Diffusion du documentaire "Docteur la Mort" sur Planète.

Cinq ans plus tard, mon enquête sur le « project Coast » (programme sud-africain d’armes biochimiques contre les noirs) reste d’actualité… Le principal accusé, « Dr la mort » ou Wouter Basson reste aujourd’hui encore un homme libre. Stériliser ou éliminer les noirs, voilà ce qu’était l’objectif du régime d’apartheid – un projet qui ne cessera officiellement qu’après 1994 avec l’arrivée de Nelson Mandela au pouvoir. Le programme militaire coûtera la vie à plusieurs milliers de noirs africains (exécutés ou transformés en cobayes humains). Rarement, la science médicale ne se sera autant impliquée dans une entreprise de mort – au point d’envisager de mettre sur pied une molécule mortelle… uniquement pour les noirs. Un projet fou, raciste et meurtrier, qui restera malheureusement impuni. La “justiceâ€? ayant tranché avec juge blanc nommé sous l’apartheid, l’épisode est donc clos.

Peut-être, mais pas pour les familles des victimes qui attendent, pour certaines, qu’on leur dise encore où sont leurs proches décédés. Il faudrait peut-être pas l’oublier.

PREMIERE DIFFUSION, CE SOIR SUR PLANETE
“DOCTEUR LA MORTâ€? 52 mn, 21h45
[Tristan Mendès France, Jean-Pierre Prévost] [transcript du docu]

REDIFFUSIONS :
> 18, 20, 29 Avril 2006
> 07 Mai 2006 à 01h20
> 09 Mai 2006 à 11h25

Telerama gratifie le documentaire d’un « T ».

Plus d’info : Je renvoie ici à l’interview vidéo que j’ai donné à Anne-Valérie Mercier sur Itélé lors de la sortie de mon bouquin sur le sujet en 2002.

MAJ : Le genre de détournement que j’adore. Méthodes pro-dieudo évidemment…
http://association-mnh.com/modules.php?name=News&file=article&sid=33

Votre chat est-il sioniste ?

C’est à cette question que nous invite le très peu sympathique site musulman quibla.net (proche de Dieudonné) en lançant un boycott de produits israéliens considérés comme sioniste. En effet, outre l’interdiction d’acheter du Crunch, Maggi, Nesquik, Kit Kat, After Eight ou Galak (tout ce que j’aime), quibla vise surtout Friskies ! Attention donc à ce que votre chat ne soit pas un agent du Mossad, ne le nourrissez pas au Friskies.

Tribune dans LE MONDE sur le décès d'Arafat

Tribune dans LE MONDE sur le décès d’Arafat 
Date de Création: 26 Nov, 2004, 10:14 PM

Un vieux mythe antisémite, par Tristan Mendès France  

LE MONDE | 25.11.04 | Qu’il en soit porteur, qu’il le répande ou l’inocule, le juif entretient depuis toujours des relations mystérieuses avec la maladie, l’épidémie ou le poison. Cet amalgame, ce fantasme, revêt en réalité, et depuis fort longtemps, la forme d’un véritable mythe antijuif. Pour s’en convaincre il suffit de revenir sur la longue liste, non exhaustive, des accusations portées contre ces derniers dès le début du Moyen Age. Souillure des hosties à l’époque de l’Inquisition ; légende du Juif errant traînant derrière lui épidémies et calamités ; puits empoisonnés durant la Grande Peste noire au XIVe siècle ; Protocole des sages de Sion, texte apocryphe de 1900 dont le 10e chapitre rapporte la volonté des juifs de répandre des épidémies sur le monde ; épisode de la « maladie n°9 », « infection juive » à Paris en 1920 ; typhus du ghetto de Varsovie en 1940 ; « complot des docteurs juifs » de Staline en 1956 ou « scandale du chewing-gum empoisonné » par le Mossad en Egypte en 2002… : nul ne peut nier aujourd’hui combien la combinaison juif/poison a été et reste encore un puissant catalyseur de la haine du juif, de l’antijudaïsme chrétien à l’antisémitisme contemporain. Et puis on en vient tout naturellement à s’interroger. Sur la crédulité de certains et notamment de ceux qui portent très haut l’idée d’un complot juif contre Arafat aujourd’hui. Cette polémique post mortem laisse une profonde impression de malaise.Les faits semblaient pourtant clairs. Arafat était âgé, il est décédé. Si un chef d’Etat ou un leader politique était mort sur le sol français des suites d’un empoisonnement, comment imaginer une seule seconde que les autorités françaises n’aient pas engagé une procédure judiciaire ? Si elles ne l’ont pas fait, c’est simplement qu’il n’y avait pas lieu de le faire.Reste que certains veulent croire à l’assassinat. Pourquoi ? Parce qu’il y a cet ancien mythe antijuif qui leur fait les yeux doux. Et la tentation est forte, très forte. Après la perte d’un homme politique qui incarnait leur cohésion identitaire, ces adeptes de la conspiration retrouvent ici leur force derrière un ennemi invisible : les services secrets israéliens. Cette idée, que rien ne semble pouvoir arrêter, est si puissante que personne, sauf suicidaire, n’imagine aller dans les rues de Gaza pour expliquer : « Non, Arafat n’a pas été assassiné. Il avait une cirrhose… »Les autorités palestiniennes et leurs représentants semblent de plus en plus perméables à ce doute de circonstance, voire se complaire dans l’expression d’un doute providentiel, qui, si souvent, a nourri l’argumentaire négationniste… Difficile de ne pas lire derrière « l’opinion de la rue arabe » la réactivation du mythe millénaire du juif empoisonneur, mythe dangereux parce qu’essentiellement antisémite.
Tristan Mendès France est assistant parlementaire, essayiste.

•ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 26.11.04  

Les dérives négationnistes du Hezbollah.

Les dérives négationnistes du Hezbollah. Date de Création: 10 Mar, 2000, 12:39 PM

Le Hezbollah pro-iranien n’est désormais plus considéré comme un groupe terroriste. Dont acte. Pourtant, ces dernières années, au moment de sa reconversion et de l’obtention d’une fébrile légitimité, le Hezbollah a contribué à planter une bien mauvaise graine dans le sol pétri de haines du Moyen Orient. Une graine, c’est le négationnisme, qui gangrène les principales capitales de la région. La violence infligée n’est plus un terrorisme physique mais moral, verbal et pourtant indépassable, peut-être plus destructeur encore que la lutte armée. Cette graine a commencé son œuvre il y a quelques années, importée de France par Roger Garaudy qui, on s’en souvient, était triomphalement accueilli en Egypte à la suite de sa condamnation par la XVIIe chambre correctionnelle de Paris, au mois de février 1998. Le livre de l’ancien philosophe communiste converti à l’Islam, « Les Mythes fondateurs de la politique israélienne », soutenait la thèse selon laquelle Israël aurait fabriqué le mythe de la Shoah dans le but d’acquérir une légitimité sur la terre de Palestine.

Le 31 janvier dernier, Mohamed Kheir al-Wadi, éditorialiste au quotidien gouvernemental syrien Tishreen, écrivait : « Le Sionisme a créé le mythe de l’Holocauste pour terroriser le monde intellectuel et politique […] Je pense qu’Israël et les organisations sionistes ont deux objectifs. Le premier est de recevoir plus d’argent de l’Allemagne et des pays occidentaux en compensation du prétendu Holocauste. Le second objectif est de s’appuyer sur le mythe de l’Holocauste pour accuser d’antisémitisme tout opposant au Sionisme et à sa politique expansionniste ». Cette déclaration est loin d’être marginale.

Des dizaines de déclarations similaires ont fleuri ces dernières semaines sur les médias officiels Syriens, Libanais, des Emirats ou du Qatar. Autant de pays visités il y a deux ans par Garaudy. Le site Internet qui soutient officiellement l’ancien philosophe, « Radio Islam », créé par l’opposant marocain Ahmed Rami, est l’un des plus vastes sites négationnistes du Web, hébergeant aussi bien la « Revue d’Histoire Révisionniste » de Robert Faurisson que le site du Hezbollah (www.hesbollah.org). Ahmed Rami est par ailleurs un ami du Hezbollah et des principaux dirigeants iraniens chez qui il était accueilli en grande pompe à plusieurs reprises au cours de ces dernières années. Cet engrenage, loin de favoriser un rapprochement israélo-arabe, tels que le laissaient envisager les accords d’Oslo , attise au contraire les haines et rend tout dialogue laborieux. Hosni Moubarak, en visite au Liban il y a deux semaines, prenait verbalement position en faveur du Hezbollah. Et c’est en Egypte que les thèses négationnistes de Garaudy se sont le plus rapidement développées. La conversion « résistante » du Hezbollah a également permis d’élaborer une rhétorique de victimisation qui identifie l’Etat d’Israël et ses dirigeants au régime nazi. Ainsi, le 28 février dernier, la télévision d’Etat libanaise déclarait qu’Israël partageait avec le nazisme « un même racisme, une même criminalité et, globalement, la même histoire ». Quelques jours plus tôt, le 22 février, dans un même ordre d’idée, on pouvait lire dans le quotidien gouvernemental syrien Al Thawra, sous la plume de l’éditorialiste Muhammed Ali Bouzha : « Israël se révèle une entité pleine de haine et de racisme, qui sponsorise le terrorisme, surpassant même les Nazis et leurs actes criminels par ses meurtres, destructions, dévastations et son dédain à l’égard de l’humanité ».
A l’heure où notre Premier Ministre subie encore les foudres politiciennes de certains arrivistes pour avoir dit une vérité toute simple, proposons à ces détracteurs d’aller sur le site du Hezbollah pour voir ce qui s’y dit réellement, qu’ils visitent le site en regardant attentivement les séquences vidéos dites « d’actions résistantes » où les attentats ont été filmés en direct.

