Outre d’être un ami, Benjamin Boccas est aussi photographe. Il cherche depuis quelque temps à explorer les univers virtuels (après de nombreuses séries, notamment celle-là qui me touche particulièrement même si elle n’a rien à voir).
Il m’a gentiment proposé de tirer mon portrait vu que je suis un mélange improbable de geek, de nerd et d’aventurier du numérique, son coeur de cible. Dans un même temps, il a pris des photos de mon avatar dans le jeu persistant en ligne, World of Warcraft que je cotoie depuis pas mal de temps maintenant.
L’amusant pour moi reste que ces photos ont été prises à un moment très particulier : peu de temps avant que je n’atteigne (après de laborieux mois) le niveau maximum 70 – ce qui ne parlera qu’à ceux qui connaissent.
Une page est donc tournée. Ça peut paraître un tantinet solennel de dire ça comme ça, mais ça fait tout de même presque 2 ans que je traine le même personnage auquel j’associe, avouons-le, une certaine charge affective. J’ai vécu dans ce jeu des choses étranges et fantastiques. Je garde le souvenir vivace de quêtes, d’instances ou de paysages virtuels que j’ai du mal à qualifier aujourd’hui. Des émotions tirées du virtuel mais avec un ressenti, pour le coup, bien réel.
Toutes ces heures de jeux ont-elles été des heures perdues ? Je ne sais pas.
Parce qu’au final ces souvenirs « virtuels », je les rangerai à côté d’autres, provenant du monde réel sans que je puisse finalement les différencier.
Je me dis qu’en définitive un bon souvenir reste un bon souvenir, d’où qu’il provienne et qu’ils sont suffisamment rares, les bons souvenirs, pour qu’on ne les jette pas à la poubelle.
Chemin faisant, je me pose des questions pataphysiques : quelle sera la part des souvenirs vécus online et offline à la fin de ma vie ? Si pour moi, le vécu tiré de la vraie vie restera très probablement le principal aliment de mes souvenirs, qu’en sera-t-il des générations futures ?
Prendra-t-on des captures d’écran comme on prend aujourd’hui des photos souvenirs pour se rappeler les bons moments virtuels ? En tout cas, moi oui.
Une chose est certaine, ce que j’ai vécu dans World of Warcraft, n’est que l’avant-gout des prémices du début de ce qui nous attend demain. Et je trouve ça grisant. ^^