Rappel de quelques fondamentaux :
La République est « indivisible, laïque, démocratique et sociale » (notre Constitution). La loi de 1905 rappelle que la « neutralité est la loi commune de tous les agents publics dans l’exercice de leur fonction ».
Dans son discours du Latran, notre nouveau chanoine (divorcé, ça ne pose pas de problème apparemment, tant mieux pour lui) a insisté sur le fait que la « République laïque a sous-estimé l’importance de l’aspiration spirituelle ».
Mais la religiosité est pourtant une valeur en vogue partout dans le monde. N’est-ce pas les laïques et les athées qui sont LA minorité à protéger après avoir été brimée en tous lieux et de tout temps ?
On aurait négligé « le besoin de la France d’avoir des catholiques convaincus qui ne craignent pas d’affirmer ce qu’ils sont et ce en quoi ils croient ».
Les catholiques de France craignent quelques choses ? Meurtre, assassinat agression, menace de mort ? Aucun catholique n’a pourtant jamais été tué, menacé ou agressé du fait de sa croyance dans l’histoire récente en France. De plus, les catholiques ont leur chaîne câblée, des émissions sur le service public pour « affirmer » haut et fort leur religion (ce que n’ont pas les laïques athées). Alors où est le problème ?
Notre président a également fait allusion à une laïcité « épuisée » ou guettée par le « fanatisme ».
Laïcité épuisée, certainement. Surtout sous la pression de l’entrisme religieux et obscurantiste mondial grandissant.
Fanatique ?
Un laïque athée a-t-il jamais mis le feu à un cinéma qui passait un film catholique ? Non.
Un laïque athée a-t-il jamais poussé des femmes catholiques à avorter en les interpellant aux grilles d’hôpitaux publics ? Non.
Un laïque athée a-il jamais attaqué en diffamation l’Église catholique pour ses propos sur l’athéisme ou la laïcité ? Non.
Dans ces 3 cas, on ne peut pas en dire autant des catholiques.
Qu’on ne me ressorte pas les Hitler ou Staline qui n’avaient rien d’athée, mais étaient surtout de parfaits mystiques exaltés, pour accuser l’athéisme d’agression sur les croyants.
Le statu quo aurait été un moindre mal. Mais vouloir enterrer la « guerre des deux France » (cléricale et révolutionnaire) en chargeant les athées laïques, c’est s’assurer de la rallumer.
Si le président s’autorise à parler religion de cette manière, attendons-nous à des préfets dissertant « transcendance » lors de leurs discours officiels ou des CRS se signant avant une intervention musclée…
Épilogue : Jean-Marie Bigard qui accompagnait Sarkozy a baisé l’anneau du pape. Ceci n’est pas une contrepèterie. Belle gueule, cette délégation. C’est dans ces moments là qu’on est fier d’être français…