Voilà c’est plié, le slogan était trop révolutionnaire pour le parti unique chinois et le courageux CIO. Imaginez plutôt : un badge « Pour un monde meilleur » arboré par nos athlètes devant une planète assise face à son téléviseur. Et pourquoi pas « bridés, consanguins et pédophiles » tant qu’on y est ! Le régime chinois a le droit au respect tout de même ! « Pour un monde meilleur » franchement… vouloir imposer ça, c’est dégradant, insultant et surtout profondément raciste (dirait le sémillant Mélenchon). « Pour un monde sympa où on ne critique pas les dictatures » à la rigueur, ça l’aurait peut-être fait. Déjà que la Charte olympique prône une très tendancieuse « société pacifique soucieuse de la dignité humaine ». On devrait se féliciter que le régime chinois n’ait pas exigé qu’on amende la Charte olympique !
Et puis il y a aussi un problème plus prosaïque, utilement rappelé par le président du Comité national olympique et sportif français Henri Sérandou : « On ne peut pas mettre un badge pour la cause d’untel, un badge pour une autre cause ».
C’est vrai quoi. Soyons réalistes quelques secondes. Marre de ces pleurnichards droit-de-l’hommistes qui placent leurs revendications comme des encarts pubs. Les sportifs ne sont pas des hommes-sandwich ! Et puis un 100 mètres avec 3 kilos de badges, ça ne le fait pas. Au CIO, l’emplacement est dûment réservé à ceux qui payent : les annonceurs et les sponsors. Eux au moins, c’est des pros et ils sont légit’. Si chacun y va de sa petite requête perso, genre : « liberté d’expression ici », « liberté de conscience là », « non à la peine de mort », ça sera la chienlit !
Sans compter qu’être contre la peine de mort et le revendiquer durant les JO de Pékin, c’est petit. Très mesquin même, parce qu’aujourd’hui le régime chinois est médaille d’or des exécutions d’état (passant devant l’Iran). Ah la jalousie des Occidentaux. On est vraiment pingre.
En attendant, allons tous nous cultiver sur la cctv.