Barnier, Dati, Cavada, Thréard, soutiens de Tibéri ?

J’étais ce matin en train de prendre mon café Place Maubert, et qui vois-je ?

Tibéri confiant

Tout sourire, chaleureux, convivial, attentionné, courtois et surtout condamné à 10 mois de sursis et 3 ans d’inéligibilité, l’encore maire du 5e, pavane.

Donc, je buvais mon café confortablement en terrasse et évidemment les groupies de Tibéri sont venus me coller ce prospectus à la figure.

Barnier Dati Tibéri Thréard

Et là, surprise : le tract de campagne de Banier-Dati-Cavada s’accompagne d’un texte d’Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro. Le texte reprend les arguments que l’éditorialiste a développés sur son blog : en gros, les autres ont fait pire (surtout les cocos, super argument), « Pas de quoi fouetter un chat », et la justice n’apporterait aucune preuve contre Tibéri (!).

Est-ce que Barnier, Dati, Cavada savent que leur matériel de campagne est utilisé par les tibéristes du 5e ? Ou, ce que je n’ose croire, ils auraient donné leur accord à cette insertion dans les tracts pour les élections européennes à venir ?

J’aimerais bien savoir…

PS : une suggestion à l’attention de mes amis de l’UMP : s’il vous plaît, faites qu’on suspende Tibéri jusqu’à son appel. Je me souviens qu’à une autre époque, un certain Juppé avait quitté le gouvernement pour beaucoup moins que ça…

Twitter : notre Parlement exposé à l'espionnage ?

J’avais découvert lors des attentats de Bombay, la possibilité de trouver les messages envoyés par les usagers de Twitter dans un rayon précis (de 1 à plusieurs km), quel que soit l’endroit de la planète (même de Pyongyang, Guantanamo ou Bagdad !). J’avais également alerté sur les dangers de la géolocalisation pour les usagers de base (Twitter peut vous faire perdre votre emploi ou votre moitié…).
Apparemment, mon blog n’est pas lu par nos amis les parlementaires (je leur en veux pas). Parce qu’aujourd’hui, n’importe qui peut lire (ou espionner) les messages qu’envoient les personnes situées à l’Assemblée, au Sénat ou à proximité.
Comme ci-dessous du Palais-Bourbon (anonymisé par mes soins, je suis pas vache).

Twitter danger Parlement

Il est essentiel que les administrations parlementaires communiquent au plus vite des conseils d’utilisation de base aux parlementaires, aux fonctionnaires des assemblées et aux assistants. Afin de garantir un minimum de confidentialité.
Lorsque je travaillais au Sénat jusqu’à l’hiver dernier, jamais je n’ai twitté de la Haute Assemblée. Une précaution que nous ne sommes vraisemblablement pas nombreux à prendre.

Faites attention lorsque vous twittez de l’Assemblée (Palais Bourbon) ou du Sénat.

Quelques conseils de base :
– Envoyez des messages privés (D xxx) et évitez de répondre avec @xxx, qui est public.
– Désactivez les fonctions GPS de Twitter.
– Employez des groupes fermés pour communiquer avec votre équipe.

Si ça continue, je vais monter une boite de consulting !
Pour plus d’info, n’hésitez pas à me contacter.

Mélenchon : tromperie sur la marchandise ?

Une question me taraude. Quand on est sénateur de l’Essonne sans discontinuité depuis le 28 septembre 1986, qu’on a obtenu son mandat grâce au parti auquel on a adhéré, au travail acharné de ses militants, de ses élus locaux et qu’on décide (ce qui est parfaitement légitime) de le quitter, est-ce qu’on ne doit pas rendre son mandat ?
Ma réponse est simple : oui. Du moins si on a une once d’éthique politique.

Parce que sinon ça veut dire quoi ? Qu’on peut être élu sur une étiquette et lui dire « merde » le lendemain en gardant tous les bénéfices de la fonction ?

J’aime bien ce que dit Mélenchon sur certains points, la laïcité notamment, mais tout ça s’effondre, à mes yeux, s’il persiste à vouloir le beurre, l’argent du beurre et ses mandats étiquetés socialistes.

La grande gueule Mélenchon, pour révolté qu’il soit, n’a finalement que peu de corones cojones et reste un petit profiteur du système.

Sauf s’il abandonne tous ses mandats obtenus en tant que socialiste. Là, il aurait de la gueule le Mélenchon.

PS : je ne suis pas PS.

PPS : et puis j’apprends du perspicace Vinz que Mélenchon avait prévu son pseudo coup de théâtre, bien avant le congrès. C’est pas jojo tout ça… Voir le commentaire de Vinz ci-dessous. 🙂

Web série : "Monsieur Mélenchon"

[copinage] Voilà un petit OVNI sympathique, je ne parle pas de Mélenchon, quoique, mais de la mini série in progress que réalise l’équipe de Teletoc autour d’Arnauld Champremier-Trigano. La série qui se déroule en amont du Congrès du PS, se propose de suivre « Monsieur Mélenchon » jusqu’à la clôture de l’événement. C’est plutôt cash, comme Mélenchon.
Le montage est travaillé et on y apprend des choses sur l’individu et le fonctionnement interne du PS.
Sinon, très bon le « Précédemment dans Monsieur Mélenchon ». 😉
Aujourd’hui : épisode 2.

Anonymiser le politique

En fouillant mes archives, je suis tombé sur vieux texte que j’avais écrit en 2002 après le choc du 21 avril. J’ai trouvé amusant d’en ressortir un extrait à quelques semaines du Congrès du PS.
J’y faisais un rêve : et si les motions (et les textes de lois !) étaient anonymes ? Il se passerait quoi ?

D’abord, le constat. Tous les partis sont traversés de courants, d’écuries, de clubs. Bref d’enjeux de personnes. De fait, on ne se positionne plus que par rapport à une signature. Qui a écrit cet amendement ? Qui a rédigé cette motion ? Qui est a l’origine de cette proposition ? Nous sommes tous alors réduits, non pas à lire le texte, mais à chercher à savoir ce que le vote de telle ou telle proposition impliquera dans les équilibres de courants (et les répartitions de postes). Cette atmosphère est à l’origine du discrédit politique. Pas la peine d’en faire des tonnes. Ce qui exaspère l’électorat et les citoyens comme moi c’est justement cette personnalisation à outrance des enjeux politiques.

J’arrête le blabla et j’en viens à ma proposition qui se veut un idéal. Pourquoi ne pas rendre les propositions, textes motions et amendements, anonymes ? Qu’on ne sache pas qui les a signé ! On serait soudainement contraint de lire les textes ! De se positionner sur le fond tout simplement parce qu’on aurait pas d’autre choix.

C’est beau de rêver.