La tambouille idéologique de Dieudonné de moins en moins digeste : la liste juive des Ogres. Enquête en Dieudonnie (1)

Je vous propose une sorte de verbatim de l’horreur, un rapide plongeon dans la Dieudonnie actuelle. Je rebondis sur des analyses récentes qui montrent le rapprochement subliminal qu’opèrent les partisans de Dieudo avec le FN : Ici ou . Voici donc la galerie qui glace :
• Le FN ?

« le seul parti politique français qui, sans compromis et sans concession, refuse et combat le Nouvel Ordre Mondial. Il est de notoriété publique que l’affaire de Carpentras ainsi que l’affaire du meurtre du Marocain lui ont injustement été imputées. On se souviendra du coup-monté du pouvoir et des médias selon lequel sitôt après l’élection de 2002, le FN aurait essayé d’assassiner Chirac ! » Et blablabla… Sur un site émanation dieudonesque.

• Golnish Dieudo même combat ?
Ben oui, c’est normal non ? Ici (site négationniste) et . Sans oublier le rapprochement avec le mouvement d’extrême-droite Chasse Pêche, Nature et Tradition… (Lire ici in fine)

• Et les horreurs commises au Darfour ? « DARFOUR …. Crématoire ? », très drôle. Super drôle même, surtout quand c’est pour « souligner » le fait que trop d’associations « sionistes » dénoncent le génocide… On croit rêver. Ici.

• Et Milosévic ?
Non là quand même on va pas me dire que Dieudo soutient le bourreau serbe… ? Eh ben si. Ici

« Milosevitch s’est défendu avec un courage indomptable. « 

• Oh et puis tant qu’on y est (…) :

« A Nuremberg, il fut condamné à perpétuité, comme « criminel de guerre » alors qu’il était plutôt « criminel de paix » et il n’a jamais eu l’occasion de s’exprimer. » De qui on parle ? Ben du criminel nazi Rudolf Hess… of course.

• Et puis il y a les commentaires des articles dieudonnesques / La liste « juive » des médias.
Toujours modérés a priori, donc publiés avec l’imprimatur de nos idéologues en chef et notamment cette très jolie liste de noms supposés juifs et surtout supposés démontrer l’éternel sur représentation des juifs dans les médias, le 21 mars dernier…

[MAJ] 6 juin 2006. J’avais publié cette liste et mis un lien vers une copie d’écran pdf de la liste juive des Ogres. Je voulais attirer l’attention de tous sur les dérives du réseau dieudonnesque. C’est chose faite, médiatiquement déjà. Les premières actions en justice ayant commencées, je retire, le coeur légé, la liste incriminée. Je transmettrai copie de la liste à qui me demandera. ^^

Et puis un pari que je fais : Dès que lesogres se seront réveillés et verront le clip malsain sur le 11 septembre « Loose Change », ils vont adorer. D’ailleurs, ils accueillent depuis peu, me semble-t-il, une signature qui leur correspond bien.
(Merci Natizen et Tatou)

Contre le FPÖ un espoir : la CEDH.

Date de Création: 12 Nov, 1999, 12:32 PM

Voici quelques arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH, devenue récemment permanente) qui en révélant toute l’ambiguité de la politique judiciaire autrichienne face au FPÖ (le parti populiste de Jorg Haïder), ouvre la voie à une nouvelle résistance institutionnelle. À plusieurs reprises du milieu des années 80 à nos jours, les juges autrichiens ont condamné pour diffamation tous ceux qui relevaient les accointances du FPÖ avec l’idéologie nazi. Très procéduriers, comme leurs acolytes français du FN-MNR, les meneurs autrichiens d’extrême droite ont systématiquement attaqué en justice et ont toujours obtenu gain de cause devant des juridictions autrichiennes par trop conciliantes. Si ce n’était pour les arrêts de la CEDH, toute réaction citoyenne resterait muselée.
Très instructives, ces quelques affaires le sont à plusieurs titres. Jugez plutôt.

