Lancement du site L'AUTRE ISLAM.ORG

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Date de Création: 03 Jan, 2004, 10:02 PM
Le site de « L’autre islam »
Avec Marc Villemain, j’ai décidé de mettre sur pied un projet dont l’objectif est de soutenir des musulmans laiques et républicains contre l’islam radical.
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MAJ : Projet abandonné en 2005.

Exigeons l’extradition du tortionnaire argentin Astiz !

Exigons l’extradition du tortionnaire argentin Astiz !
Date de Création: 26 Jul, 2003, 01:39 PM
Le président argentin Kirchner, nouvellement élu après la scandaleuse défection du populiste Menem, laisse augurer un changement de politique judiciaire comme l’on n’en avait jamais vu en Argentine depuis les affres de la dictature de 1976. Car, il faut bien le dire, depuis l’adoption des lois d’amnistie données en cadeau aux pires tortionnaires de l’armée en 1986-87 par Menem, la situation était bloquée. Sont restés en poste la plupart des criminels militaires de l’ancien régime et impunis les pires crimes de la dictature.Mais le vent semble tourner. Le président Kirchner a dans un premier temps annulé un décret qui empêchait toutes extraditions, et annonce sa volonté d’abroger les lois d’amnistie. Le signal fut donné par le célèbre juge espagnol Baltazar Garzon, qui obtint le 30 juin dernier, après des années de procédures, l’extradition en Espagne d’un bourreau argentin, Ricardo Cavallo, en fuite au Mexique. Le gouvernement argentin ne s’est pas opposé à l’extradition et c’est une première. D’autant que les chefs d’inculpation reposaient sur une accusation de génocide. Ne pas s’opposer à cette qualification, c’était reconnaître le caractère génocidaire du régime de la junte. Une étape supplémentaire reste cependant à franchir et c’est pour bientôt. L’extradition d’un des complices de Cavallo, Alfredo Astiz, dit « Gueule d’ange » ou « l’ange exterminateur ». Ce dernier vient d’être arrêter le 25 juin… Depuis la dictature, jamais le gouvernement argentin n’a accepté de juger cet homme, qui pourtant, a tout avoué à la presse argentine – fier de ses actes et prêt à recommencer. Astiz fut condamnée pour certaines de ces atrocités, en France notamment en 1990 suite à l’assassinat de deux religieuses françaises. Mais la justice a du trancher en son absence, Astiz n’ayant même pas pris la peine de se faire représenter par un avocat à Paris. Il a été condamné à vie par contumace et la France attend toujours son extradition. Eh bien il est temps pour le ministère des affaires étrangères français de profiter de cette fenêtre diplomatique pour, à l’instar de l’Espagne, demander de l’Argentine, qu’enfin elle livre le tortionnaire Astiz à la justice française.
Son cas est un symbole fort et dangereux. Fort parce qu’il représente à lui seul un corps d’armée particulièrement sanguinaire durant la dictature : la Marine ; dangereux pour les mêmes raisons, la Marine acceptera mal (comme elle l’a déjà dit en 2002) qu’on touche à Astiz. Toucher à lui, s’est s’attaquer à tout l’édifice militaire.
Reste que tous les indicateurs sont aux verts. Tout indique que l’Argentine est prête à accueillir favorablement cette demande. Une perspective grisante qui ouvre la voie à une véritable révolution judiciaire dans le cône sud-américains.
Il est aujourd’hui impératif que la communauté internationale soutienne le nouveau gouvernement argentin dans sa volonté de faire face aux démons du passé pour qu’enfin l’Argentine puisse aller de l’avant.Tristan Mendès France

Interview sur une série antisémite diffusée sur Noos

Interview sur une série antisémite diffusée sur Noss
Date de Création: 24 Jan, 2003, 01:38 PM

Entretien avec Tristan MENDES-FRANCE.
Propos recueillis par Didier Pasamonik, le 24 janvier 2003 pout e-tvdata.com

Il semble qu’un article que vous avez écrit dans Le Figaro récemment suscite pas mal de remous. Pour quelle raison ?
– J’ai publié un article dénonçant le fait que le câblo-opérateur. Noos diffusait sur une des chaînes de son bouquet un téléfilm à caractère antisémite. Il s’agit d’une série de fiction en 41 épisodes, « Falis bila Jawad » (« Un cavalier sans monture »), diffusée le 6 novembre dernier, pendant le Ramadan, et qui raconte l’histoire d’un journaliste du début du siècle qui tente de prouver que le faux antisémite Les Protocoles des Sages de Sion n’est pas un livre fabriqué mais un texte authentique. L’acteur et réalisateur à l’origine de ce film, Mohammed Sohbi, est assez célèbre en Egypte et la série est produite par la deuxième chaîne nationale égyptienne. Sohbi pense que c’est un acte de salubrité publique que d’adapter ce livre parce, selon lui, dix-neuf des vingt-quatre protocoles dont il s’inspire seraient vrais. Il s’est exprimé à la télévision à ce sujet.

