Disparition du groupe d'extrême droite au Parlement européen !

Qu’y a-t-il de pire pour un ultra-nationaliste d’extrême-droite ?
Un autre ultra-nationaliste d’extrême droite, mais de l’autre côté de la frontière.
L’Internationale des fachos n’est pas pour demain. Et c’est tant mieux.
En attendant, le Parlement européen respire un air frais des plus rafraichissants.
Vive le cannibalisme entre fachos (en l’occurrence entre des Italiens et des Roumains).


Extrait (30 secs) du Journal du monde du 14 novembre 07 sur LCI

Minutemen aux USA ou chasseurs d'immigrants du dimanche

Minutemen aux USA ou chasseurs d’immigrants du dimanche
Date de Création: 06 Apr, 2005, 05:35 PM
Comment devenir un gros beauf en moins d’une minute ? Simple : Suivre l’exemple des volontaires civils qui patrouillent avec leur camping car le long de la frontière entre l’Arizona et le Mexique. Les « Minute Men » (allusion oiseuse aux hommes du Massachusetts durant la guerre d’Indépendance prêts à rejoindre la lutte « dans la minute ») ont été lancés par l’association ultra réac « Civil Homeland Defense ».
Ces derniers se chargent de parcourir la frontière et pister les chicanos qui s’aventureraient dans l’État. Le safari, bière au frais, chaises pliantes et bide à l’air a pour but, pendant tout le mois d’avril, de chasser les immigrés. Et pourquoi donc ? Écoutons l’initiateur du projet Chris Simcox :
« Le président a laissé le problème se développer à un point où les Américains sont désormais obligés de gérer eux-mêmes la sécurité aux frontières ». « Vous vous asseyez en haut d’une colline et vous voyez les gens entrés en masse dans notre pays. C’est choquant ». Et il a bien raison.
À quand des milices anti-beaufs dans le Bible belt ?
(Source AFP 5 avril 2005)Petit rappel :
Joli site gouvernemental en anglais sur l’histoire de l’immigration aux USA. Impeccable.

Contre le FPÖ un espoir : la CEDH.

Date de Création: 12 Nov, 1999, 12:32 PM

Voici quelques arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH, devenue récemment permanente) qui en révélant toute l’ambiguité de la politique judiciaire autrichienne face au FPÖ (le parti populiste de Jorg Haïder), ouvre la voie à une nouvelle résistance institutionnelle. À plusieurs reprises du milieu des années 80 à nos jours, les juges autrichiens ont condamné pour diffamation tous ceux qui relevaient les accointances du FPÖ avec l’idéologie nazi. Très procéduriers, comme leurs acolytes français du FN-MNR, les meneurs autrichiens d’extrême droite ont systématiquement attaqué en justice et ont toujours obtenu gain de cause devant des juridictions autrichiennes par trop conciliantes. Si ce n’était pour les arrêts de la CEDH, toute réaction citoyenne resterait muselée.
Très instructives, ces quelques affaires le sont à plusieurs titres. Jugez plutôt.

Le 9 octobre 1975, quatre jours après des élections législatives en Autriche, M. Simon Wiesenthal, président du Centre de documentation juive, accusa dans un entretien télévisé M. Friedrich Peter, président du Parti libéral d’Autriche (FPÖ), d’avoir servi pendant la seconde guerre mondiale dans la première brigade d’infanterie des SS, qui avait à plusieurs reprises procédé à des massacres de civils derrière les lignes allemandes en Russie. Le lendemain, M. Bruno Kreisky, chancelier sortant et président du Parti socialiste d’Autriche (SPÖ), fut interrogé à la télévision sur ces accusations. Immédiatement auparavant, il avait rencontré M. Peter à la Chancellerie fédérale. Leur réunion s’inscrivait dans le cadre des consultations habituelles entre chefs de partis en vue de la formation d’un nouveau gouvernement; elle avait éveillé beaucoup d’intérêt dans le public, parce qu’avant les élections du 5 octobre on avait examiné l’éventualité d’un gouvernement de coalition Kreisky-Peter (Nous sommes en 1975, que dire de la position de l’actuel gouvernement autrichien ?). Kreisky soutint avec vigueur M. Peter, qualifiant les activités de M. Wiesenthal de « mafia politique » et de « méthodes de mafia ». Le rédacteur en chef de la revue Profil M. Lingens, décida de publier les informations concernant le passé nazi de M. Peter, et les complaisances du Chancelier à son égard. La sanction ne se fit pas attendre. Il fut attaqué pour diffamation, et condamné par la justice autrichienne à de lourdes amendes. Ayant épuisé tous ses recours juridictionnels, M. Lingens porta l’affaire devant le CEDH qui à la stupéfaction des chroniqueurs, jugea le 24 juin 1986, contraire à l’article 10 de la convention (liberté d’expression), la décision autrichienne.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la Cour européenne eut à connaître d’autres affaires semblables en tout point à la précédente : Le 29 mars 1983, par exemple, pendant la campagne pour les élections parlementaires, une émission de télévision relata certaines déclarations de M. Walter Grabher-Meyer, alors secrétaire général du Parti libéral d’Autriche (FPÖ) et, fait notable, membre de la coalition au pouvoir : il avait suggéré de relever de 50 % les allocations familiales des femmes autrichiennes, et de diminuer de moitié celles versées aux mères immigrées. M. Oberschlick rédacteur en chef de la revue autrichienne Forum, compara alors dans ses colonnes cette proposition du FPÖ au manifeste du NSDAP du 24 février 1920, notamment son article 7 : “ Nous exigeons que l’État s’engage à veiller par priorité aux possibilités d’emploi et aux moyens de subsistance de ses ressortissants ». Encore une fois, les instances judiciaires autrichiennes constataient l’existence d’une diffamation à l’encontre du dirigeant FPÖ. Encore une fois la CEDH rectifiait le tire par son arrêt du 23 mai 1991. Leçon retenue ?