Le 9 octobre 1975, quatre jours après des élections législatives en Autriche, M. Simon Wiesenthal, président du Centre de documentation juive, accusa dans un entretien télévisé M. Friedrich Peter, président du Parti libéral d’Autriche (FPÖ), d’avoir servi pendant la seconde guerre mondiale dans la première brigade d’infanterie des SS, qui avait à plusieurs reprises procédé à des massacres de civils derrière les lignes allemandes en Russie. Le lendemain, M. Bruno Kreisky, chancelier sortant et président du Parti socialiste d’Autriche (SPÖ), fut interrogé à la télévision sur ces accusations. Immédiatement auparavant, il avait rencontré M. Peter à la Chancellerie fédérale. Leur réunion s’inscrivait dans le cadre des consultations habituelles entre chefs de partis en vue de la formation d’un nouveau gouvernement; elle avait éveillé beaucoup d’intérêt dans le public, parce qu’avant les élections du 5 octobre on avait examiné l’éventualité d’un gouvernement de coalition Kreisky-Peter (Nous sommes en 1975, que dire de la position de l’actuel gouvernement autrichien ?). Kreisky soutint avec vigueur M. Peter, qualifiant les activités de M. Wiesenthal de « mafia politique » et de « méthodes de mafia ». Le rédacteur en chef de la revue Profil M. Lingens, décida de publier les informations concernant le passé nazi de M. Peter, et les complaisances du Chancelier à son égard. La sanction ne se fit pas attendre. Il fut attaqué pour diffamation, et condamné par la justice autrichienne à de lourdes amendes. Ayant épuisé tous ses recours juridictionnels, M. Lingens porta l’affaire devant le CEDH qui à la stupéfaction des chroniqueurs, jugea le 24 juin 1986, contraire à l’article 10 de la convention (liberté d’expression), la décision autrichienne.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la Cour européenne eut à connaître d’autres affaires semblables en tout point à la précédente : Le 29 mars 1983, par exemple, pendant la campagne pour les élections parlementaires, une émission de télévision relata certaines déclarations de M. Walter Grabher-Meyer, alors secrétaire général du Parti libéral d’Autriche (FPÖ) et, fait notable, membre de la coalition au pouvoir : il avait suggéré de relever de 50 % les allocations familiales des femmes autrichiennes, et de diminuer de moitié celles versées aux mères immigrées. M. Oberschlick rédacteur en chef de la revue autrichienne Forum, compara alors dans ses colonnes cette proposition du FPÖ au manifeste du NSDAP du 24 février 1920, notamment son article 7 : “ Nous exigeons que l’État s’engage à veiller par priorité aux possibilités d’emploi et aux moyens de subsistance de ses ressortissants ». Encore une fois, les instances judiciaires autrichiennes constataient l’existence d’une diffamation à l’encontre du dirigeant FPÖ. Encore une fois la CEDH rectifiait le tire par son arrêt du 23 mai 1991. Leçon retenue ?

Certainement pas. Le 7 octobre 1990, Jorg Haïder, président du parti libéral autrichien (FPÖ) depuis 1986 et chef du gouvernement du Land de Carinthie, prononça au mont Ulrich à l’occasion d’une « célébration de la paix », un discours à la gloire de la « génération de soldats » qui avaient participé à la seconde guerre mondiale. Il y exprimait l’idée que tous les soldats, y compris ceux de l’armée allemande, avaient combattu pour la paix et la liberté. Un journaliste tenta alors de rapporter ces faits en soulignant le caractère apologétique du discours. M. Haïder porta plainte devant les juridictions de son pays, qui condamnèrent, sans grande surprise, l’impétrant. La CEDH, sept année plus tard, sanctionnera de nouveau une Autriche qui, condamnations après condamnations, semble doucement prendre la mesure de l’image détestable qu’elle donne à la communauté européenne et internationale.

Aujourd’hui, seule la Cour semble avoir les moyens de lutter contre la dérive réactionnaire de l’Autriche. Cette institution gagnerait a être reconnue et ses combats méritent d’être salués. D’ailleurs, si sa condamnation pour diffamation envers Jean-Marie Le Pen est maintenue, Mathieu Lindon peut être certain de trouver chez elle un allié fiable. Après un Oberschlick contre Autriche à quand un Lindon contre France ?

