Quid de nos droits en période de crise pandémique ?

Je viens de retrouver un vieil interview datant de 2003 (durant l’épisode du SRAS), extrait de l’émission « Presque rien sur presque tout » de Patrick Ferla [Radio Suisse Romande].
Et je tombe sur ce passage qui soulève une question qui m’interpelle aujourd’hui avec l’apparition de la grippe mexicaine*…
AUDIO [45 s]
Ce que je dis dans l’entretien est très approximatif, mais sur le fond, je crois qu’il y a un vrai problème : on ne connait pas nos droits en période de pandémie.
Le gouvernement devrait communiquer dessus, avec plus de transparence.
Les stratégies publiques face aux épidémies inquiètent aussi le Comité consultatif national d’Ethique qui a rendu le 5 février dernier, un avis sur les questions éthiques soulevées par une possible pandémie grippale :

« Si le CCNE est bien conscient que ces restrictions aux libertés fondamentales pourraient s’avérer nécessaires, il attire l’attention sur le danger qu’il y aurait à les étendre au-delà de ce qui est nécessaire à la lutte contre la pandémie grippale, ou bien à cause d’une conception maximaliste (donc inadaptée), du principe de précaution, ou bien à des fins d’affichage démagogique. »

L’avis in extenso.

* Apparement on dit plus grippe porcine (effet du lobby industriel ?) mais grippe mexicaine…

Schneidermann, les gens heureux, ça le fait chier

Schneidermann est irrité. Par les « médias » d’abord. Vous savez ces gens (dont il n’est pas, bien sûr) qui organisent, dans l’ombre, d’obscures propagandes autour de la libération d’Ingrid Betancourt.
Mais, Schneidermann, lui, il est pas con. La bouillie émotionnelle que les médias tentent de nous faire gober, elle passe pas.

…émotion obligatoire devant les retrouvailles familiales, la maman, les enfants, les deux maris, génuflexion devant les «orgies de baisers» des retrouvailles, prosternation collective.

On la lui fait pas à Schneidermann. Ce dégueulis d’amour, lui, il en mange pas.

Et les milliers d’individus de France et de Navarre qui ont soutenu Ingrid depuis des années ?
Ce sont tous des animateurs de kermesses :

Processions pour la délivrance de l’héroïne, tee-shirts immaculés, rollers, lâchers de colombes, angelots, chorales, ballons, portraits géants aux frontons des mairies.

Heureusement que Schneidermann est là pour déniaiser cette bande de gueux.

Ainsi la France entière, shootée aux photos du bonheur et aux flashes spéciaux, a-t-elle dû subir les scènes pieuses du retour de sainte Ingrid.

« sainte Ingrid » ? Schneidermann, il l’a fout à poil [au sens du roi est nu], lui enlève son auréole et la remet à sa place. Parce que franchement à part zoner dans la jungle, elle a fait quoi l’Ingrid toutes ces années ? Schneidermann, lui, il s’est bougé le fu. Et son site marche du feu de dieu.
La France en a marre [DS parle en son nom] ! Ca va quoi ! C’est bon, Ingrid est sortie de la jungle il y a 5 jours ! une éternité ! Elle a vu ses gosses, maintenant on peut passer aux choses sérieuses. Finies les vacances, Schneidermann est là et les gens heureux, ça le fait chier.

Ainsi a-t-on entendu un journaliste de France Info, dans la liesse universelle, supplier la libérée d’accepter par avance le prix Nobel de la paix.

Manquerait plus que cette bigote obtienne le prix Nobel !
On a déjà l’archevêque Desmond Tutu ! ça suffit !

[Je pense que Schneidermann devrait prendre des vacances (en Colombie ?).]

Piratage : pour une riposte graduée boomerang ?

Les législateurs français, comme ceux d’autres pays occidentaux, tentent, sous la douce pression des grandes firmes détentrices de copyrights, d’imposer le principe de la riposte graduée : au bout de trois atteintes aux ayants-droits, on coupe le net à l’usager.
Et si on rétablissait l’équilibre en fixant qu’après trois accusations non fondées, c’est aux grosses firmes chasseuses d’usagers qu’on coupe du net ?
C’est l’idée plutôt originale que lance l’un des rédacteurs phares de Boing Boing dans le Guardian du jour.

I think we should permanently cut off the internet access of any company that sends out three erroneous copyright notices. Three strikes and you’re out, mate.

Même pas cap.

Autriche : Doit-on dévoiler le nom du bourreau d'Amstetten ?

Apparement les médias ne savent pas trop. Ils ont bien conscience qu’il y a un enjeu de présomption d’innocence qui se joue quelque part, mais ça reste assez flou. Ils se disent aussi que la fille violée et ses enfants portent aussi son nom. Mais bon. Ils sont tiraillés. Le bonhomme est tout de même un monstre.

Et au final ça donne quoi ?  Eh bien ça donne par exemple le journal Libération qui fait l’exploit de publier dans un même mouvement, un papier qui protège l’anonymat de la famille en parlant de « Josef F. » (bravo Christian Fillitz) et un autre donnant le nom complet du personnage.

Et ailleurs ? C’est pire.

Mais qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire de cette satanée présomption d’innocence.

[microvlog] Une flamme olympique honteuse à Paris

Paris, boulevard Raspail, vers 17h. En live via mon téléphone mobile.
Un défilé de CRS dont un qui met coup sans aucune raison à un manifestant à côté de moi, des drapeaux tibétains (dont un en velib qui se fait arrêter) et une flamme absente (ou embarquée dans un des bus), des sifflets… Bref, pas glorieux.


Et le reste :
http://qik.com/video/50929
http://qik.com/video/50928
Le plus drôle, la flamme s’est éteinte durant le parcours.