Les dessins de la colère : Nous sommes tous des Salman Rushdie !

J’ai rapidement fait ce petit logo « Nous sommes tous des Salman Rushdie » pour manifester contre ce nouvel obscurantisme dont nous sommes victimes. N’hésitez pas à le reprendre. (*)
all salman rushdie >ici

Cette histoire est tout bonnement hallucinante. En septembre dernier le quotidien danois Jyllands-Posten publie quelques caricatures de Mahomet, et c’est l’embrasement de l’univers islamiste radical. L’Égypte et l’Arabie Saoudite ont été les premières à réagir. L’Arabie Saoudite a rappelé son ambassadeur, suivie par la Libye. Les trois pays, ainsi que le Koweït et l’Irak, ont appelé au boycott des produits danois et norvégiens.
Ont suivi le Soudan, la Syrie, la Jordanie, La Ligue arabe, la Mauritanie ou le Maroc

Et ce n’est évidemment que le début. Car la publication blasphématoire n’était pas encore reproduite à travers l’Europe… notamment en France dans France Soir, qui a vu son directeur de la publication Jacques Lefranc (avec lequel je me solidarise) viré par le propriétaire franco-égyptien du journal, Raymond Lakah.
Une quasi fatwa, plagiat de celle qui pèse encore sur la tête de l’écrivain anglais Salman Rushdie prend forme. De l’Asie à l’Afrique en passant par le Proche-Orient les manifestations se multiplient, même en Indonésie… On en est là.

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ALjazeera victime d'une poitrine protubérante. (Ceci n'est pas un hoax)

ALjazeera, victime d’une poitrine protubérante. (Ceci n’est pas un hoax)
Date de Création: 25 Mar, 2005, 07:35 PM

Eh oui 🙂 Et c’est drôle. Il aura fallu peu de temps pour que le site soit nettoyé (moins de 24h). Mais comme d’autres je l’espère, j’ai pris soin de garder une copie de la page d’origine.
L’actu était très sérieuse mais des esprits malins ont malgré tout piégé la chaine qatariote en glissant aux yeux de nos prudes spectateurs une bonne paire de seins (ce qu’interdit l’Iran ou l’Arabie saoudite…).
Ne boudons pas le plaisir de cette toute petite fenêtre de liberté ! AVANT : Ici la page d’origine du 24 mars 2005:
http://homepage.mac.com/tristanmf/insolite/aljazeera24-3-05.pdf
APRÈS : Ici le 25 mars dans la journée :
http://www.aljazeera.com/me.asp?service_ID=7432

Tribune dans LE MONDE sur le décès d'Arafat

Tribune dans LE MONDE sur le décès d’Arafat 
Date de Création: 26 Nov, 2004, 10:14 PM

