’est très normal- des émissions en arabe. Ce qui est tout à fait légitime : après tout, la communauté juive regarde bien des émissions en hébreu qui émettent à partir d’Israël. Le problème, c’est que ces programmes délivrent des messages antisémites. De façon plus générale, ce problème révèle un problème beaucoup plus large, post-11 Septembre : tous les grands bouquets numériques avalent un maximum de chaînes. Or, les chaînes venant de pays non démocratiques sont toujours moins chères et faciles à récupérer. Ce qui fait que pour parler de Noos, afin d’augmenter leur abonnement, ils ont ajouté un grand nombre de chaînes dont certaines, il faut bien le dire, viennent de pays qui ne sont pas démocratiques. Après le 11 Septembre, ces chaînes-là, contrôlées par leurs états, deviennent des outils de propagande, ce qui est normal venant de pays antidémocratiques. Elles sont diffusées face à celles de pays démocratiques qui elles ne peuvent pas avoir un discours aussi chargé. Le marketing est donc responsable de la diffusion de chaînes qui sont des outils de propagande, des armes de guerre. Je pose donc la question : si la France est touchée par ces concentrations et subit cette situation, pourquoi pas l’Europe entière ? Cela pose un problème quand il existe, parmi les communautés, des tensions potentielles. Il est souhaitable de ne pas les attiser par des émissions en prime time, cautionnée par une chaîne publique, et une série qui essaye de prouver que les Juifs sont à l’origine de tous les grands cataclysmes de ce monde. Cela dit, l’Europe a une communauté musulmane, particulièrement en France, très éclairée, très intégrée, tout à fait susceptible de résister à ce genre de propos. Mais, comme dans toute communauté, il y a une frange fragile, parce désocialisée, économiquement pas bien intégrée. Et cette frange-là, pourrait y être sensible. On est loin des discours un peu souterrains et marginaux tenus par quelques recteurs de mosquée. Il s’agit ici d’un film grand public dans un registre qui est celui des « Feux de l’Amour ». Il y a une volonté de toucher le grand public qui m’inquiète. On a tous aujourd’hui des responsabilités après le 11 septembre et je pense que, dans le contexte actuel, il est inutile de prendre des risques.

Il semble que dan le monde arabe des voix se sont élevées contre ce programme puisqu’au Maroc, il a été retiré de l’antenne…
– Absolument et c’est tout à l’honneur du gouvernement marocain. En Egypte même, des personnalités importantes ont condamné ce téléfilm en disant que cela décrédibilisait le discours de certains pays arabes que d’appuyer et de se nourrir de ce genre de choses. Malheureusement, j’ai peur que le mal est fait. La série continue à être rediffusée, même si elle a pu être édulcorée. Elle a été achetée par la chaîne El Manar, la chaîne du Hezbollah ou la télévision saoudienne. Le Centre Simon Wiesenthal ainsi que la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, la Ligue française des Droits de l’Homme ont réagi de façon très virulente à ces diffusions auprès du gouvernement égyptien.

Y a t’il une recrudescence de l’antisémitisme en France ?
– Je serais très précautionneux à ce sujet. Il y a une recrudescence dont les origines sont très difficile à évaluer. Le contexte international est un facteur. Evidemment les critiques, souvent légitimes, de la gouvernance d’Israël impliquent des critiques d’Israël. Le peu de précautions langagières de ces critiques amènent parfois leurs auteurs à tenir des propos antisémites. Il y a aussi une particularité française qui est liée à une profonde tradition, en tout cas littéraire, qui constitue un socle doctrinal antisémite historique qui ne demande qu’à se réveiller. Dans le vote du Front National, je doute qu’il y ait beaucoup de philosémites.

Est-ce que crier au loup pour un feuilleton qui touche finalement que peu de personnes, ce n’est pas finalement lui faire de la publicité ?
– Cela se pourrait. Mais à travers cette affaire-là, je voudrais soulever cette question que j’ai évoquée tout à l’heure : quid de la confrontation entre les chaînes d’états autoritaires et les chaînes démocratiques ? La logique de marché des bouquets satellites s’oppose à la logique politique de ces états. Cette question n’est pas résolue.

Les dérives négationnistes du Hezbollah.