Tristan Mendès France
12nov99

Séismes boursiers et résurgences antisémites

Aux abords des grandes questions de société que soulèvent les récents crash économiques, un phénomène périphérique prend de plus en plus d’empleur. Ainsi, une figure européenne et mythologique est sur le point de renaître dans des lieux jusqu’alors étrangers à ce type de culture.
Cette figure, c’est celle du juif argentier, spéculateur, banquier ou usurier, insatiable manipulateur d’argent dont le népotisme ou les attaches de par le monde le placent au centre d’un vaste complot international.
En Malaisie, où l’antisémitisme n’est pas connu pour être particulièrement virulent (d’autant plus que très peu de juifs y résident) le premier ministre Mohammad Mahatir a récemment déclaré que la chute du ringgit (la monnaie nationale) serait le résultat d’un  » complot juif  » fomenté depuis New York. Habitués au lepénisme ambiant, on ne pouvait s’étonner, en France, de trouver ce type de discours, ancré culturellement, dans la bouche de certains membres du FN, par ces allusions répétées au  » culte du veau d’or  » et autres  » puissances financières occultes « . Mais la Malaisie nous semblait jusqu’alors bien loin d’une telle dialectique. Il faut croire que certaines idées s’exportent facilement, surtout quand elles savent s’inscrire dans la durée. Car la figure antisémite qui associe juif, argent, usure et spéculation financière ne date pas d’hier. Et si elle réapparaît aujourd’hui, c’est que le véritable mythe qui l’a porté, a probablement survécu jusqu’à nous, comme une image d’épinale ou un réflexe pavlovien. On se souvient peut-être de l’une des définitions du Littré qui, sous le mot juif, donnait cette précision  » … quiconque cherche à gagner de l’argent avec âpreté « . C’est ce juif cupide et sans morale qu’on retrouve dans la littérature dela belle époque (de Jules Vernes à Balzac en passant par Zola. Eh oui, même Zola… – voir Gundermann ou Bush dans L’Argent – ) et dont les Rothchild sont les portes drapeaux involontaires. La  » banque juive  » stygmatisée lors du Crash de l’Union Générale, cèdent le pas à la modernité et aux grands espaces économiques pour devenir un  » monothéisme de marché  » soutenu par le  » capital apatride « . Pour le juif qui  » cherche à gagner de l’argent avec âpreté  » tous les moyens sontbons ; notamment celui qui viendrait à initier une crise économique planétaire. Le Protocoles des Sages de Sion est à cet égard exemplaire. Ce chef d’oeuvre de l’antisémitisme moderne, rédigé en 1900 par la police tsariste, matrice de tous les discours conspirationnistes contemporains, met en scène de vrais-faux sages juifs qui se partagent le monde et exposent leurs différents plans de campagne :  » Nous créerons une crise économique universellepar tous les moyens détournés possibles et à l’aide de l’or qui est entre nos mains  » (3ème protocole) et  » [nous injecterons]le poison du libéralisme dans l’organisation des états  » (10 ème). Ce texte, qu’on retrouve de plus en plus souvent sur leNet, gagne en notoriété dans les pays de l’Est en Russie et plus récemment en Asie, jusqu’au Japon. Le dernier ouvrage d’Uno Masami réactualise ainsi le discours des protocoles derrière un titre éloquent:  » Revealing the Evils of Modern Globalism  » (Démasquer les démons de la mondialisation moderne). Les juifs y sont présentés comme les maîtres du capital mondial, manipulant les politiques nationales par le pouvoir de l’argent et des lobby de l’ombre. Et au coeur du Moyen Orient, dans le cadre d’un processus de paix moribond, l’organe officiel de l’Autorité palestinienne  » Al Hyat al Djadida  » accusait il y a peu M. Nétanyahou d’appliquer comme programme politique … le  » Protocole des sages de Sion « .
Si l’on ajoute à cela un calendrier qui fait coincider une actualité sur la restitution des biens juifs spoliés pendant la seconde guerre mondiale, on peut craindre que l’amalgame juif-fric réintègre l’imaginaire collectif et les discours politiques. Une conjoncture peu favorable qui, on l’aura compris, laisse présager la résurgence de vieux réflexes antisémites.

