Tout le monde sait aujourd’hui que les réseaux de p2p (poste à poste) permettent l’échange de musiques et de films sur le net. On en a débattu il y a peu au Sénat pour voir comment « endiguer » la copie illicite de films. Eh bien voilà quelque chose qui devrait inquiéter encore plus les multinationales de l’audio-visuel : le portage de films piratés pour téléphonie mobile sur les réseaux p2p. Et ceci, grâce notamment à la généralisation d’un standard de compression puissant et compatible avec les téléphones portables récents : le « 3gp« . Ce dernier permet de compresser un film entier et de le visionner sur son mobile (moyennant d’avoir une carte-mémoire suffisante). C’est en cherchant le terme « 3gp » dans la section film de thepiratebay.org (accès réseau p2p d’échange de fichiers) qu’on peut mesurer l’étendue du portage.
Il est de plus en plus fréquent que des films à peine sortis en salles soient ré-encodés pour téléphonie mobile et aussitôt mis en partage. C’est le cas notamment du film d’animation Chicken Little qui sort… après demain en France 😉 Pour quelques dizaines de mégas, on peut obtenir un épisode de Seinfeld, South Park et autres Simsons et se regarder ça au bureau ou dans les transports sur son tèl.
Ce phénomène est assez récent et il y a encore peu de choix sur les réseaux, mais il semble prendre de l’ampleur (surtout depuis mars dernier). On voit ça notamment sur thepiratebay.org en lisant la date de mise en ligne des documents 3gp partagés – leurs fréquences augmentent.On peut également télécharger le dernier épisode en date (le 9, saison 2!!), de la série cultissime LOST, diffusée aux États-Unis sur CBS (pour le podcast). Épisode qui, soit dit en passant, est achetable sur iTunes Musicstore USA (24h après la diffusion télévisée) pour 2, 3 dollars. Somme que j’aurais bien volontiers déboursée si les accords de diffusion n’excluaient pas justement l’Europe…
NB : Drôle de voir que Canal+ fait de la pub sur thepiratebay.org non ? 😉
(en bas à gauche du screenshot)
Reste que si on assiste aujourd’hui à une pression accrue du législateur contre l’échange libre de fichiers sur l’Internet, on voit mal comment empêcher les individus IRL de se passer directement les films de la main à la main, d’un téléphone à l’autre, directement via bluetooth par exemple… Et ce réseau là est difficile à contrôler. Sauf à porter atteinte à nos droits fondamentaux d’association et de réunion… Mais bon, on n’est pas la Chine.
Les grandes multinationales n’ont donc pas fini de s’arracher les cheveux sur les conséquences de ce qu’un ancien prof, Francis Balle, appelait déjà dans les années 90 le digital meltingpot – la fusion digitale des contenus et des réseaux. [nat->;-)]
[MAJ] Je résiste pas à cet autre screenshot du site thepiratebay.org.
J’aimerais comprendre la stratégie comm’ de canal… 😉