Tristan Mendès France
Michael Prazan
10/3/00

Les conseils en « Shoah business » de Roger Garaudy.

Les conseils en « Shoah business » de Roger Garaudy.

Date de Création: 01 Mar, 1998, 12:52 PM

Roger Garaudy – Profession :  » Shoah businessman « .La condamnation vient de tomber ; Roger Garaudy a été condamné le vendredi 27 février, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, à verser 120 000 francs d’amende pour la  » contestation de crimes contre l’humanité  » présente dans son ouvrage négationniste les Mythes fondateurs de la politique israélienne, où il dénonce notamment l’instrumentalisation par l’État hébreux du  » mythe  » des 6 millions de juifs massacrés en vue de réparations substantielles, et à terme, d’une domination sur le monde…

Durant le procès, Roger Garaudy justifie cette analyse par ce commentaire: «  Je ne fais pas commerce des os de mes grands-parents, moi ! « . Et il a tout à fait raison. Constatation pragmatique s’il en est : Ça n’est pas un créneau très porteur, du moins sur le terrain pécuniaire. Il en va tout différemment quand on fait du « Shoah business « . La formule est de lui. Et s’il a accusé les parties civiles de s’adonner à ce genre de commerce, c’est en fait lui qui en est le principal architecte, et en l’occurrence, le seul et unique bénéficiaire.

Car le parcours de Garaudy, expert en  » Shoah business « , est à bien des égards exemplaire : Il commence par dénoncer le mythe, instrumentalisé par Israël, des 6 millions de juifs exterminés dans un ouvrage négationniste en s’assurant le soutien de l’abbé Pierre – l’homme le plus populaire de France -. Quand d’autre part il parachève sa conversion à l’islam entamé à grand bruit quelques années plutôt (L’islam étant de ce point de vue assez pratique ; il permet de jouer sur l’ambiguïté du terme sémite, et par conséquent, de se soustraire à tout soupçon d’anti-sémitisme). En professionnel de la communication, il entreprend un lobbying feutré mais non moins actif (de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par les milieux islamistes). Un peu de patience, et les protestations, les indignations se font entendre. Le procès pour  » contestation de crimes contre l’humanité  » pointe son nez. Roger Garaudy n’a plus qu’a se faire représenter par un avocat tant sulfureux que médiatique, Me Vergès pour ne pas le citer, et la résonance de l’affaire est garantie.

 » Raaja  » Garaudy est alors fin prêt pour des voyages somptuaires parsemés de colloques, de conférences ou d’interviews au Qatar, aux Émirats Arabes Unis, en Égypte ou en Jordanie. Il profite de soutiens d’amitié en Iran, au Chili ou même en Inde. Des campagnes de presses (notamment celles du quotidien arabe Al Kaleej) lui rapportent quelques 100 000 $ à quoi il faut ajouter un don de 50 000 $ généreusement alloué par la femme du président émirati. Les ventes de l’ouvrage révisionniste – à l’origine de cette manne -, dynamisées par la 30e Foire internationale du livre du Caire lui assure un pécule confortable. Bientot, Garaudy devient un philosophe de dimension internationale paré de prestigieuses distinctions. Incidemment, Garaudy se fait ériger un site Internet – sorte de produit dérivé – afin d’entretenir la flamme du  » Shoah business « .

Le jugement rendu, c’est le moment de faire le bilan de l’entreprise Garaudy : 100 000 $ + 50 000 $ = 150 000 $ ( soit 900 000 francs). Amende suite à la condamnation : 120 000 francs. Au total une plus value de 780 000 francs, soit 6,5 fois le prix de l’amende. Sans compter que l’obtention de cette plus value précède le rendu de la peine, qui de toute façon est repoussé à de meilleurs jours par l’appel de la décision de justice. Une prise de risque pour ainsi dire quasi-nulle qui ferait pâlir les meilleurs investisseurs financiers. Voici donc, devant nos yeux ébaillis, l’avènement d’un nouvel Eldorado morbide, un  » Shoah business  » dans les regles de l’art, impeccablement géré, rentable, dividendes médiatiques en sus.

Mais comment fait-il ? se demandera-t-on. Quel est son secret ? Y a-t-il une méthode Garaudy ? Laissons à notre expert le soin de résumer son entreprise lucrative dans une formule économique simple et explicite :  » J’ai défié la loi, j’en récolte les fruits « . Une stratégie commerciale sans état d’âme. À méditer…

Tristan Mendès France
Michael Prazan
1er mars 1998.