Un vieux mythe antisémite, par Tristan Mendès France  

LE MONDE | 25.11.04 | Qu’il en soit porteur, qu’il le répande ou l’inocule, le juif entretient depuis toujours des relations mystérieuses avec la maladie, l’épidémie ou le poison. Cet amalgame, ce fantasme, revêt en réalité, et depuis fort longtemps, la forme d’un véritable mythe antijuif. Pour s’en convaincre il suffit de revenir sur la longue liste, non exhaustive, des accusations portées contre ces derniers dès le début du Moyen Age. Souillure des hosties à l’époque de l’Inquisition ; légende du Juif errant traînant derrière lui épidémies et calamités ; puits empoisonnés durant la Grande Peste noire au XIVe siècle ; Protocole des sages de Sion, texte apocryphe de 1900 dont le 10e chapitre rapporte la volonté des juifs de répandre des épidémies sur le monde ; épisode de la « maladie n°9 », « infection juive » à Paris en 1920 ; typhus du ghetto de Varsovie en 1940 ; « complot des docteurs juifs » de Staline en 1956 ou « scandale du chewing-gum empoisonné » par le Mossad en Egypte en 2002… : nul ne peut nier aujourd’hui combien la combinaison juif/poison a été et reste encore un puissant catalyseur de la haine du juif, de l’antijudaïsme chrétien à l’antisémitisme contemporain. Et puis on en vient tout naturellement à s’interroger. Sur la crédulité de certains et notamment de ceux qui portent très haut l’idée d’un complot juif contre Arafat aujourd’hui. Cette polémique post mortem laisse une profonde impression de malaise.Les faits semblaient pourtant clairs. Arafat était âgé, il est décédé. Si un chef d’Etat ou un leader politique était mort sur le sol français des suites d’un empoisonnement, comment imaginer une seule seconde que les autorités françaises n’aient pas engagé une procédure judiciaire ? Si elles ne l’ont pas fait, c’est simplement qu’il n’y avait pas lieu de le faire.Reste que certains veulent croire à l’assassinat. Pourquoi ? Parce qu’il y a cet ancien mythe antijuif qui leur fait les yeux doux. Et la tentation est forte, très forte. Après la perte d’un homme politique qui incarnait leur cohésion identitaire, ces adeptes de la conspiration retrouvent ici leur force derrière un ennemi invisible : les services secrets israéliens. Cette idée, que rien ne semble pouvoir arrêter, est si puissante que personne, sauf suicidaire, n’imagine aller dans les rues de Gaza pour expliquer : « Non, Arafat n’a pas été assassiné. Il avait une cirrhose… »Les autorités palestiniennes et leurs représentants semblent de plus en plus perméables à ce doute de circonstance, voire se complaire dans l’expression d’un doute providentiel, qui, si souvent, a nourri l’argumentaire négationniste… Difficile de ne pas lire derrière « l’opinion de la rue arabe » la réactivation du mythe millénaire du juif empoisonneur, mythe dangereux parce qu’essentiellement antisémite.
Tristan Mendès France est assistant parlementaire, essayiste.

•ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 26.11.04  

Un feuilleton antisémite égyptien sur Noos?

Un feuilleton antisémite égyptien sur Noos?
Date de Création: 20 Dec, 2002, 01:34 PM
La série est pitoyable : une image de mauvaise qualité, des acteurs exécrables, le tout baigné dans une mise en scène vulgaire et épaisse. On se demande ce qui a pu faire que des chaînes de télévisions égyptienne, marocaine, saoudienne ou libyenne, aient pu vouloir acquérir les droits du programme « un cavalier sans cheval» . « Faris Bila Jawad » dans le texte, est produit et interprété par un célèbre et néanmoins obscur acteur égyptien Mohammed Sobhi. La série est piteuse, sans intérêt, mais quelque chose a plu. Et ce quelque chose, c’est l’antisémitisme qu’elle véhicule.
Le pitch du programme est simple : une adaptation foireuse des « Protocoles des Sages de Sion » – texte antisémite du début du siècle que l’on sait bidonné et qui révèlerait le plan secret des juifs du monde entier pour soumettre la planète. La presse française (Libération du 5 novembre) et étrangère s’en est émue et a dénoncé à juste titre sa diffusion dans l’espace arabo-musulman en plein Ramadan. Seulement la série n’a pas été déprogrammé. Bien au contraire . Elle est devenue entre-temps une «Oeuvre nationale » (pour ne pas dire Cause), soutenue par une centaine d’intellectuels égyptiens, dont le président du syndicats des acteurs, le président du syndicat des avocats, l’hebdomadaire « Al Ousbouh » ou le journal « Al Hayat »…La propagande anti-juive est grossière mais plus efficace encore que celle provenant d’intégristes marginaux. Essentiellement parce qu’elle est populaire et laisse à imaginer au plus grand nombre que les juifs de l’univers sont assoiffés de sang et d’argent . Mais qu’on se rappelle ce qu’une simple émission de radio, celle des mille collines au Rwanda a pu générer comme haine.
Or, dans son bouquet numérique, le cablo-opérateur français Noos proposait dimanche 15 décembre à 23h sur la chaîne publique égyptienne E.S.C.1 (qu’elle diffuse), un épisode de la série « un cavalier sans cheval ». L’émission attise pourtant la fantasmagorie antisémite, alors même qu’existent de notables tensions entre les communautés en France. Elle est diffusée dans un contexte international brûlant. Noos tient là une lourde responsabilité. Le CSA, j’espère, sera saisi au plus vite, et gageons que dimanche prochain à 23h l’obscurantisme et le rejet de l’autre ne seront plus célébrés dans le paysage audiovisuel français.

Tristan Mendès France
Le Figaro 20 Décembre 2002

Les dérives négationnistes du Hezbollah.