Que sont exactement ces « Protocoles » ?
– C’est un texte, un faux antisémite, sur titré « programme juif de conquête du monde », qui date du début du vingtième siècle fabriqué par la police tsariste et qui est supposé rendre compte de vingt-quatre réunions secrètes entre de puissants rabbins pour s’emparer du monde, rien que cela. On sait depuis 1921, suite à une enquête du Times, que c’est un faux. Depuis, l’imposante somme de Pierre-André Taguieff, Les Protocoles des Sages de Sion aux édiitons Berg International a largement vidé la question. Il a montré que de nombreux passages ont été plagiés sur un texte plus ancien et a même retrouvé l’auteur du faux, l’écrivain qui en est à l’origine, le très douteux Mathieu Golovinski, qui deviendra un notable du nouveau pouvoir communiste. Cet ouvrage a été le livre de chevet d’Alfred Rosenberg et Hitler le cite dans Mein Kampf. C’est le livre de référence traditionnel des antisémites de tout poil. Il a été complètement délégitimé dans les pays occidentaux mais il a trouvé malheureusement un écho favorable d’abord auprès des négationnistes, ensuite auprès de certains milieux musulmans. Pendant la Guerre des Six jours, les officiers égyptiens avaient reçu ce document. A la Foire Internationale du Livre du Caire en 1998, sans doute avant déjà, cet ouvrage était présenté comme une « œuvre ». A la sortie du feuilleton, si j’en crois les dépêches de l’A.F.P., une centaine d’intellectuels égyptiens ont défendu le travail de son réalisateur. C’est devenu un grand débat autour d’une « œuvre nationale ».

En quoi un film en arabe peut-il avoir une large diffusion en France ?
– Le problème, c’est que, en France comme dans toute l’Europe, les populations musulmanes sont férues –et c’est très normal- des émissions en arabe. Ce qui est tout à fait légitime : après tout, la communauté juive regarde bien des émissions en hébreu qui émettent à partir d’Israël. Le problème, c’est que ces programmes délivrent des messages antisémites. De façon plus générale, ce problème révèle un problème beaucoup plus large, post-11 Septembre : tous les grands bouquets numériques avalent un maximum de chaînes. Or, les chaînes venant de pays non démocratiques sont toujours moins chères et faciles à récupérer. Ce qui fait que pour parler de Noos, afin d’augmenter leur abonnement, ils ont ajouté un grand nombre de chaînes dont certaines, il faut bien le dire, viennent de pays qui ne sont pas démocratiques. Après le 11 Septembre, ces chaînes-là, contrôlées par leurs états, deviennent des outils de propagande, ce qui est normal venant de pays antidémocratiques. Elles sont diffusées face à celles de pays démocratiques qui elles ne peuvent pas avoir un discours aussi chargé. Le marketing est donc responsable de la diffusion de chaînes qui sont des outils de propagande, des armes de guerre. Je pose donc la question : si la France est touchée par ces concentrations et subit cette situation, pourquoi pas l’Europe entière ? Cela pose un problème quand il existe, parmi les communautés, des tensions potentielles. Il est souhaitable de ne pas les attiser par des émissions en prime time, cautionnée par une chaîne publique, et une série qui essaye de prouver que les Juifs sont à l’origine de tous les grands cataclysmes de ce monde. Cela dit, l’Europe a une communauté musulmane, particulièrement en France, très éclairée, très intégrée, tout à fait susceptible de résister à ce genre de propos. Mais, comme dans toute communauté, il y a une frange fragile, parce désocialisée, économiquement pas bien intégrée. Et cette frange-là, pourrait y être sensible. On est loin des discours un peu souterrains et marginaux tenus par quelques recteurs de mosquée. Il s’agit ici d’un film grand public dans un registre qui est celui des « Feux de l’Amour ». Il y a une volonté de toucher le grand public qui m’inquiète. On a tous aujourd’hui des responsabilités après le 11 septembre et je pense que, dans le contexte actuel, il est inutile de prendre des risques.

Il semble que dan le monde arabe des voix se sont élevées contre ce programme puisqu’au Maroc, il a été retiré de l’antenne…
– Absolument et c’est tout à l’honneur du gouvernement marocain. En Egypte même, des personnalités importantes ont condamné ce téléfilm en disant que cela décrédibilisait le discours de certains pays arabes que d’appuyer et de se nourrir de ce genre de choses. Malheureusement, j’ai peur que le mal est fait. La série continue à être rediffusée, même si elle a pu être édulcorée. Elle a été achetée par la chaîne El Manar, la chaîne du Hezbollah ou la télévision saoudienne. Le Centre Simon Wiesenthal ainsi que la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, la Ligue française des Droits de l’Homme ont réagi de façon très virulente à ces diffusions auprès du gouvernement égyptien.

Y a t’il une recrudescence de l’antisémitisme en France ?
– Je serais très précautionneux à ce sujet. Il y a une recrudescence dont les origines sont très difficile à évaluer. Le contexte international est un facteur. Evidemment les critiques, souvent légitimes, de la gouvernance d’Israël impliquent des critiques d’Israël. Le peu de précautions langagières de ces critiques amènent parfois leurs auteurs à tenir des propos antisémites. Il y a aussi une particularité française qui est liée à une profonde tradition, en tout cas littéraire, qui constitue un socle doctrinal antisémite historique qui ne demande qu’à se réveiller. Dans le vote du Front National, je doute qu’il y ait beaucoup de philosémites.

Est-ce que crier au loup pour un feuilleton qui touche finalement que peu de personnes, ce n’est pas finalement lui faire de la publicité ?
– Cela se pourrait. Mais à travers cette affaire-là, je voudrais soulever cette question que j’ai évoquée tout à l’heure : quid de la confrontation entre les chaînes d’états autoritaires et les chaînes démocratiques ? La logique de marché des bouquets satellites s’oppose à la logique politique de ces états. Cette question n’est pas résolue.