Moi ça va même s’il y a des jours où je le sens pas vraiment… Aujourd’hui ça va, je me sens bien.
Rien que de banal, vous me direz. Sauf si… Sauf si vous lisez mes propos littéralement. Parce que là, d’un coup, ça devient un tantinet surréaliste. De fil en aiguille, on en vient à se poser des questions étranges comme celle-là : se sentir bien, c’est sentir bon ?On beigne dans un magma d’odeurs. Partout, avec tous. Elles portent en elles des sensations, des messages. Elles sont suggestives. Elles suggèrent des choses bonnes ou moins bonnes. Parfois les deux en même temps.
Dans l’intimité, où elles sont reines, les odeurs parlent beaucoup pour dire des choses avouables ou inavouables… Odorat qui mal y pense…L’odeur parle donc. Ce n’est pas une nouveauté certes. Reste que la communication olfactive, elle, pointe le bout de son nez un peu partout. On ne compte déjà plus les agences spécialisées en odorama, qui parfument notre environnement. Les tentatives peu appétissantes de parfumisation du métro parisien (d’ailleurs, avez-vous vraiment bien senti Paris ?), ou même la très futuriste TV japonaise en odorama.
Mais c’est surtout chez les militaires que ca sent le plus fort. L’odeur là-bas c’est une tradition et un sujet de recherche. La grande muette qui a toujours son nez donc, s’intéresse aux odeurs. Mais pourquoi? Pour optimiser son art de la guerre. L’idée est simple.
Je vous traduis en gros la dépêche de smartmobs citant le New Scientist :
« Des odeurs codées pour donner des ordres
La façon traditionnelle que les armées ont de délivrer leurs ordres aux soldats est de leur hurler dessus. Mais des chercheurs de l’université de L.A. pensent que l’Office de Recherche de l’armée américaine devrait envisager une autre alternative – des odeurs codées.
Elles peuvent être délivrées de façon silencieuse, dans la nuit ou quand le bruit couvre la voix. … De plus, la réaction immédiate aux odeurs est émotionnelle, plus que rationnelle, de cette façon, les odeurs peuvent encourager les gens à suivre les ordres sans question… »
Parfum de guerre… Étrange association. Qui vire au cauchemar, lorsqu’on sait que le gaz moutarde sent l’amande (cf les martyrs d’Halabjah en Irak 16 mars 1988 5000 morts kurdes).
On se sent moins bien tout d’un coup.
On quitte les militaires pour les politiques. Et on en vient à se demander : mais à quand la première campagne olfactive ? Réponse : attendons patiemment N. Sarkozy, pionnier de la communication politique moderne (spam, google, sms…) qui, n’en doutons pas, va bientôt lancer un parfum UMP.
À force de taper Sarko (que je sens décidément pas bien), je ne vais plus être en odeur de sainteté… |