Les dérives négationnistes du Hezbollah. Date de Création: 10 Mar, 2000, 12:39 PM

Le Hezbollah pro-iranien n’est désormais plus considéré comme un groupe terroriste. Dont acte. Pourtant, ces dernières années, au moment de sa reconversion et de l’obtention d’une fébrile légitimité, le Hezbollah a contribué à planter une bien mauvaise graine dans le sol pétri de haines du Moyen Orient. Une graine, c’est le négationnisme, qui gangrène les principales capitales de la région. La violence infligée n’est plus un terrorisme physique mais moral, verbal et pourtant indépassable, peut-être plus destructeur encore que la lutte armée. Cette graine a commencé son œuvre il y a quelques années, importée de France par Roger Garaudy qui, on s’en souvient, était triomphalement accueilli en Egypte à la suite de sa condamnation par la XVIIe chambre correctionnelle de Paris, au mois de février 1998. Le livre de l’ancien philosophe communiste converti à l’Islam, « Les Mythes fondateurs de la politique israélienne », soutenait la thèse selon laquelle Israël aurait fabriqué le mythe de la Shoah dans le but d’acquérir une légitimité sur la terre de Palestine.

Le 31 janvier dernier, Mohamed Kheir al-Wadi, éditorialiste au quotidien gouvernemental syrien Tishreen, écrivait : « Le Sionisme a créé le mythe de l’Holocauste pour terroriser le monde intellectuel et politique […] Je pense qu’Israël et les organisations sionistes ont deux objectifs. Le premier est de recevoir plus d’argent de l’Allemagne et des pays occidentaux en compensation du prétendu Holocauste. Le second objectif est de s’appuyer sur le mythe de l’Holocauste pour accuser d’antisémitisme tout opposant au Sionisme et à sa politique expansionniste ». Cette déclaration est loin d’être marginale.

Des dizaines de déclarations similaires ont fleuri ces dernières semaines sur les médias officiels Syriens, Libanais, des Emirats ou du Qatar. Autant de pays visités il y a deux ans par Garaudy. Le site Internet qui soutient officiellement l’ancien philosophe, « Radio Islam », créé par l’opposant marocain Ahmed Rami, est l’un des plus vastes sites négationnistes du Web, hébergeant aussi bien la « Revue d’Histoire Révisionniste » de Robert Faurisson que le site du Hezbollah (www.hesbollah.org). Ahmed Rami est par ailleurs un ami du Hezbollah et des principaux dirigeants iraniens chez qui il était accueilli en grande pompe à plusieurs reprises au cours de ces dernières années. Cet engrenage, loin de favoriser un rapprochement israélo-arabe, tels que le laissaient envisager les accords d’Oslo , attise au contraire les haines et rend tout dialogue laborieux. Hosni Moubarak, en visite au Liban il y a deux semaines, prenait verbalement position en faveur du Hezbollah. Et c’est en Egypte que les thèses négationnistes de Garaudy se sont le plus rapidement développées. La conversion « résistante » du Hezbollah a également permis d’élaborer une rhétorique de victimisation qui identifie l’Etat d’Israël et ses dirigeants au régime nazi. Ainsi, le 28 février dernier, la télévision d’Etat libanaise déclarait qu’Israël partageait avec le nazisme « un même racisme, une même criminalité et, globalement, la même histoire ». Quelques jours plus tôt, le 22 février, dans un même ordre d’idée, on pouvait lire dans le quotidien gouvernemental syrien Al Thawra, sous la plume de l’éditorialiste Muhammed Ali Bouzha : « Israël se révèle une entité pleine de haine et de racisme, qui sponsorise le terrorisme, surpassant même les Nazis et leurs actes criminels par ses meurtres, destructions, dévastations et son dédain à l’égard de l’humanité ».
A l’heure où notre Premier Ministre subie encore les foudres politiciennes de certains arrivistes pour avoir dit une vérité toute simple, proposons à ces détracteurs d’aller sur le site du Hezbollah pour voir ce qui s’y dit réellement, qu’ils visitent le site en regardant attentivement les séquences vidéos dites « d’actions résistantes » où les attentats ont été filmés en direct.

Tristan Mendès France
Michael Prazan
10/3/00