Les dérives négationnistes du Hezbollah. Date de Création: 10 Mar, 2000, 12:39 PM

Le Hezbollah pro-iranien n’est désormais plus considéré comme un groupe terroriste. Dont acte. Pourtant, ces dernières années, au moment de sa reconversion et de l’obtention d’une fébrile légitimité, le Hezbollah a contribué à planter une bien mauvaise graine dans le sol pétri de haines du Moyen Orient. Une graine, c’est le négationnisme, qui gangrène les principales capitales de la région. La violence infligée n’est plus un terrorisme physique mais moral, verbal et pourtant indépassable, peut-être plus destructeur encore que la lutte armée. Cette graine a commencé son œuvre il y a quelques années, importée de France par Roger Garaudy qui, on s’en souvient, était triomphalement accueilli en Egypte à la suite de sa condamnation par la XVIIe chambre correctionnelle de Paris, au mois de février 1998. Le livre de l’ancien philosophe communiste converti à l’Islam, « Les Mythes fondateurs de la politique israélienne », soutenait la thèse selon laquelle Israël aurait fabriqué le mythe de la Shoah dans le but d’acquérir une légitimité sur la terre de Palestine.

Le 31 janvier dernier, Mohamed Kheir al-Wadi, éditorialiste au quotidien gouvernemental syrien Tishreen, écrivait : « Le Sionisme a créé le mythe de l’Holocauste pour terroriser le monde intellectuel et politique […] Je pense qu’Israël et les organisations sionistes ont deux objectifs. Le premier est de recevoir plus d’argent de l’Allemagne et des pays occidentaux en compensation du prétendu Holocauste. Le second objectif est de s’appuyer sur le mythe de l’Holocauste pour accuser d’antisémitisme tout opposant au Sionisme et à sa politique expansionniste ». Cette déclaration est loin d’être marginale.

Des dizaines de déclarations similaires ont fleuri ces dernières semaines sur les médias officiels Syriens, Libanais, des Emirats ou du Qatar. Autant de pays visités il y a deux ans par Garaudy. Le site Internet qui soutient officiellement l’ancien philosophe, « Radio Islam », créé par l’opposant marocain Ahmed Rami, est l’un des plus vastes sites négationnistes du Web, hébergeant aussi bien la « Revue d’Histoire Révisionniste » de Robert Faurisson que le site du Hezbollah (www.hesbollah.org). Ahmed Rami est par ailleurs un ami du Hezbollah et des principaux dirigeants iraniens chez qui il était accueilli en grande pompe à plusieurs reprises au cours de ces dernières années. Cet engrenage, loin de favoriser un rapprochement israélo-arabe, tels que le laissaient envisager les accords d’Oslo , attise au contraire les haines et rend tout dialogue laborieux. Hosni Moubarak, en visite au Liban il y a deux semaines, prenait verbalement position en faveur du Hezbollah. Et c’est en Egypte que les thèses négationnistes de Garaudy se sont le plus rapidement développées. La conversion « résistante » du Hezbollah a également permis d’élaborer une rhétorique de victimisation qui identifie l’Etat d’Israël et ses dirigeants au régime nazi. Ainsi, le 28 février dernier, la télévision d’Etat libanaise déclarait qu’Israël partageait avec le nazisme « un même racisme, une même criminalité et, globalement, la même histoire ». Quelques jours plus tôt, le 22 février, dans un même ordre d’idée, on pouvait lire dans le quotidien gouvernemental syrien Al Thawra, sous la plume de l’éditorialiste Muhammed Ali Bouzha : « Israël se révèle une entité pleine de haine et de racisme, qui sponsorise le terrorisme, surpassant même les Nazis et leurs actes criminels par ses meurtres, destructions, dévastations et son dédain à l’égard de l’humanité ».
A l’heure où notre Premier Ministre subie encore les foudres politiciennes de certains arrivistes pour avoir dit une vérité toute simple, proposons à ces détracteurs d’aller sur le site du Hezbollah pour voir ce qui s’y dit réellement, qu’ils visitent le site en regardant attentivement les séquences vidéos dites « d’actions résistantes » où les attentats ont été filmés en direct.

Tristan Mendès France
Michael Prazan
10/3/00