On peut critiquer les choix du gouvernement israélien. Dénoncer les actions militaires en les qualifiant de crimes de guerre. Etre choqué, scandalisé, révulsé, outré. Dénoncer l’injustice, la violence de l’armée israélienne. Le sang, les morts. Mais les mots ont un sens. Gueuler « nazi/Hitler/croix gammée/Shoah/Génocide/Ghetto de Varsovie » et j’en passe, pour qualifier Israël, est hors sujet. Ces comparaisons, qui n’ont pour objectif qu’une chose : provoquer, sont contre-productives pour la cause qu’elles sont supposées soutenir.
Employer ces analogies, c’est prendre le chemin ouvert par Dieudo et qui revient à défendre la Palestine, avec des négateurs de la Shoah. Le plus absurde c’est que ceux qui invoquent la Shoah pour les crimes commis à Gaza, sont les premiers à accuser les juifs/sionistes de trop parler de la Seconde Guerre mondiale…
…quelque chose de fondamental se joue ici. Quelle que soit l’horreur de bombardements sur une population civile captive – les Gazaouis ne peuvent fuir -, ils ne constituent pas un « génocide » ni ne relèvent d’une « tentation génocidaire », comme on a pu l’entendre ici ou là. Dire cela, ce n’est pas vouloir en quoi que ce soit diminuer la férocité des bombardements israéliens ni le drame vécu par les Palestiniens. C’est préserver la singularité d’événements historiques bien précis qui, eux, ont été des génocides ; c’est refuser d’user de comparaisons qui empruntent au révisionnisme historique. [édito du Monde]
Tiens et devinez quel abruti est venu gueuler « Shoah » à la dernière manif propalestinienne? : Kemi Seba, évidemment.
Des vrais génocides à dénoncer, il y en a. Au Congo et ailleurs. Mais tout le monde s’en fout.