Tristan MENDèS FRANCE Michaël PRAZAN dans Tribune Juive

" Le débloc-notes " de Max Clos dans le Figaro

Publié in L’événement du jeudi, le 23 avril 98

Comme son nom l’indique le « Bloc-notes de la semaine » est un rendez-vous hebdomadaire, concocté par le responsable de la page « Opinions » du Figaro, Max Clos. Cette rencontre entre le chroniqueur et ses lecteurs est l’occasion de quelques mises au point sur les événements de la semaine, ou de libres discussions, dès que le sujet s’y prête. Convivialité ne signifie toute fois pas désordre. Le « bloc-notes » obéit ainsi à certaines règles :
D’abord la liberté d’expression doit être respectée :  » La page des « Opinions » et spécialement le « Courrier » se veulent un espace de liberté, permettant à tous les lecteurs de s’exprimer, les partisans du FN aussi bien que ses adversaires  » [13/2/98]. Il faut ensuite éviter tout manichéisme : Si  » le Courrier n’est pas – et ne deviendra pas – une machine de propagande au service du Front national  » [13/2/98], il n’empêche que  » Le FN est un parti légal. Ses partisans ont les mêmes droits que n’importe quel citoyen. Ses élus ont la même légitimité que ceux des autres formations  » [13/3/98]. Enfin, il faut se tenir au verdict des lecteurs : À la question de savoir si oui ou non les partis de droite doivent faire alliance avec le FN, Max Clos rappelle que  » Le « Courrier des lecteurs » a reçu plus de 500 lettres. La quasi-unanimité de nos correspondants se prononcent [pour des accords]  » [20/3/98]. C’est le suffrage des lecteurs. L’alliance est d’autant plus envisageable que contrairement à d’autres formations politiques,  » le FN n’a jamais été au service d’une puissance étrangère  » [20/3/98] et que  » dans le programme minimum proposé à la droite modérée par le FN, on ne voit pas ce qui pourrait être considéré comme contraire aux « valeurs républicaines »  » [20/3/98]. Les convictions de Max Clos ne sont pas toujours exprimées frontalement. Il utilise souvent le propos de ses lecteurs pour donner son point de vue, quand il ne reprend pas à son compte la phrase de tel ou tel. Il y a cependant des moments où l’équivoque n’a plus sa place et où le chroniqueur exprime clairement ses positions : Durant le procès Papon, c’est en faisant une apologie d’Henri Amouroux qu’il témoigne son soutien à l’ancien préfet de Gironde [10/10/97] ; Le pardon des évêques de France envers la communauté juive, en octobre dernier, est à ses yeux  » une regrettable entreprise de déstabilisation de la France  » [10/10/97] ; Et, lorsqu’on commémore les ratonades du 17 octobre 61, le chroniqueur fait quelques mises au point : d’abord il justifie  » l’affrontement [durant la manifestation en précisant qu’il était] voulu par le FLN « , il ajoute ensuite que  » les français sont sommés de se livrer à un nouvel acte de « repentance » pour avoir réprimé une manifestation organisée par des terroristes installés sur leur territoire  » [24/10/97].

Il arrive également à Max Clos de polémiquer directement avec ses lecteurs quand, par exemple, il laisse passer des courriers défavorables à l’exécution de Karla Tuker. Ce « laxisme » lui vaut un déluge de protestations émanant des partisans de la peine de mort. Ses lecteurs lui adressent alors quelques vilains mots, notamment celui-ci :  » Vous êtes immonde, je ne lirai plus jamais le Figaro  » [13/2/98]. Exemple à suivre ?

Tristan Mendès France
Michaël Prazan
L’événement du jeudi, 23 avril 98