Voilà le titre du papier sur lequel je suis tombé en fouillant dans des archives familiales. Un vieux Nouvel Observateur datant du 18 octobre 1966 (!). À la lecture de l’article, je n’ai pu m’empêcher de penser à aujourd’hui.
Jugez plutôt :
« Le capitalisme français était cliniquement mort la semaine dernière. Sans le poumon d’acier, le coeur et le rein artificiel par lesquels les docteurs maintenaient un semblant de vie dans le cadavre, le constat de décès aurait pu être dressé vendredi dernier, 7 octobre.
Ce jour-là, l’Etat réussit non sans mal à couvrir le grand emprunt public de 1,5 milliard en faveur de l’industrie privée. Il avait fallu quatre jours (…) pour réussir cette opération qui injectait un sang frais dans le corps du moribond. L’industrie privée, en effet, dans les secteurs de pointe notamment, est devenue incapable de se procurer par ses moyens propres les capitaux nécessaires. Elle a besoin de prêts de l’Etat. L’Etat pour lui prêter, emprunte aux particuliers et aux banques, qui veulent bien lui confier leur argent, à lui, l’Etat, mais non pas aux sociétés privées.
Pour faire sortir l’argent de ses cachettes, l’Etat, en effet dispose de moyens que l’industrie privée n’a plus : il garantit le remboursement de ses emprunts et rémunère l’épargne (…). »
De la rétro-actualité en somme.