Certainement pas. Le 7 octobre 1990, Jorg Haïder, président du parti libéral autrichien (FPÖ) depuis 1986 et chef du gouvernement du Land de Carinthie, prononça au mont Ulrich à l’occasion d’une « célébration de la paix », un discours à la gloire de la « génération de soldats » qui avaient participé à la seconde guerre mondiale. Il y exprimait l’idée que tous les soldats, y compris ceux de l’armée allemande, avaient combattu pour la paix et la liberté. Un journaliste tenta alors de rapporter ces faits en soulignant le caractère apologétique du discours. M. Haïder porta plainte devant les juridictions de son pays, qui condamnèrent, sans grande surprise, l’impétrant. La CEDH, sept année plus tard, sanctionnera de nouveau une Autriche qui, condamnations après condamnations, semble doucement prendre la mesure de l’image détestable qu’elle donne à la communauté européenne et internationale.

Aujourd’hui, seule la Cour semble avoir les moyens de lutter contre la dérive réactionnaire de l’Autriche. Cette institution gagnerait a être reconnue et ses combats méritent d’être salués. D’ailleurs, si sa condamnation pour diffamation envers Jean-Marie Le Pen est maintenue, Mathieu Lindon peut être certain de trouver chez elle un allié fiable. Après un Oberschlick contre Autriche à quand un Lindon contre France ?

Tristan Mendès France
12nov99

" Le débloc-notes " de Max Clos dans le Figaro

Publié in L’événement du jeudi, le 23 avril 98

Comme son nom l’indique le « Bloc-notes de la semaine » est un rendez-vous hebdomadaire, concocté par le responsable de la page « Opinions » du Figaro, Max Clos. Cette rencontre entre le chroniqueur et ses lecteurs est l’occasion de quelques mises au point sur les événements de la semaine, ou de libres discussions, dès que le sujet s’y prête. Convivialité ne signifie toute fois pas désordre. Le « bloc-notes » obéit ainsi à certaines règles :
D’abord la liberté d’expression doit être respectée :  » La page des « Opinions » et spécialement le « Courrier » se veulent un espace de liberté, permettant à tous les lecteurs de s’exprimer, les partisans du FN aussi bien que ses adversaires  » [13/2/98]. Il faut ensuite éviter tout manichéisme : Si  » le Courrier n’est pas – et ne deviendra pas – une machine de propagande au service du Front national  » [13/2/98], il n’empêche que  » Le FN est un parti légal. Ses partisans ont les mêmes droits que n’importe quel citoyen. Ses élus ont la même légitimité que ceux des autres formations  » [13/3/98]. Enfin, il faut se tenir au verdict des lecteurs : À la question de savoir si oui ou non les partis de droite doivent faire alliance avec le FN, Max Clos rappelle que  » Le « Courrier des lecteurs » a reçu plus de 500 lettres. La quasi-unanimité de nos correspondants se prononcent [pour des accords]  » [20/3/98]. C’est le suffrage des lecteurs. L’alliance est d’autant plus envisageable que contrairement à d’autres formations politiques,  » le FN n’a jamais été au service d’une puissance étrangère  » [20/3/98] et que  » dans le programme minimum proposé à la droite modérée par le FN, on ne voit pas ce qui pourrait être considéré comme contraire aux « valeurs républicaines »  » [20/3/98]. Les convictions de Max Clos ne sont pas toujours exprimées frontalement. Il utilise souvent le propos de ses lecteurs pour donner son point de vue, quand il ne reprend pas à son compte la phrase de tel ou tel. Il y a cependant des moments où l’équivoque n’a plus sa place et où le chroniqueur exprime clairement ses positions : Durant le procès Papon, c’est en faisant une apologie d’Henri Amouroux qu’il témoigne son soutien à l’ancien préfet de Gironde [10/10/97] ; Le pardon des évêques de France envers la communauté juive, en octobre dernier, est à ses yeux  » une regrettable entreprise de déstabilisation de la France  » [10/10/97] ; Et, lorsqu’on commémore les ratonades du 17 octobre 61, le chroniqueur fait quelques mises au point : d’abord il justifie  » l’affrontement [durant la manifestation en précisant qu’il était] voulu par le FLN « , il ajoute ensuite que  » les français sont sommés de se livrer à un nouvel acte de « repentance » pour avoir réprimé une manifestation organisée par des terroristes installés sur leur territoire  » [24/10/97].

Il arrive également à Max Clos de polémiquer directement avec ses lecteurs quand, par exemple, il laisse passer des courriers défavorables à l’exécution de Karla Tuker. Ce « laxisme » lui vaut un déluge de protestations émanant des partisans de la peine de mort. Ses lecteurs lui adressent alors quelques vilains mots, notamment celui-ci :  » Vous êtes immonde, je ne lirai plus jamais le Figaro  » [13/2/98]. Exemple à suivre ?

Tristan Mendès France
Michaël Prazan
L’événement du jeudi, 23 avril 98