On sent une hésitation autour de la récente indépendance du Kosovo. Personnellement, je ne vois pas où est le problème. On s’inquiète de quoi exactement ? De la généralisation de ce type de revendication partout en Europe ? Apparemment oui. L’Espagne qui n’a pas reconnu le pays a peur que les Basques ou les Catalans emboitent le pas.
Ce que le président actuel de la Serbie, Tadic, ne manque pas de souligner :
« Si vous fermez les yeux sur cet acte illégal, qui peut vous garantir que des régions de vos pays ne vont pas proclamer leur indépendance de la même façon en toute illégalité ».
Comme si les choses étaient équivalentes… L’indépendance du Kosovo est légitimée, à mes yeux, essentiellement à cause des horreurs xénophobes commises par Milosévic en 1999. Je ne vois pas d’autres minorités en Espagne ou en Grèce (qui ne reconnait pas non plus le Kosovo pour les mêmes raisons) qui aient subi un crime contre l’humanité caractérisé (c’est le terme employé notamment par le Tribunal pénal international sur l’ex-Yougoslavie de La Haye – TPIY).
Chacun y va de son laïus, la main sur le coeur, expliquant qu’il faut que les peuples se donnent la main, unis derrière un drapeau et un pays souverain, sans chercher la division. Sauf que lorsqu’on se fait massacrer au nom de ce même drapeau ou de ce même pays, je trouve plutôt normal qu’on en veuille un autre.
Évidemment, si on soutenait Milosévic à l’époque, ce qui fut le cas de Chevènement (et des souverainistes transcourants), l’indépendance dérange.
Quant aux Serbes refusant l’indépendance du Kosovo, leur seul problème est d’être recroquevillé sur un mythe datant du 14e siècle, mythe ultra nationaliste et xénophobe dont ils oublient bien vite que c’est le même qui a nourri l’imaginaire de ceux qui commettaient un génocide (toujours selon le TPIY) à Srebrenica.